Il y a des scientifiques sadiques qui se pressent de traquer les erreurs au lieu d'établir la vérité s1Marie Curie
Je considère un peu moins les scientifiques chaque fois que je lis de tels efforts puérils pour esquiver le nécessaire, "Je ne sais pas" s2Driscoll, Charles B.: "Ball Lightning" in "The World and All", The Winona Republican-Herald de Winona (USA), 1932-07-05
Les démonteurs rendent un grand service à l'ufologie sérieuse en révélant canulars (comme le MJ-12), méprises, mensonges et erreurs de bonne foi. Les sceptiques rendent un service de valeur semblable, en obligeant l'ufologie à prouver ce qu'elle prétend s3Royston Paynter, "Ufology Stupid Tricks"
Le rationalisme est une doctrine scientifique visant à poser l'existence d'un critère (simple, éternel, universel) permettant d'évaluer les mérites comparés de théories rivales. Il s'oppose en cela au relativisme.
Par exemple :
Quelle que soit la formulation détaillée que le rationaliste donne au critère, l'une de ses caractéristiques majeures
sera son universalité et son caractère ahistorique. Le critère d'universalité sera invoqué lorsque l'on juge les
mérites relatifs de la physique d'Aristote et de Démocrite, l'astronomie de Ptolémée et de Nicolas Copernic, la psychologie freudienne et
béhavioriste ou les théories cosmologistes du Big Bang et de l'état stationnaire. Aux yeux du rationaliste, les
décisions et les choix des scientifiques sont guidés par le critère universel. Le savant rationaliste rejettera des théories qui ne correspondent à pas ce critère et, lorsqu'il choisit entre 2 théories rivales, préferera elle qui s'accorde le mieux avec celui-ci. Le rationaliste
est généralement persuadé que les théories qui correspondent aux exigences du critère universel sont vraies,
approximativement vraies, ou probablement vraies (jusqu'à preuve du contraire
).
La distinction entre science et non-science est claire pour le rationaliste. Seules les théories qui peuvent être clairement évaluées à l'aide du critère universel et qui surmontent le test méritent le qualificatif de scientifiques. Ainsi un rationaliste inductiviste peut-il déceler que l'astrologie n'est pas une science parce qu'elle ne peut être induite des faits d'observation, alors qu'un falsificationniste décrète que le marxisme n'est pas scientifique parce qu'il n'est pas falsifiable. Le rationaliste considèrera comme évident le fait de privilégier le savoir qui s'accorde avec le critère d'universalité. Cela se produira en particulier si l'on comprend ce processus comme une voie menant à la vérité. La vérité, la rationalité et donc la science sont considérées comme intrinsèquement bonnes.
Des exemples de théoriciens rationalistes sont Karl R. Popper ou Imre Lakatos. A l'opposé, d'autres théoriciens comme Paul Feyerabend arguent qu'aucune méthode scientifique ne peut prétendre être universelle ou meilleure que toutes les autres et qu'il faut même régulièrement aller à leur encontre pour faire progresser la science.
En anomalistique, le rationalisme est considéré comme une dérive du scepticisme n1Marcello Truzzi le qualifiait de "scepticisme pathologique" inapte à l'étude de phénomènes nouveaux puisque classant l'inexpliqué par défaut (dans le cas d'une absence d'explication mais d'une théorie conventionnelle adaptée) dans une catégorie expliquée. Pour exprimer ce biais d'une atittude moins critique envers les explications conventionnelles (dont la preuve n'est pas autant exigée que pour une explication extraordinaire), John Palmer proposera le terme de "Théoriciens Conventionnels" (ou TC) s4Palmer, J.: "Progressive Skepticism: A Critical Approach to the Psi Controversy", Journal of Parapsychology, vol. 50 (mars 1986), pp. 29-42.
Cette contestation implicite et a priori l'existence de phénomènes extraordinaires (non connus, non compris) est aussi argumentée par le fait que :
Affirmation de l'inexistence (la charge de la preuve d'une explication alternative en termes de phénomène connu revient donc à l'auteur de l'affirmation). Concernant la religion, cette position correspond à l'athéisme.
Le principe de base du rationalisme, que l'on pourrait qualifier de "conservateur" ou "réactionnaire" au sens où il rejette le changement et la remise en cause de dogmes scientifiques établis, passe souvent par un réductionnisme où l'inexpliqué est réduit à la thèse préférée des explications connues (considérées comme "plus simples" car remettant moins de choses en cause n2Il s'agit là plus d'une déformation du principe d'Ockham pouvant mener à un positivisme erronné : ce que l'on ne voit pas n'existe pas), au motif du manque de fiabilité des témoignages ou tout simplement de l'aspect majoritaire des cas expliqués (on en trouve divers contre-exemples, depuis l'existence de corbeaux albinos jusqu'à celle des particules anti-3He, en passant par la découverte des météorites).
Des exemples de rationalistes intéressés par les anomalies sont Branscomb, Condon, Klass, Low, Maugé, Menzel, Robert Schaeffer, ou Jean-Michel Abrassart et dans la jeune génération.
Parce que le rationalisme prétend que tout est potentiellement explicable, une dérive de ce dernier peut déboucher
sur une négation du hasard, voire une sur-explication trouvant des corrélations/liens fictifs entre faits, au moyen d'interprétations libres (non falsifiables).
Cette dérive peut alors déboucher sur un complotisme (il n'y a pas de
fumée sans feu
, à qui profite le crime ?
, etc.)
farfois qualifié de rationalisme démocratique
(i.e. chacun est fondé à proposer des corrélations alternatives
aux explications officielles).
Références :