Pierre Lagrange

Pierre Lagrange
Lagrange.

Il se trouve que pour la plupart des journalistes qui venaient me voir pendant longtemps, le fait que je sois sociologue impliquait pour eux une position rationaliste. Ils commettaient la même erreur que la plupart des ufologues sur ce point.

Lagrange naît le à Auch.

Titulaire d'un DEA de sociologie n1EHESS, Ecole des mines, il se spécialise dans l'étude du paranormal avec l'idée de lui appliquer les méthodes développées dans l'étude des controverses scientifiques. Pour lui, sciences et "parasciences" ne peuvent être différenciées a priori n2ce qui ne signifie pas que tout est équivalent bien entendu, toutes deux appartenant à la culture scientifique, et ne pouvant être analysées avec des présupposés différents.

Il travaille 10 ans comme chercheur au Centre de Sociologie de l'innovation de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, dans le cadre de la préparation d'une thèse de sociologie sur la construction des faits "parascientifiques" (toujours pas finie). Il réalise notamment une étude pour le Ministère de la Recherche sur les "parasciences" et dirige un volume d'études universitaires sur la sociologie des parasciences réunissant des études de Simon Schaffer, Bertrand MéheustBertrand Méheust, Trevor Pinch, Harry Collins, Michel Pierssens, Geneviève Delbos, Isabelle Stengers, Christian Bessy et Francis Chateauraynaud. Il fait partie de cette "école" française de sociologie des sciences animée par Bruno Latour, visant à importer en France un champ et des pratiques de recherche plutôt mal vus des sociologues — qui ne goûtent guère les enjeux technologiques — comme des scientifiques, qui se méfient des analystes relativistes.

Après un passage à Canal+, il devient chercheur associé au LAHIC n3Laboratoire d'Anthropologie et d'Histoire de l'Institution de la Culture, CNRS, UMR 2558 où il réalise, en compagnie de l'ethnologue Claudie Voisenat, une étude sur les lecteurs de littérature ésotérique pour la Bibliothèque Beaubourg et participe également à un programme d'étude sur l'archéologie qui doit notamment aboutir à la publication d'un ouvrage collectif sur l'Imaginaire archéologique n4À paraître aux Editions de la Maison des Sciences de l'Homme sous la direction de Claudie Voisenat.

Scornaux avec Alejandro Agostinelli, Pierre Lagrange et Michel Monnerie chez Francoise Jazón à Paris, en 1988
Jacques ScornauxJacques Scornaux, Alejandro Agostinelli, Lagrange et Michel MonnerieMichel Monnerie chez Françoise Jazón à Paris,

Lagrange commence à cotoyer le monde ufologique . Il s'intéresse à la façon dont les ufologues travaillent et notamment aux relations entre ufologues "croyants" et "sceptiques". En , il entre au comité de rédaction d'Ovni-Présence n5bien que n'étant pas membre de l'AESV , qui deviendra par la suite Anomalies. Il enquête aussi sur le début de la controverse sur les soucoupes volantes aux USA, menant une longue enquête sur place, au cours de laquelle il retrouve Bill Bequette, un journaliste qui y joua un rôle moteur dans la controverse, ainsi que d'autres acteurs de l'époque ou leurs familles, comme la veuve de Kenneth E. ArnoldKenneth E. Arnold, au sujet duquel il produit une étude approfondie n6Sur la place de son travail dans les études en sciences sociales consacrées aux ovnis, voir l'ouvrage de l'anthropologue espagnol Ignacio Cabria, Ovnis y Ciencia Humanas, 2002, notamment p. 145-148, 167-170 .

Par la suite Lagrange étend son enquête à d'autres domaines (parapsychologie, cryptozoologie, controverses sur la planète Mars , etc). Il participe à la rédaction-en-chef de la revue Anomalies, sous-titrée L'Observateur des Parasciences.

Lagrange, passionné de Mars, chez lui
Lagrange, passionné de Mars, chez lui

Lagrange est également auteur de nombreux articles dans des revues universitaires , des ouvrages collectifs , des magazines scientifiques , , et dans la presse générale . Il a été consultant pour des émissions télévisées consacrées aux ovnis et au paranormal et pour la publication de dossiers ou de numéros spéciaux de revues universitaires et de magazines scientifiques . , il organise les cafés scientifiques du festival Science et Cité à Genève, sur le thème des parasciences. Lagrange est aussi conseiller scientifique auprès du Musée de Zoologie de Lausanne n7Département de Cryptozoologie Bernard Heuvelmans.

En à partir de , Lagrange tente de développer l'idée du projet UFO@home avec Jérôme Beau et Grégory Gutierez.

En à partir de il est consulté par le CNES dans le cadre de la création et des nouvelles activités du GEIPAN. À cette époque, il publie un livre sur la véritable histoire de l'émission martienne d'Orson Welles, dont les effets de paniques furent exagéré par les rationalistes. , puis un autre sur le conspirationnisme en ufologie . En , il est invité à rejoindre le Collège d'Experts de cet organisme, créé pour analyser les rapports et proposer des solutions pour l'étude des PANs.

En , il présente sa thèse de doctorat en ethnologie et anthropologie sociale n8Critiquée par le Cortex puis intègre l'Université d'Avignon comme chercheur et enseignant en Sociologie de la Culture, Histoire sociale des Sciences et Anthropologie de la Communication .

n9Cette page ne représente en aucune façon la page officielle de Pierre Lagrange, qui n'en est pas l'auteur