OSI

L'Office of Scientific Intelligence (à ne pas confondre avec l’OSI de l'USAF ou AFOSI), bureau du renseignement scientifique établi en 1948 comme point focal de la CIA pour l'analyse des développements technologiques et scientifiques étrangers.

Le jeudi 5 23 h, à la base de l'USAF de Offutt (Omaha, Nebraska), le 2d lieutenant W. R. Soper, officier de contrôle top secret du SAC et ancien agent de l’OSI ainsi que 2 autres personnes observent un objet rouge brillant rester stationnaire durant 4,5 mn avant de partir rapidement en laissant une faible traînée s1[cas Blue Book non expliqué].

Edward Tauss, chef suppléant de la Division Matériel et Équipement de l'OSI rapporte pour le groupe que la plupart des observations d'ovnis peuvent être expliquées facilement. Néanmoins, il recommande que l'Agence continue à contrôler le problème, en coordination avec l'ATIC. Il pousse aussi pour que la CIA dissimule son intérêt aux médias et au public, vu leurs tendances vraisemblablement alarmistes à accepter un tel intérêt comme confirmant l'existence des ovnis. À la réception du rapport, le Directeur Adjoint pour le Renseignement (DDI) Robert Amory, Jr. assigne la responsabilité des enquêtes sur les ovnis à la Division Physique et Électronique de l’OSI, avec A. Ray Gordon comme officier en charge. Chaque branche dans la division doit contribuer à l'enquête, et Gordon doit les coordonner attentivement avec l'ATIC. Amory, qui a demandé au groupe de se concentrer sur les implications au niveau de la sécurité nationale des ovnis, relaie les inquiétudes du DCI Walter Bedell Smith. Smith veut savoir si l'enquête de l'USAF sur les soucoupes volantes est suffisamment objective et combien d'argent et de main-d'œuvre supplémentaires seraient nécessaires pour déterminer la cause du petit pourcentage de soucoupes volantes non expliquées. Smith croit qu'il y avait une chance sur 10000 que le phénomène représente une menace pour la sécurité du pays, mais même ce risque ne peut être pris. D'après Smith il est de la responsabilité de CIA d'agir pour coordonner l'effort de renseignement exigé pour résoudre le problème. Smith veut aussi savoir quel emploi peut être fait du phénomène ovni à propos de nos efforts de guerre psychologique. Dirigé par Gordon, le Groupe d'Étude de la CIA rencontre des officiels de l'USAF à Wright-Patterson et examine leurs données et leurs conclusions. L'USAF déclare que 90 % des rapports d'observations étaient facilement explicables. Les 10 % restant sont caractérisés comme plusieurs rapports incroyables d'observateurs crédibles.

L'USAF repousse les théories selont lesquelles nous sommes impliqués dans les observations ou qu'il s'agisse du développement d'armes secrètes soviétiques ou qu'ils s'agisse des "hommes de Mars" ; il n'y avait pas de preuves validant ces concepts. Les rapporteurs de l'USAF cherchent à expliquer ces rapports d'ovnis comme des mésinterprétations d'objets connus ou de phénomènes naturels peu compris. L'USAF et les officiels de la CIA admettent que cette connaissance extérieure de l'intérêt de l'Agence rend le problème ovni plus sérieux. Cette dissimulation de l'intérêt de la CIA a grandement contribué à la rumeur ultérieure d'une conspiration et d'une dissimulation de la part de la CIA.

Le Groupe d'Étude de la CIA fouille aussi la presse soviétique au sujet des rapports d'ovnis, mais n'en trouve aucun. Le groupe en conclu que l'absence de rapports doit être le résultat de la politique délibérée du Gouvernement soviétique. Le groupe envisage aussi que l'URSS pourrait employer les ovnis comme outils de guerre psychologique. Ils sont de plus inquiétés que, si le système d'alerte aérienne est délibérément surchargé par des observations d'ovnis, les Soviets pouvaient gagner un avantage surprise dans toute attaque nucléaire.

De par la situation tendue de la Guerre Froide et l'augmentation des capacités soviétiques, le Groupe d'Étude de la CIA voit l'intérêt sérieux de la sécurité nationale dans la situation des soucoupes volantes. Le groupe croit que les Soviets pourraient utiliser les rapports d'ovnis pour provoquer l'hystérie de la masse silencieuse et la panique dans les États-Unis. Le groupe pense aussi que les Soviets pourraient utiliser les observations d'ovnis pour surcharger notre système d'alerte aérienne donc qu'il ne puisse pas distinguer les vrais objectifs des fantômes ovnis. H. Marshall ChadwellChadwell, HMarshall, Directeur Adjoint de l’OSI, ajoute qu'il considère le problème d'une telle importance qu'il doit être porté à l'attention du NSC, pour qu'un effort coordonné de l'ensemble de la communauté amène un début de solution. ChadwellChadwell, HMarshall informe le DCI Smith sur le sujet ovni en décembre. Il pousse l'action parce qu'il est convaincu que quelque chose se passe sur lequel on doit porter une attention immédiate et que ces observations d'objets inexpliqués à de grandes altitudes et voyageant à de hautes vitesses dans le voisinage de nos installations majeures de défense sont de telle nature qu'elles ne sont pas attribuables à des phénomènes naturels ou à aucun type connus de véhicule aérien. Il rédige une note du DCI au NSC et propose la Directive du NSC établissant les enquêtes sur les ovnis comme un projet prioritaire dans tout le Renseignement et les recherches de la défense et la communauté du développement. ChadwellChadwell, HMarshall pousse aussi Smith à établir un projet pour la recherche externe de scientifiques de haut niveau pour étudier le problème des ovnis. Après ces instructions, Smith dirige le DDI Amory pour préparer une Directive du Renseignement du NSC (NSCID) pour soumettre au NSC le besoin d'enquête sur les ovnis et coordonner de telles enquêtes avec l'USAF.

L’OSI organise à partir du mardi 13 janvier 1953 une série de réunions secrètes de ce qui sera appelé plus tard la Commission Robertson.

Le jeudi 4 décembre 1952, l'IAC soulève la question des ovnis. Amory, en tant que président suppléant, a présenté la demande du DCI Smith au comité pour qu'il discute officieusement sur le sujet des OVNIs. ChadwellChadwell, HMarshall a alors examiné brièvement la situation et le programme actif de l'ATIC relatif aux OVNIs. Le comité a consenti que le DCI devait enrôler les services de scientifiques choisis pour examiner et estimer les preuves disponibles à la lumière de théories scientifiques pertinentes et un avant-projet du NSCID sur le sujet. Le Major Général John A. Samford, Directeur du Renseignement de l'Air Force, a offert son entière coopération.

Au même moment ChadwellChadwell, HMarshall examine les efforts britanniques sur ce sujet. Il apprend que les Anglais sont aussi actifs dans l'étude du phénomène ovni. Un éminent scientifique britannique, R. V. Jones, dirige un comité actif sur les soucoupes volantes depuis juin 1951. Les conclusions de ce comité et de Jones sur les ovnis étaient semblables à celles des officiels de l'Agence : les observations ne sont pas celles d'avions ennemis, mais des erreurs d'interprétation de phénomènes naturels. Les Anglais notent cependant que pendant une démonstration aérienne récente de pilotes de la RAF et d'officiers supérieurs militaires ont observé une "soucoupe volante parfaite." La réponse donnée à la presse, d'après l'officier Jones avait une fois de plus difficilement essayé de corriger l'opinion publique concernant les ovnis. Le public est convaincu qu'ils sont réels.

Commission Robertson (1953)

En janvier 1953 ChadwellChadwell, HMarshall et Harold P. RobertsonRobertson, Harold P. rassemblent une Commission distinguée de scientifiques non militaires remarquable pour étudier les documents sur les ovnis. Elle inclut Robertson comme président; Samuel A. Goudsmit, un physicien nucléaire du BNL; Luis W. AlvarezAlvarez, Luis W., un physicien des hautes énergies; Thornton PagePage, Thornton, le directeur adjoint du Johns Hopkins Opérations Research Office et expert radar et électronique ; et Lloyd V. BerknerBerkner, Lloyd V., un directeur des BNL et spécialiste de la géophysique. La mission de la Commission est d'examiner les preuves disponibles sur les ovnis et de considérer les dangers possibles du phénomène pour la sécurité nationale. Le panel s'est rencontré du mercredi 14 à samedi 17. Il a examiné les données de l'Air Force sur les cas d'ovnis et, après avoir passé 12 hà étudier le phénomène, a déclaré que des explications vraiment raisonnables peuvent être suggéré pour la plupart, sinon pour toutes les observations. Par exemple, après avoir examiné le film d'une observation d'ovnis pris près de Tremonton, Utah, le mercredi 2 juillet 1952 et une près de Great Falls, Montana, le mardi 15 août 1950, le panel a conclu que les images sur le film de Tremonton avaient été causées par la lumière du soleil réfléchie sur des mouettes et que les images de Great Falls étaient la lumière du soleil réfléchie sur la surface de deux intercepteurs de l'Air Force.

Le panel a conclu à l'unanimité qu'il n'y avait pas de preuves d'une menace franche contre la sécurité nationale dans les observations d'ovnis. Le panel n'avait pas non plus trouvé de preuves que les objets observés puissent être extraterrestres. Il a trouvé que l'accentuation par la suite de rapports d'ovnis pouvait menacer "la fonction de maintien de l'ordre" du gouvernement par l'obstruction des canaux de communication avec des rapports sans intérêt et par induire un "comportement de masse hystérique" malfaisante pour l'autorité constituée. Le panel s'est aussi inquiété que des ennemis réellement potentiels puissent prévoir une attaque sur les États-Unis en exploitant le phénomène ovni et en l'utilisant pour interrompre notre défense aérienne.

Pour contrer ces problèmes, la Commission a recommandé que le Conseil de la Sécurité National démolisse les rapports d'ovnis et institue une politique d'éducation publique rassurer le public sur le manque de preuves sur les ovnis. Il a suggéré d'utiliser les médias, la publicité, les clubs d'affaires, les écoles, et même la Disney Corporation pour faire passer le message. Se référant au maccarthysme, le panel a recommandé aussi que les groupes privés ovni tel que le Civilian Flying Saucers Investigators de Los Angeles et l'APRO du Wisconsin soient surveillés pour activités subversives.

Les conclusions la Commission Robertson étaient remarquablement semblables à celles des précédents projets de l'USAF Sign et Grudge et à celui de propre Groupe d'Étude de l’OSI pour la CIA. Tous les groupes d'enquêteurs ont trouvé que les rapports d'OVNIs n'indiquaient pas de menace franche pour sécurité nationale et pas de preuves de visites par des extraterrestres. Suivant les conclusions du Robertson Panel, l'Agence a abandonné ses efforts pour rédiger un NSCID sur les ovnis.

Le Panel Scientifique Consultatif sur les ovnis (la Commission Robertson) a soumis son rapport à l'IAC, au Secrétaire de la Défense, au Directeur de la Federal Defense Civil Administration, et le Président du National Security Ressources Board. Les officiels de la CIA ont dit qu'aucune considération supplémentaire sur le sujet n'apparaissait garanti, bien qu'ils ont continué à surveiller les observations dans l'intérêt de la sécurité nationale. Philip Strong et Fred Durant d'OSI ont aussi informé le Bureau des Évaluations Nationales sur la conclusion.

Les officiels de la CIA voulaient que la connaissance de chaque Agence sur le sujet des soucoupes volantes soit restreinte, notant non seulement que le rapport du Robertson Panel était classifié, mais aussi que toute mention du parrainage de la CIA du panel avait été interdite. Cette attitude causa plus tard à l'Agence des problèmes majeurs quant à sa crédibilité.

Après le rapport de la Commission Robertson, les officiels de l'Agence mettent la totalité de la question des ovnis en retrait. En mai 1953, ChadwellChadwell, HMarshall transfére la responsabilité principale de la garde frontale des ovnis à la Division Physique et Électronique de l’OSI, tandis que la Division de la Science Appliquée continue à fournir tous les supports nécessaires. Todos M. Odarenko, chef de la Division Physique et Électronique de l’OSI, ne veut pas prendre en compte le problème, car il exigerait trop de temps analytique et de personnel de sa division. Étant donné la conclusion de la Commission Robertson, il se propose de considérer le projet comme "inactif" et de consacrer uniquement à un analyste à mi-temps et un employé sur le dossier pour maintenir un fichier de référence des occupations de l'USAF et des autres agences sur les ovnis. Ni l'US Navy ni l'US Army ne montrent beaucoup d'intérêt pour les ovnis, d'après Odarenko.

Non croyant dans les ovnis, Odarenko cherche à avoir sa division soulagée de la responsabilité d'écouter les rapports d'ovnis. En 1955 par exemple, il recommande que le projet entier soit terminé parce qu'il n'y avait pas de nouvelles informations à propos des ovnis. De plus, argumente-t-il, sa division affronte une réduction de budget sérieuse et ne pouvait pas disperser ses ressources. ChadwellChadwell, HMarshall et d'autres officiels de l'Agence, cependant, continuent à s'inquiéter des ovnis. Ils examinent spécialement les rapports d'observations d'ovnis outre-mer et les déclarations selon lesquelles des ingénieurs allemands détenus par les Soviets développaient une "soucoupe volante" comme arme de guerre future. Pour la plupart de nos chefs politiques et militaires, l'URSS du milieu des années 1950s est devenue un adversaire dangereux. Les progrès soviétiques dans les domaines des armes nucléaires et des missiles guidés sont particulièrement alarmants. Durant l'été 1949, l'URSS fait exploser une bombe atomique. En août 1953, seulement 9 mois après que les États-Unis ont testé une bombe à l'hydrogène, les Soviets en font exploser une. Au printemps août 1953, une étude top-secrète de RAND Corporation avait aussi indiqué la vulnérabilité des bases du SAC une attaque surprise par des bombardiers soviétiques à long rayon d'action. L'inquiétude sur le danger d'une attaque soviétique sur les États-Unis continue de grandir et les observations d'ovnis ajoutent au malaise des politiciens. Les rapports d'ovnis de plus en plus nombreux sur l'Europe de l'Est et l'Afghanistan accentuent aussi l'inquiétude que les Soviets ont des progrès rapides dans ce domaine. Les officiels de la CIA savent que les Anglais et les Canadiens expérimentent déjà des "soucoupes volantes." Le Projet Y était une opération de développement Canada - Royaume-Uni - USA pour produire un avion non conventionnel de type soucoupe volante et les officiels de l'Agence ont peur que les Soviets testent des appareils semblables.

S'ajoutant à l'inquiétude, il y eut une observation de soucoupe volante par le Sénateur américain Richard Russell et ses amis pendant un voyage en train en URSS en octobre 1955. Après de longues interviews de Russell et de son groupe, cependant, les officiels de la CIA ont conclu que l'observation de Russell ne confortait pas la théorie que les Soviets avaient développé un avion peu conventionnel ou en forme de soucoupe. Herbert Scoville, Jr., le Directeur Adjoint de l’OSI, écrit que les objets observés étaient probablement un avion à réaction normal en phase ascendante.

Wilton Lexow, Chef de la Division des Sciences Appliquées de la CIA, était aussi sceptique. Il se demande pourquoi les Soviets continuent à développer des avions de type conventionnel s'ils ont une "soucoupe volante." Scoville demandé à Lexow d'assumer la responsabilité d'estimer complètement les capacités et les limitations d'un avion non conventionnel et de maintenir le fichier central de l’OSI sur le sujet des ovnis.

Plus tard, le jeudi 9 février 1956, une section de l’OSI, l'ASD, est chargée via un mémorandum de l'archivage des dossiers concernant le sujet ovni.

En 1980 l’OSI est fondu dans le Office of Science and Weapons Research.

s2Haines 1997