Depuis l'année dernière, la presse spécialisée ou non et la télévision, donnent une place de plus en plus grande aux ovnis. Certes, l'intérêt du public pour ce sujet n'a pas encore atteint le niveau de qui conduisait, le 22 octobre n1NDLR: Le 7 en fait, 2 parlementaires : M. Jean Nocher et M. Léotard, à déposer une question écrite auprès du secrétaire d'Etat des forces armées, sur le rôle des armées dans ce domaine. Il est vrai que , M. Galley, alors ministre de la Défense, l'a rappelé clairement lors de son interview sur France Inter.
Il paraît néanmoins utile en raison de l'actualité du sujet de rappeler la mission de l'armée de l'air en la matière, de présenter le dossier ovni détenu par celle-ci et de résumer les diverses théories qui s'affrontent en France.
A la fin de la dernière guerre mondiale, un bureau scientifique était créé au ministère de l'Air pour suivre l'évolution des techniques et des technologies aérospatiales et la progression des connaissances du milieu aéroterrestre et spatial dans lequel évoluent les aéronefs et les satellites. Il est devenu par la suite un bureau de prospective et d'études, mais ses missions n'ont pas changé.
En , date à laquelle la vague de témoignages sur l'apparition de "Mystérieux Objets Célestes" a pris de l'ampleur en France, ce bureau a ouvert (de sa propre initiative) un dossier sur le sujet afin de mieux connaître la nature et la localisation de ces apparitions dans l'espace aérien national.
En , le secrétaire d'Etat des forces armées a demandé à l'armée de l'air de suivre désormais cette question d'une façon officielle.
Une instruction de l'état-major de l'armée de l'air a concrétisé cette décision. Il a été demandé à tous les grands commandements de transmettre au bureau scientifique "air" tous les témoignages d'"ovni" qui seraient recueillis sur leur territoire.
La mission de l'armée de l'air dans ce domaine est très nettement délimitée. Le rôle de l'état-major de l'armée consiste uniquement à examiner si, parmi les témoignages qui lui sont transmis, certaines informations sont susceptibles d'intéresser la défense nationale : or ce n'est pas le cas comme nous le verrons par la suite.
Dès lors, il est donc clair qu'il n'est pas dans ses attributions de se prononcer sur l'origine d'un phénomène aussi étrange ou de mettre en cause la véracité des observations qui lui sont transmises officiellement, soit par la gendarmerie, soit par les grands commandements territoriaux ou opérationnels.
En revanche, il lui appartient, chaque fois que cela est possible, de corréler ces observations avec des phénomènes "aérospatiaux réels" qui, dans des circonstances atmosphériques données, peuvent très bien être interprêtées par des observateurs non spécialisés comme des phénomènes étranges.
Après exploitation des dossiers sous l'angle défense nationale, ceux-ci sont adressés au CNES pour être examinés scientifiquement.
En , l'étude des rapports enregistrés depuis 25 ans maintenant par l'armée de l'air, n'a permis de mettre en évidence que les faits suivants vus :
La répartition des témoins français, par activité sociale, peut se résumer comme suit. Elle met en évidence qu'il n'existe pas de couche sociale privilégiée.
A l'étranger, les observations faites par les pilotes civils et militaires, les militaires et les ingénieurs, sont nettement plus élevées. Par contre, elles sont moins nombreuses chez les ouvriers, les techniciens et les agriculteurs.
Pour ce qui concerne l'âge des témoins, on note la répartition suivante, également identique à celle relevée à l'étranger et semble-t-il proportionnelle aux tranches d'âge de la population française :
Ayant fait connaissance avec les témoins, il convient de s'interroger sur la valeur de leurs témoignages et sur la crédibilité à leur accorder.
Dans la très grande majorité des cas, on peut dire que les témoins sont de bonne foi, leur identité est dans les 3/4 des cas connue. Depuis 1954 ces témoignages font l'objet d'un rapport de gendarmerie adressé à l'état-major de l'armée de l'air.
En règle générale, les observations sont effectuées par plus de 2 personnes adultes.
Enfin, si l'on en juge par la répartition des témoins sur une carte de France, on constate que le nombre de témoignages est (fortuitement ou non) proportionnel à la densité de la population.
On note par ailleurs une nette amélioration dans la description du phénomène. Dès lors qu'il s'agit d'exploiter ces renseignements et notamment de les corréler avec les "événements connus" aérospatiaux ou physiques, les moindres détails comptent énormément.
Les corrélations faites aux différents échelons permettent de dire que dans 80 % des cas, les observations "étranges" sont, sans aucun doute possible, dues à des phénomènes aérospatiaux connus. Elles démontrent à l'évidence que le témoin a bien observé avec précision un phénomène étrange pour lui, mais qui existe réellement puisqu'à partir de cette description on peut corréler ses dires avec des "événements" aérospatiaux ou physiques qui se sont bien déroulés sur les lieux de l'observation à l'heure dite ; il devient alors improbable que les cas restant inexpliqués soient purement inventés.
Par souci d'objectivité, en France, ne sont retenues pour un examen scientifique que les observations inexpliquées faites sur un même phénomène par au moins 2 personnes adultes. Le volume des témoignages ainsi retenus pour la période 1951-1975 est de 150 cas environ, ce qui représente 8 % du volume initial des témoignages.
On peut en tirer les enseignements suivants :
Parmi ces 20 cas, 8 seulement mentionnent des traces d'empreintes diverses sur le sol.
Le moins que l'on puisse dire est que la forme des phénomènes observés, leurs dimensions, leurs couleurs, etc. sont des plus variables comme on peut en juger par les tableaux ci-après :
Là encore on retrouve une très grande dispersion des données. Chaque cas semble être un cas particulier. Dans 38,64 %, il n'existe pas d'information. Dans 41,82 %, il s'agit d'un diamètre apparent qui ne peut pas être restitué en raison de l'imprécision sur la distance. Dans 4 % des cas, le diamètre est de l'ordre de 1 m. Dans 4,5 % des cas de l'ordre de 7 à 10 m. Dans les autres cas, il varie de 1 m à 70 m.
Cette variation de vitesse constatée dans les déplacements des phénomènes observés peut s'expliquer par le fait qu'elle correspond à des portions de trajectoires qui ne sont pas identiques comme l'indique le tableau ci-dessous :