Statistiquement parlant, une photographie incontestable doit tôt ou tard apparaître si les ovnis sont une réalité physique. Chaque année qui passe sans qu'une telle photographie soit présentée va à l'encontre de la position que des objets inconnus opèrent dans l'atmosphère terrestre — Stuart Nixon, 1972-11
- Mont Washington en 1870
- Sutton en 1932
- Bataille de Los Angeles en 1942
- Tientsien en 1942
- Jack LeMonde en 1945
- McMinnville en 1950
- Lubbock en 1951
- Lac Chauvet en 1952
- Salem en 1952
- Coniston en 1954
- Fort Belvoir (M) en 1957
- Alex Birch en 1962
- Apolinar Villa en 1963
- Augusta en 1965
- Tulsa le 1965-08-02
- Santa Ana en 1965
- Beaver en 1965
- Willamette Pass en 1966
- Harold Trudel en 1966/1967
- Ferriere en 1967
- Alberta en 1967
- Yungay en 1967
- Cluj en 1968
- Cumberland en 1968
- Costa Rica en 1971
- Cocoyoc en 1973
- Colfax en 1978
- Miki-Cho en 1978
- Vancouver en 1981
- Atlixco en 1991
- Photos satellites en 1991, 1993, 1996, 1997, 2004...
- Chiquihuitillo en 1993
- Ocotlán en 1994
- Weyauwega en 2003
Si la phrase de Stuart Nixon ci-dessus est fausse, c'est moins à cause des critiques que pourront lui faire ses collègues Donald Edward Keyhoe et Richard H. Hall que parce qu'elle suppose la photo comme une preuve "incontestable" potentielle.
Crédibilité
Beaucoup des gens considèrent l'image comme une preuve, à tort. La meilleure des photos (surtout si elle est récente) ne constitue qu'un indice parmi d'autres dans une enquête.
Comme tous les indices, son interprétation dépend :
- d'une connaissance du domaine :
- le format : en fonction de l'époque de la photo, il est plus difficile de truquer une épreuve instantanée de type Polaroïd par exemple
- le négatif (pour les photos non numériques), dont
l'analyse mettra en évidence une altération ou non.
Si vous n'avez pas le négatif, l'analyse est une perte de temps
dit Jacques Vallée comme de nombreux autres. - la netteté : Le flou ou la netteté n'est pas un élément en soi (on peut photographier un objet authentique flou comme une maquette nette) mais par rapport au décor. Par exemple un objet net censé être plus éloigné qu'un décor net pourrait être cohérent (mise au point sur l'infini) mais certainement pas si ce décor est flou (la mise au point aurait alors été faite sur une distance inférieure, et l'objet donc été beaucoup plus petit). Là aussi apparaît l'importance de la constitution d'une chaîne cohérente d'indices. Par exemple, où le témoignage situe-t-il l'objet en question ?
- du contexte :
- le nombre : plusieurs photos sont beaucoup plus probantes qu'une seule, permettant de mieux apprécier la distance et le mouvement des phénomènes observés
- la séquence des clichés dans la bobine de film : la présence d'autres photos précédant et suivant celles d'ovnis dans la bobine réduit la possibilité de manipulation et permet de dater un cliché
- les repères : éléments du paysage pris avec l'ovni, permettant d'évaluer distance, orientation, etc. L'idéal est de disposer de la photo dans son intégralité, non recadrée. Non seulement une interprétation peut être biaisée par un recadrement masquant des éléments informatifs, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire un trop grand zoom peut parfois prêter à plus d'interprétations fantaisistes (à l'image d'un tests de Rorshach, plus la forme devient grossie et abstraite, et plus l'imagination peut se révèler fertile en interprétation).
- les circonstances : une photographie isolée sur laquelle on connait peu de choses, peu importe combien elle peut être impressionnante en elle-même, est essentiellement sans intérêt — à l'exception, peut-être, de cas dans lesquels une analyse photogrammétrique sophistiquée fournit des détails supplémentaires tendant à confirmer le récit verbal du photographe. Elle gagnera en crédibilité si le photographe, les témoins et les circonstances sont connus Recommandation du NICAP < Hall, 1964, p. 86 < Shepard 1968.
Comme le dit Josef Allen Hynek, Les
canulars sont souvent accompagnés de photographies, sur la
base de l'idée erronée qu'une photographie vaut 10000 mots. En fait, une photographies ne vaut rien à moins que nous
connaissions toutes les circonstances dans lesquelles elle a été prise. Je ne prendrais tout simplement pas une
photographie au sérieux à moins de pouvoir interroger les témoins qui ont vu l'objet en question être photographié
et à moins que je puisse avoir accès au négatif d'origine et aux données techniques de l'appareil photo. Jusqu'ici,
je n'ai pu aucune accepter aucune photographie comme représentant une preuve scientifique incontestable de
l'existence d'objets étranges véritables
Hynek, J. A.:
"The UFO Gap", Playboy n° 12, vol. 14, décembre
1967, pp. 144, 146, 267-271. Une idée que confirme Richard F. Haines,
lorsqu'il indique que, contrairement à une idée reçue, le problème ne réside pas tant dans les détails de la
photographie et de son négatif que dans le photographe et l'équipement utilisé. C'est pour cette raison que l'on
doit faire attention à pleinement documenter des détails apparemment sans importance concernant la personne
prenant la photographie, la situation sociale qui entoure la(les) photographie(s), les données de l'appareil
photo-objectif-pellicule, les activités de développement épreuve-agrandissement et la manière dont la photographie
est venue à l'attention de l'enquêteur. Une telle image photographique étant aussi crédible que le photographe qui
l'a prise, on doit exercer une "juste diligence" dans chacun de ces domaines. Nombre de vieilles photographies
d'ovnis restent des éléments inutilisable de l'énigme ovni parce que l'enquêteur n'a pas ou n'a pas pu obtenir
toute l'information contextuelle pertinente
Haines, Richard F.: "Introduction", Analysis
of a UFO photograph, 1987.
Interprétation
- Wiesbadener Tagesblatt en 1950
- Philip Spencer en 1987
- Penthouse en 1996
La photographie souffre toutefois d'un handicap non négligeable : par définition, elle ne retrace pas le mouvement, contrairement aux films. Ainsi, la phot ographie d'un phénomène paraissant mystérieux figé dans le temps, peut se révéler être celle d'un objet trivial (un oiseau, un morceau de papier, etc.) quand son mouvement est visible. D'une manière générale, une photographie peut être interprétée correctement comme incorrectement. Les interprétations incorrectes (pareidolie, sorte d'apophénie strictement picturale) peuvent résulter de ressemblances relativement objectives comme de volontés de croire (à une origine extraordinaire mais aussi parfois à une origine rationnelle).
Numérique
La modernisation de la photographie numérique a également apporté quelques nouveaux handicaps, comme :
- l'absence de négatif à analyser
- la compression d'image, qui fausse souvent l'analyse de détails (des pixels abhérrants se trouvent sur la photo, typiquement autour des objets provoquant un fort contraste, ce que l'on peut interpréter à tort comme la trace d'un trucage volontaire)
- la facilité d'intégration d'images de synthèse dans des décors réels
Avec l'ère du numérique arrive aussi une capacité accrue des ordinateurs à produire des images de synthèse réalistes, de sorte qu'il devient pratiquement impossible de distinguer des images calculées d'images réelles captées, et que seule reste l'intime conviction si l'on se cantonne à la seule analyse de l'image (en dehors des autres éléments importants de contexte, voir plus haut). Cette intime conviction n'a cependant aucune valeur de preuve. D'aucuns feront des interprétations différentes du même détail, débouchant sur la même controverse que celle entretenue sur les témoignages d'ovnis (subjectivité de l'interprétation d'image, utilisation d'argument d'autorité pour faire valoir une interprétation par rapport à une autre, etc.).
Trucages
Maquettes
- Monguzzi en 1952
- Lac Saint Clair en 1967
- Petit-Rechain en 1990
Un certain nombre de photos truquées d'ovnis utilisèrent des maquettes.
- Barra da Tijuca en 1952
- Trinidad en 1958
- Zanesville en 1966
- Gulf Breeze de 1987 à 2003
Double exposition
Fait d'exposer 2 fois une pellicule photographique, afin de superposer 2 images sur une même photographie. L'utilisation d'un tel procédé peut être détectée par un scanning au microdensimètre (détectant par exemple un bord double en cas d'avancement manuel de la pellicule).
Tous les appareils ne permettent pas de réaliser une double exposition, de par leur dispositif de verrouillage.
Reflets
Les reflets (flares) Sorte de "double exposition naturelle", ce trucage consiste à photographier (ou filmer) une vitre laissant apparaître un paysage sur lequel viennent s'ajouter des reflets sur la vitre.
Images de synthèse
- Les drônes du PACL en 2007
Avec la démocratisation des nouvelles technologies la génération d'images réalistes par ordinateur (CGI) est de plus en plus utilisée pour fabriquer des photos ou videos d'ovnis.
Références :
- "Guidance to UFO Photographers", 24 mars 1967, NPIC — comprend une liste de 10 recommandations pour les photographes ayant l'occasion de photographier un événement ovni
- "UFO Photographic Information Sheet", 24 mars 1967, NPIC — Une feuille d'information que le photographe devrait compléter.
- Hartmann, William K.: "Analysis of UFO Photographic Evidence", Scientific Study of Unidentified Flying Objects, 1969-01 — Chapitre sur les preuves photographiques du rapport Condon.
- Callen, Tom, "Faking UFO Photos for the 21st Century", CSICOP