Vers une théorie des ovnis extraterrestres au 2ᵉ degré : une réponse au Dr. Wood et au Pr. Bozhich

Vallée, JacquesVallee, Jacques: JSE, vol. 5, n° 1, pp. 13- 120, 199, 1991

Des contre-arguments aux points de vue exprimés par l'auteur dans un article précédent remettant en question la nature extraterrestre d'objets volants non-identifiés ont été présentés par le Dr. Robert Wood, un expert en aérospatiale américain, ainsi que par le Pr. Serge Bozhich, un mathématicien soviétique. Ces contre-arguments proposent des explications alternatives aux 5 incohérences majeures que nous avons identifié dans la théorie de l'HET. Dans cette réponse, il est montré que ces explications représentent une altération significative des principes de base de l'HET, et qu'ils introduisent de nouvelles idées utiles pour la recherche future sur les ovnis. Cependant, certaines des contradictions restent, en particulier si l'on examine de près la question des "enlèvements".

Introduction

L'interprétation la plus courante des ovnis est la théorie extraterrestre ou "HET." Selon cette hypothèse, ces objets seraient des appareils physiques contrôlés par des êtres intelligents venus d'une autre planète et visitant la Terre dans le cadre d'une expédition scientifique qui aurait commencé au début de la 2nde guerre mondiale. Dans une article précédent, l'auteur a proposé 5 arguments tirés des données ufologiques actuelles contredisant cette théorie et suggérant que l'HET est devenue obsolète, qu'elle devrait être remise à jour, et que d'autres hypothèses devraient être envisagées s1Vallee, J.: "Five arguments against the extraterrestrial origin of unidentified flying objects", JSE, vol. 4, p. 105, 1990 .

Dans son intéressant article répondant à ces arguments, le Dr. Wood a contribué à une clarification importante à un débat trop longtemps reporté sur les problématiques au cœur de la recherche sur les ovnis s2Wood, R.: "The extraterrestrial hypothesis is not that bad", JSE, 1991, vol. 5.

Dans le passé, les efforts de divers chercheurs pour étendre le spectre des hypothèses ont rencontré de fortes réticences et parfois une opposition stridente de la plupart des ufologues américains. Ainsi, il est rafraîchissant de lire un article qui place résolument la discussion sur des bases scientifiques plutôt qu'émotionelles, tout en reformulant et clarifiant les principes de base de la théorie extraterrestre.

Dans un effort lié, un mathématicien soviétique, le professeur Serge Bozhich, a articulé ses propres countre-arguments du point de vue des données soviétiques sur les ovnis. Notre but ici est d'examiner ces deux tentatives d'étendre l'HET tout en en préservant ses hypothèses de base.

Contre-arguments de Wood

Il est approprié de considéré les points du Dr. Wood un par un, comme il l'a fait pour discuter mon propre article, que le lecteur est invité à consulter. Il approche le sujet avec un ensemble de 4 hypothèses, à savoir :

  1. la supression de la vitesse de la lumière entant que vitesse maximale de voyage interplanétaire,
  2. la connaissance par les extraterrestre de la localisation de civilisations comme la nôtre,
  3. une politique extraterrestre de non-ingérence, et
  4. une intéraction génétique historique avec l'homo sapiens

Les countre-arguments de Wood étant basés sur des considérations théoriques plutôt que sur des observations ufologiques et de statistiques des rapports, il est difficile de les réfuter, mais il est utile d'examinre leur pertinence et leurs limitations possibles.

Argument 1 : Fréquence des Rencontres Rapprochées

Moi et Wood sommes plutôt d'accord sur l'énoncé du problème à résoudre ici, puisque qu'il ne remet pas en cause le nombre estimé des rencontres rapprochées, peut-être aussi grand que plusieurs millions sur 40 ans. Nos différences ne concernent que la probabilité des explications proposées. Wood trouve plausible de supposer que plsuieurs centaines de civilisations extraterrestres auraient chacune autorisé leurs membres à effectuer jusqu'à 1 000 visites sur cet intervalle de temps. Cela est déjà fort différent de l'HET au 1er degré, qui suppose généralement qu'une seule race ou, peut-être, seulement quelques races d'extraterrestres ont commencé à visiter la Terre après la 2nde guerre mondiale, avec l'observation de Kenneth Arnold de juin 1947 souvent citée comme point de départ. En d'autres termes, la fréquence élevées des rencontres rapprochées demande que la vision courante d'extraterrestres visiteurs sous forme de scientifiques interplanétaires soit abandonnée.

Argument 2 : Physiologie

La structure de corps humanoïde des supposés "extraterrestres" peut être expliquée, selon Wood, si la forme humaine se révèle être un optimum cosmique, ou si l'évolution n'a pas suivi un chemin indépendant sur d'autres corps planétaires, du moins dans les environs du système solaire.

Alors que la théorie de la panspermie est soutenue (ou du moins, pas réfutée) par les découvertes récentes de la présence de molécules complexes dans l'espace et la fréquence des impacts météoritiques et cométaires sur notre planète, Wood pourrait sous-estimer les difficultés de survie pour un humanoïde dans un environnement planétaire étranger. Nombre des points que j'ai avancé à cet égard ne sont pas traités dans sa réponse. En particulier, il faut expliquer pourquoi des extraterrestres, même sans forme humanoïde, auraient des yeux adaptés à l'ensemble particulier des fréquences de lumière que nous reconnaissons, pourquoi ils pourraient respirer notre air (en particulier si l'on met de côté l'hypothèse de la manipulation génétique, comme Wood propose de le faire), et pourquoi ils seraient adaptés à notre gravité et en particulier à notre culture.

Une difficulté de cette discussion pourrait venir du fait que la plupart des experts consultés sur ce point par les ufologues étaient des médecins plutôt que des zoologues. On peut comprendre que des spécialistes de la médecine seront généralement tentés de prendre le corps humaine comme référence lors d'une discussion sur l'évolution et l'intelligence. Ces derniers mois, l'auteur a eu l'occasion de discuter de la probabilité des formes humanoïdes chez les êtres interplanétaires avec le biologiste français Rémy ChauvinChauvin, Remy, qui a soulevé certains points négligés. En particulier, il fit remarquer que l'idée communément admise qu'une intelligence supérieuse était nécessairement acquise chez les bipèdes qui avait des pouces opposables (et donc, capables de développer un cerveau complexe lié à la construction et la saisie d'outils), pourrait être sérieusement remise en question.

Dans une publication récente, le Prof. ChauvinChauvin, Remy a offert 2 countre-exemples particuliers à cet égard. Le 1er concerne des oiseaux comme la fauvette couturière, qui construit des nids sophistiqués en cousant de grandes feuilles ensemble à l'aide de longues fibres végétales. Si la femalle ne trouve pas de fibres adaptées elle les fabriques en tordant des toiles d'araîgnées. Un bec précis, a-t-il proposé, pourrait être dans certains environments un instrument tout aussi désirable qu'un pouce opposable. En fait, chaque fois que des humains ont besoin d'effectuer une tâche délicate en électronique, nous utilisons des pinces spéciales en forme de becs d'oiseaux plutôt que nos doigts ou tout autre outil s3Chauvin, R.: La biologie de l'Esprit, Monaco: Rocher, 1990.

Le 2nd exemple concerne la pieuvre, qui est tout à fait capable d'attraper, examiner, et enlever les couvercles de bocaux de verre contenant de la nourriture en utilisant ses puissants tentacules très sensibles, avec ses yeux et son cerveau. Pour ce qui est des appendices, les tentacules sont tout aussi polyvalents et dotés de meilleures capacités sensitives et préhensile que des mains. De tels exemples abondent en zoologie, et ils devraient nous faire réfléchir lorsque nous sommes tentés de penser que la forme humaine est toujours la plus désirable pour un être supérieur. Ici même sur Terre, la nature a de nombreuses options, semble-t-il, pour le développement d'un cerveau complexe.

Par la même occasion, si la nature fait évoluer une forme cosmique capable de survivre et s'adapter dans une variété d'environnements planétaires, il est osé de supposer que cette forme suivrait nécessairement un modèle humanoïde. Quant au corps humain comme le produit final d'une optimisation, cette idée est chaque jour contredite par les observations de la médecine moderne. La science émergente de la thérapie génique est basée sur la notion que certaines maladies humaines peuvent être mieux combattues en altérant la constitution génétique d'individus y étant sensibles, et la théorie ouvre maintenant la voie à la tentation excitante mais effrayante de modifier l'ADN lui-même, au moins chez des espèces plus inférieures comme les plantes ou les insectes. Nous devrions supposer qu'au moins une portion des milliers de civilisations visiteuses de Wood ont déjà dépassé ce niveau, et auraient évolué vers des formes plus compétentes, durables et confortables que ce que permet la forme humanoïde.

Argument 3 : Enlèvements

Ici encore, il y a accord sur l'énoncé du problème. Wood et moi-même observons que les enlèvements rapportés montrent un niveau de "crudité" qui ne serait pas nécessaire à une civilisation d'explorateurs de l'espace scientifiquement sophistiqué.

Wood tend une nouvelle fois vers une explication en termes de la grande variété qu'il s'attend à trouver chez les extraterrestres, qui en inclueraient certains avec une haute technologie mais peu d'éthique. Mais à cet égard il contredit son propre 3ᵉ postulat de base, à savoir la règle extraterrestre de non-interference dans des cultures moins évoluées comme la nôtre.

Ca ne peut être dans les deux sens. Si les extraterrestres ont une telle loi, nous n'aurions jamais dû pouvoir les détecter pour commencer, tout comme les aborigènes d'Australie sont incapables de détecter les centaines de satellites de surveillance qui passent au-dessus d'eux tous les jours, à part peut-être sous forme de simples points de lumière. D'un autre côté, si les extraterrestres ont une telle loi, alors Wood ne peut continuer à dire que la variété des formes d'ovnis tout au long de l'histoire est utilisée pour rendre leurs appareils discrets. Le fait-même que que nous ayons un si grand nombre de rencontres rapprochées répertoriées va à l'encontre du postulat de non-interférence. Des milliers de livres, des centaines de magazines et de nombreux films ont été inspirés par ces observations et ils ont eu un impact profond sur les cultures humaines. S'il existe une loi de non-interférence en vigueur dans la région du système solaire elle est de fait très mal appliquée.

Cette contradiction dans le raisonnement de Wood laisse le comportement des extraterrestres dans les enlèvements inexpliqué, et je pense que mon argument reste valide. De plus, les victimes d'enlèvements ne semblent pas rapporter une grande variété de formes et comportements extraterrestres, si l'on en croit ceux qui se sont spécialisés dans l'interview de ces témoins sous hypnose. Si l'on en croit les résultats de cette pratique certes douteuse, le kidnappeur typique est un petit être chauve aux yeux allongés, et le processus de l'enlèvement comporte toujours les mêmes phases standardisées, en contradiction nette avec l'attente de Wood d'une variété de civilisations nous contactant et nous enlevant.

Argument 4 : Histoire

Ici, le Dr. Wood pourrait être victime d'une présentation fréquemment erronée de mon point de vue lorsqu'il parle de Passport to Magonia comme exprimant l'idée selon laquelle tout cela est une illusion. Ce fut, peut-être, la manière dont mon livre fut mal interprêté par ces ufologues américains pour qui toute théorie déviant de l'HET était automatiquement hérétique. Je pense que si Wood relisait le livre avec le contexte des 2 décennies qui se sont écoulées depuis sa publication, il verrait que je n'ai absolument jamais prétendu que les phénomènes - y compris leurs formes les plus anciennes - étaient des illusions s4Vallee, J.: Passport to Magonia. Chicago: Henry Regnery, 1969.

Magonia fut écrit en réaction au fait que aux Etats-Unis les données touchant aux atterrissages d'appareils... (furent) largement ignorées. En exploitant ces données, notamment les cas avec "occupant", j'ai cherché à démontrer que les phénomènes ufologiques de l'ère moderne n'étaient qu'une extension d'une tradition historique vieille de plusieurs siècles mêlant mythe et réalité physique. Ce n'est pas de ma faute si des ufologues orthodoxes choisissent de n'entendre que la moitié de ce message. Ce livre est tout à fait en accord avec la conjecture de Wood selon laquelle le fait que la plupart des cultures sur Terre ont une tradition ancienne d'un petit peuple volant dans les airs et enlevant les humains pourrait être cohérent avec l'idée que c'est précisément ce qui se passe. Wood et moi n'avons aucune divergence sur ce point.

S'il suit plus loin cette ligne de spéculation, cependant, Wood trouvera que l'acceptation de ces traditions ancienne est antinomique avec le contexte de l'HET tel qu'il est généralement admis. Loin d'être salué comme un champion de la théorie extraterrestre, il pourrait se retrouver en désaccord, comme je l'ai été, avec nombre d'ufologues américain, qui ont à maintes reprises violemment attaqué les parallèles que j'ai fait entre les ufonautes de l'ère moderne et les elfes, anges et démons volants de l'ancienne. De fait, Hopkins Hopkins, Budd a succintement dénoncé ces références comme un folklore d'une authenticité à l'évidence incertaine s5Hopkins, B.: Letter to the Editor. Mufon Journal, 250, 1989. . D'autres chercheurs impliqués dans l'HET, comme David JacobsJacobs, David, ont affirmé que les enlèvements étaient un élément nouveau du mystère ovni. JacobsJacobs, David en est venu à la conclusion catégorique que ce que nous avons ici est un programme d'exploitation systématique des êtres humains pour leur sperme et leurs ovules, et qu'il a commencé relativement récemment. Il a ajouté que aucune autre théorie n'explique l'ensemble des données. En particulier, il a insisté sur le fait qu'invoquer le folklore et les légendes demanderait que chaque cas devienne qualitativement différent s6Jacobs, D.: Interview avec Floyd Murray, 1990, Caveat Emptor 23, p. 9. D'autres chercheurs, comme MéheustMeheust, Bertrand en France et EvansEvans, Hilary en Angleterre, ont défendu l'idée opposée, à savoir que c'est précisément la cohérence qualitative dans les récits d'enlèvements qui devrait nous faire suspecter un lien fort avec les thèmes constants du folklore et de l'imagination populaire.

Si l'on met cette controverse particulière de côté, ce que JacobsJacobs, David et d'autres ont exprimé est une croyance profondément ancrée chez les partisans de l'HET aujourd'hui, qui exclut toute prise en compte des traditions anciennes de petit peuple volant dans le ciel et enlevant les humains, comme le dit Wood. Cette position est compréhensible : si les enlèvements, tels que nous les connaissons aujourd'hui, ont été vécues par des gens non pas depuis quelques années mais depuis des siècles, y aurait-il vraiment un sens à prétendre que les "aliens" sont des visiteurs extraterrestres menant une étude scientifique ou prélevant des échantillons biologiques afin d'améliorer les chances de survie de leur espèce, surmonter des troubles dégéneratifs, ou produire des hybrides, comme le prétendent les spécialistes des enlèvements ? Wood n'a pas résolu cette contradiction.

Argument 5 : Physique

La remarque souvent citée de Arthur C. Clarke selon laquelle toute technologie suffisamment avancée est indistinguable de la magie est ici invoquée par Wood pour expliquer les observations extraordinaires d'ovnis disparaissant sur place ou se matérialisant dans des espaces clos comme les chambres des témoins.

C'est peut-être à ce sujet que Wood et moi avons les plus grandes divergences. Il n'est pas juste de prétendre à un moment que les phénomènes ovnis observés ont un comportement correct et sont cohérents avec la physique moderne, peut-être en en supposant quelques extensions comme la suppression de la limite de la vitesse de la lumière et l'utilisation d'une énergie du point zéro, et le moment d'après de jeter par dessus bord toutes les contraintes en déclarant que toute technologie avancée devrait de toute façon ressembler à de la magie, de sorte que tout et son contraire soit acceptable. Si tout est bon, alors d'autres théories, comme celles invoquant d'autres dimensions au-delà de l'espace-temps, la théorie d'un système de contrôle psi, ou l'hypothèse de voyages à travers des trous de ver fonctionneront tout aussi bien ou mieux que l'HET au 1er degré que défend Wood, comme je l'ai indiqué dans l'article d'origine. En fact, elles pourraient être plus économiques, puisqu'elles esquivent aussi certains des autres arguments que nous avons examinés.

Avec une telle théorie alternative les ovnis pourraient être des appareils capables d'influencer notre espace-temps sans pour autant venir d'un autre corps planétaire, et leurs occupants pourraient être intimement liés à l'espèce humaine.

Il me semble que Wood devrait rester focalisé sur son objectif annoncé, à savoir démontrer que si la vitesse de la lumière peut être augmentée ou dépassée... , alors ce que montrent les observations d'ovnis est cohérent avec l'HET, et la magie devrait être laissée de côté lorsque nous prolongeons cet exercice vers ses conséquences scientifiques logiques.

Les témoins à qui j'ai parlé dans ce domaine me parlent d'une variété d'effets remarquable qui ne sont pas facilement expliqués seulement en supposant que les ovnis peuvent voyager à des vitesse élevées arbitraires à travers l'espace-temps conventionnel. Par exemple, ils décrivent des êtres ou entités apparaissant sur place, des êtres plats ayant une dimension de moins, et des appareils pouvant fusionner avec d'autres identiques ou même plonger au cœur de la terre solide. Bien que certains objets sont lumineux, comme le modèle d'énergie du vide point zéro semble le suggérer, de nombreux autres sont parfaitement mats ou même sombres. C'est la totalité de ces observations que nous devrions tenter d'expliquer, plutôt qu'un sous-ensemble choisi qui corresponde à une théorie particulière.

Contre-arguments de Bozhich

Une autre ligne de discussion utile a récemment été ajoutée à ce débat par la prise en compte des données soviétiques sur les ovnis. Dans une lettre datée du vendredi 9 novembre 1990, suite à une table ronde à laquelle nous avions tous les 2 participé à Moscow en janvier 1990, le mathématicien soviétique Serge Bozhich m'envoya son propre ensemble de contre-arguments contre les 4 premiers de mes "5 arguments" s7Bozhich, S.: Personal communication: 9 November 1990.. Le point de vue de Bozhich peut être résumé comme suit :

  1. Sur le très grand nombre de rencontres rapprochées : la plus grande fréquence de visites sur Terre pourrait bien être le fait de touristes plutôt que de scientifiques. À cet égard, il partage l'opinion de Wood selon laquelle nous devrions assouplir les postulats quant aux extraterrestres voyageant dans l'espace.
  2. Sur l'absurdité de l'apparence des supposés extraterrestres : une simple spéculation sur la physiologie et l'apparence générale possible d'être rationnels d'autres planètes ne peut approximer la réalité. En ceci, je suppose que le prof. Bozhich veut dire que nous devrions éviter de spéculer tant que nous ne disposerons pas de données plus solides. Je répondrais alors que, dans le même ordre d'idées, nous devrions éviter de supposer que ces êtres sont nécessairement extraterrestres.
  3. Sur le comportement rapporté des ufonautes pendant les enlèvements : les récits d'enlèvements ne devraient pas être pris en compte, selon Bozhich, parce qu'ils relèvent probablement du monde imaginaire des témoins. Pour étayer ceci, il indique que les contactés tendent à rapporter que les ufonautes sont intéressés par les mêmes sujets que les contactés eux-mêmes, c'est-à-dire, la peur d'un conflit nucléaire, l'écologie, et le prix des biens. Bozhich note également que les descriptions d'extraterrestres faites par les contactés (ou enlevés) couvrent toute la gamme d'entités trouvées dans les rêves, fictions, apparitions religieuses, folklore humains comme dans notre littérature de science-fiction. Ainsi, tous ces récits sont des phénomènes psychologiques caractéristiques des contactés eux-mêmes et non d'appareils en métal produisant des traces et visibles de tous. Comme les enfants, écrit-il, les enlevés ne mentent pas parce qu'ils croient à leurs propres histoires et ne peuvent pas distinguer la réalité de la fiction. À cet égard, il adopte le point de vue opposé de Wood et de la plupart des chercheurs américains sur les enlèvements. Je me trouve quelque part entre cet argument, puisque je considère l'enlèvement comme une véritable expérience déformée au point de ne pouvoir être reconnue par le malheureux manque de standards qui caractérise cette recherche.
  4. Sur l'étendue historique des appareils supposés, Bozhich prétend que l'apparence et la cinématique des soucoupes volantes modernes sont différentes de celles des ovnis vus dans le ciel avant le 20ème siècle. Il pourrait être possible de prouver que les soucoupes volantes ont une origine extraterrestre, mais cela ne peut être prouvé pour des ovnis anciens distincts des ovnis modernes, dit-il. Ainsi, Bozhich ne voit pas de raison factuelle pour les réunir en un seul phénomène.
    Cette dernière déclaration est intéressante et provocante, mais elle n'est pas actuellement soutenue par des références particulières ou par des statistiques claires allant contre l'idée d'un continuum de propriétés cinématiques et physiques dans le temps. Cependant, cela suggère une avenue de recherche qui pourrait et devrait être vérifiée en utilisant la base de données actuelle.

Discussion

L'article d'origine qui déclencha cette discussion ne visait pas à éliminer l'HET de la liste des explications aux ovnis. En fait, il observait que tant que la nature et l'origine des phénomènes ovnis ne peut être établie de manière sûre, il sera naturellement possible de faire l'hypothèse que des facteurs extraterrestres, dont des formes de conscience encore non découvertes, jouent un rôle dans leurs manifestations. Mais, il visait à clarifier les difficultés avec cette théorie et à avancer d'autres hypothèses tout aussi attractives. Il poussait aussi pour que l'idée d'intervention extraterrestre soit réactualisée pour inclure les spéculations théoriques actuelles sur d'autres modèles de l'univers physique.

Dans sa réponse bien articulée le Dr. Wood a tout simplement proposé une telle mise à jour, en des termes aussi bien scientifiquement pertinents que intellectuellement intéressants. Dans l'opération de la sauver, cependant, il a été forcé de tordre l'"HET au 1er degré" à un point tel qu'elle ne serait plus reconnaissable par la plupart des ufologues. Bien qu'il serait un plaisir, de fait, de l'accueillir dans les rangs des hérétiques, je doute qu'une telle déformation ait fait partie des plans de Wood lorsqu'il a écrit son argumentaire de réfutation. Mais, qui sommes nous pour prétendre pouvoir établir un modèle de 14 000 civilisations différentes, toutes de forme humanoïde, voyageant à travers l'universe dans des vaisseaux pouvant passer à travers des objets solides, tout en trouvant nécessaire de d'arrêter en pleine campagne pour terrifier des victimes humaines et réaliser des opérations brutales sur leurs corps ? Alors que ce modèle revu de l'HET explique certains des faits observés que l'HET au 1er degré a négligé, il ne réfute pas vraiment les 5 arguments contredisant la théorie extraterrestre.

Mon espoir est que le débat que nous avons commencé ici se poursuivra, et que d'autres scientifiques nous rejoindront avec leurs propres contributions. L'exploration de ces questions pourrait bien apporter un éclairage nouveau sur des facteurs critiques du phénomène qui n'auraient pas été identifiés jusqu'ici.