Planification initiale

Edward U. Condon, 1968

Une approche scientifique du phénomène ovni doit embrasser une large gamme de disciplines. Elle implique des sciences comme la physique, chimie, aérodynamique et météorologie. Le matériau principal consistant principalement en des signalements d'observateurs individuels, la psychologie de la perception, la physiologie des défauts de la vision et l'étude des états mentaux sont également impliqués.

De la même manière la psychologie sociale et la psychiatrie sociale sont impliquées dans la recherche de la compréhension des motivations de groupes agissant pour induire une croyance en des hypothèses extraordinaires sur la base de ce que la plupart des scientifiques et en fait la plupart des personnes profanes considèrerait comme de peu ou sans preuve. Ces problèmes de psychologie médicale et sociale méritent plus d'attention que nous n'avons été capables de leur en accorder. Ils tombent distinctement hors du champ d'expertise de notre personnel, qui s'est plus concentré sur l'étude des ovnis eux-mêmes que sur les problèmes personnels et sociaux générés par ceux-ci.

Parmi ceux qui écrivent et parlent sur le sujet, certains épousent fermement la vision que le gouvernement fédéral en sait vraiment beaucoup plus sur les ovnis qu'il n'en est rendu public. Certains sont allés aussi loins que de supposer que le gouvernement a en fait capturé des soucoupes volantes extraterrestres et à leurs équipages en captivité secrète, si ce n'est au Pentagone, alors dans une base militaire secrète. Nous pensons que de tels enseignements sont des non-sens fantastiques, qu'il serait impossible de garder un secret d'une telle énormité sur plus de 2 décennies, et qu'aucun but utile ne serait servi en s'engageant dans une telle supposée conspiration de silence. Une personne avec qui nous avons traité maintient en fait que l'Air Force n'a rien à voir avec les ovnis, déclarant que ce sujet super-secret est entre les mains de l'Agence Centrale de Renseignement qui, dit-il, a installé un de ses propres agents comme directeur scientifique de l'étude du Colorado. L'histoire, si elle est vraie, est effectivement un secret bien gardé. Ces allégations d'une conspiration de la part de notre propre gouvernement pour dissimuler une connaissance de l'existence des "soucoupes volantes" n'ont, jusqu'ici pour quelque élément qui soit venu à notre attention, aucune base factuelle de quelque nature que ce soit.

La 1ʳᵉ attention du projet fut donnée en devenant familier avec le travail passé sur le sujet. Ce fut plus difficile que dans des domaines plus orthodoxes parce que pratiquement aucun des nombreux livres et articles de magazines traitant des ovnis ne pouvait être considéré comme scientifiquement fiable. Il y avait les 2 livres de Donald H. Menzel, directeur émérite de l'observatoire du College de Harvard et aujourd'hui membre du personnel de l'Observatoire Astrophysique Smithsonien s1Menzel, 1952 et Boyd, 1963. 2 autres livres utiles furent The UFO Evidence (1964), une compilation de cas d'ovnis par Richard Hall, et Le rapport sur les Objets Volants Non Identifiés par E. J. Ruppelt (1956), le 1er directeur du Projet Blue Book. Dans cette étape initiale, nous fûmes également aidés par des "briefings" donnés par le lieutenant-colonel Hector Quintanilla, directeur actuel du Projet Blue Book, par le Dr. J. Allen Hynek, consultant astronomique du Projet Blue Book, et par Donald Keyhoe et Richard Hall du NICAP.

De cette étude préliminaire est sortie la reconnaissance d'une variété de sujets qui nécessiteraient une attention détailée. Ceux-ci incluaient les effets de mirages optiques, les anomalies analogues de propagation d'ondes radio comme elles affectent le radar, une analyse critique de photographies supposées d'ovnis, des problèmes d'analyse statistique des rapports d'ovnis, l'analyse chimique de prétendus matériaux d'ovnis et des rapports de perturbations de l'allumage d'automobile et des phares venant de la présence d'ovnis. Les résultats de l'étude du projet de ces sujets et d'autres sont présentés dans cette section et dans les sections 3 et 6 de ce rapport.