(...) je n'ai aucun doute que leur saga continuera à être répétée comme le ferait un perroquet, sans vérification et sans la moindre compréhension, par des "ufologues'' après d'autres "ufologues'', pour de nombreuses années à venir, et reprise livre après livre
C'est au début des années 1960s que l'on trouve la 1ʳᵉ mention connue de ce qu'on appelle le "Roswell chinois", dont la découverte aurait eu lieu lors d'une expédition de l'archéologue chinois "Chi Pu-Tei" ou .
À partir de un article d'une revue végétarienne allemande cite l'histoire qui fera sensation, celle d'une découverte étrange dans des montagnes entre la Chine et le Tibet.
Cependant, aucun enquêteur ne trouvera jamais la moindre autre trace de "Reinhardt Wegemann", ni de l'agence de presse "DINA". On retrouve toutefois l'article repris dans un bulletin ufologique allemand ans plus tard, à peine remanié, ajoutant la mention de l'archéologue Tsum Um Nui, et sans mention de la publication 2 ans plus tôt
L'histoire est alors reprise l'année suivante dans plusieurs autres journaux comme le bulletin du BUFOI ou un journal soviétique , mais ce n'est vraiment qu'à partir de que l'histoire se répand avec succès, avec les articles de Vyacheslav K. Zaitsev qui font traînée de poudre jusqu'aux USA . Elle est également reprise par Erik Von Däniken publie un best-seller , dans lequel est fait mention de l'histoire des Dropas. Von Däniken indique que sa source est Alexandr N. Kazantsev, alors que ce dernier indique que c'est Von Däniken qui lui a raconté l'histoire.
A partir de , Creighton, Gordon, directeur de la FSR, commence à enquêter sur l'histoire. Cette année-là il
commence par écrire à un ingénieur soviétique de Moscou, alors "secrétaire non-officiel du groupement d'enquête sur
les ovnis" pour lui demander plus d'informations sur ce cas. Ce dernier lui répond que Zaitsev n'a pas mené
d'enquête lui-même et n'a fait que reprendre les récits publiés dans Das vegetarische Universum et UFO
Nachrichten .
En il se rend à la Casa de la Real Sociedad de Geografía de Londres, et ne trouve aucune trace d'une expédition archéologique qui aurait eu lieu . Il note également que le nom des montagnes devrait plutôt être écrit "Bayan Khara Uula" (ce qui signifie les "bonnes montagnes noires" en mongol, "Bayan Har Shan" en chinois). Il ne trouve pas non plus dans les archives de trace d'un "Chi Pu Tei" .
En un ingénieur allemand, Ernest Wegerer, visite le Musée Banpo de Xi'an (dans la province de Shaanxi, en Chine)
et tombe sur 2 disques correspondant à la description du rapport de Tsum Um Nui de . Ils
contiennent un trou au centre et Wegerer pense même reconnaître les hiéroglyphes dans les graves en spirale, quelque
peu émiettés cependant. Il demande plus de détails sur l'objet à l'ancienne responsable du musée, qui ne parvient
pas à fournir d'autres informations que l'indication qui était présente dans le musée lui-même : des objets de
culte
. Néanmoins, Wegerer est autorisé à tenir 1 des disques (il estime leur poid à 1 kg, et leur diamètre à 1
pied) et à prendre des photographies des 2 sur laquelle on ne distingue pas les "hiéroglyphes", à priori trop
émiettés.
En paraît Sungods in Exile , un livre d'un certain Karyl Robin-Evans. En fait rédigé par David Agamon, il relate l'histoire par Robin-Evans, qui serait décédé 4 ans plus tôt, telle qu'il l'aurait racontée à Gamon. Sous-titré Secret Gods of the Dzopa, l'ouvrage relate l'expédition Robin-Evans part en expédition pour le "mystérieux territoire des Dzopas", issus d'un métissage entre la peuplade d'un territoire à la frontière sino-tibétaine et les survivants d'un crash de vaisseau extraterrestre, il y a des milliers d'années de cela. Il présente divers éléments pour soutenir son histoire, telle l'assiette de Loladoff.
Le livre reçoit un écho considérable
, et en dépit des premières critiques de Creighton, l'histoire est reprise par de nombreux auteurs .En fait, le livre a été écrit par David Gamon, qui admet qu'il s'agit d'un canular créé comme une satire de l'industrie de "dieu était un extraterrestre". Il l'écrira dès 1979 à Vladimir Rubtsov :
Cher M. Rubtsov,
Merci pour votre lettre du 16 juillet (...). Je n'ai pas vu la référence de mon livre à laquelle vous faites références et cela pourrait très bien être trompeur. J'ai écris "Sungods" avec 2 intentions sérieuses : d'abord, de considérer les implications politiques/religieuses/philosophiques de contacts préhistoriques, et ensuite, de me moquer de ceux qui acceptent trop facilement de telles histoires sur la base d'éléments trops faibles ou inexistants. (...) Mon but, en bref, a été de satiriser le type de livre de contacté, très courant ici et aux USA, qui vise un lectorat sans esprit critique ainsi que (de satiriser) certains aspects de la vie moderne. (...)
Avec mes meilleurs vœux,
David Gammon ("Karil Robin-Evans")
Cher M. Rubtsov,
Enfin je peux vous envoyer une copie de "Sungods in Exile". Je dois vous rappeler qu'il s'agit d'une fiction et d'une satire sur l'acceptation trop facile de l'idée que la vie ou une vie est arrivée de l'extérieur de cette terre par transplantation ; nombre de gens acceptent cette conclusion sans chercher de preuves.
Avec mes meilleurs vœux,
David Gammon.
D'autres articles suivront Gamon au Fortean Times , où il déclare : les années devinrent maussades. Malgré un livre qui marchera sur les soucoupes volantes, ma propre carrière littéraire resta obstinément clouée au sol.
2 ans plus tard, le même magazine Gamon sous le titre "Sungods in Cuckoo Land", ou ce dernier indique indique : , publie une nouvelle lettre de
Mon canular favori sera toujours Sungods in Exiles: Secrets of the Dzopa of Tibet de Karyl Robins-Evans, docteur, qui explora les forteresses de leur montagne et révéla comment cette race avait survécu poorly there après que leur vaisseau-mère se soit écrasé il y a de nombreuses années. Ce livre fut publié par Neville Spearman il y a 13 ans et republié en couverture rigide par Sphere. L'auteur de cette blague reçu une correspondance à ce sujet puis aussi loin que Kiev. Ne me demandez pas comment je le sais. (signé) David Gamon, Bristol.
Bob Rickard, rédacteur-en-chef du magazine, remarquant la similarité de son nom avec celui de David Agamon, le secrétaire du supposé Karyl Robin Evans, et l'appelle. Au téléphone, Gamon reconnaît sans difficulté que le livre-canular sur les soucoupes volantes dont il parle est bien Sungods in Exile.
En , Hartwig Hausdorf et Peter Krassa s'efforcent de suivre la piste du témoignage de Wegerer sur le musée de Banpo. Le professeur Wang Zhijun, son nouveau responsable, les accueille, mais les informe rapidement que l'ancienne responsable a été retirée de son poste quelques jours après la visite de Wegerer, et indique qu'on ne peut trouver aucun de ces disques au musée, de manière quelque peu contradictoire :
Les disques de pierre que vous avez mentionnés n'existent pas, mais étant des éléments étrangers à ce musée d'articles de poterie, ils ont été déplacés.
Les disques vus par Wegerer étaient-ils liés à l'histoire des Dropas ? Cette histoire a-t-elle en fait été romancée à partir de disques courants ? Toujours est-il que l'on sait que les disques chinois anciens ne sont pas si rares.
En l'enquêteur allemand Joerg Dendl retrouve le n° de Das vegetarische Universum de .
Quoi qu'il en soit, malgré les répétitions de l'explication du canular de Gammon , l'histoire des dropas continue à être répétée encore et encore , généralement limitée à l'histoire Sungods in Exile, parfois avec divers ajouts ou déformations. L'apparition de cette histoire dans les années 1960s est rarement signalée. Il se peut que son origine ne remonte pas plus loin que cette période ou l'on ne trouve que des auteurs d'articles et agences de presse aux noms introuvables, mais on ne saurait l'affirmer catégoriquement aujourd'hui.