Le projet Magnet

Parfois comparé au projet américain Grudge, également officiel, qui se déroule à la même époque, le projet canadien Magnet a une orientation plus scientifique, focalisé sur la détection et Wilbert B. SmithSmith, Wilbert Brooker pensant que les ovnis se servaient le magnétisme terrestre pour se déplacer.

Après avoir reçu le mémo de Smith le , le DoT ne tarde pas à suivre sa recommandation : le , Charles Peter Edwards (Délégué du Ministre des Transports aux Services de l'Air) met en place le projet Magnet. Smith est nommé ingénieur en charge du projet, avec 2 autres ingénieurs et 2 autres techniciens y travaillant à temps partiel. La section diffusion et mesure de la Division des Télécommunications reçoit l'ordre de mener à bien le projet avec toute l'assistance nécessaire de sources telles que le DRB (le docteur Omond M. SolandtSolandt, Omond M., président du DRB offre sa pleine coopération) et le NRC canadien.

Rapport

Dans un rapport préliminaire du projet daté du , Smith indique :

Si, comme il semble évident, les Soucoupes Volantes sont les émissaires d'une quelque autre civilisation et opèrent en fait sur les principes magnétiques, nous avons avant nous le Fait que nous avons manqué quelque chose dans la théorie magnétique, mais avons une bonne indication de la direction où regarder pour les aspects manquants. Il est donc fortement recommandé que le travail du Projet Magnet soient poursuivis et étendus pour inclure des experts de chacun des divers domaines impliqués dans ces études s1Smith, W. B.: "Project Magnet interim Report", DoT, 25 juin 1952.

Un autre rapport préliminaire est rédigé s2Smith, W. B.: Project Magnet Report, 18 octobre 1952 puis, le , Smith remet le rapport final du projet, concluant à des véhicules extraterrestres dont il recommande d'essayer de récupérer ou reproduire la technologie s3Smith, W. B.: Project Magnet Report, 10 août 1953, contenant les conclusions suivantes :

Il apparaît alors, que nous sommes face avec une probabilité substantielle à l'existence réelle de véhicules extraterrestres, indépendamment de leur accord avec notre vision des choses. De tels véhicules doivent nécessairement utiliser une technologie d'une avance considérable par rapport à la nôtre. Il est donc demandé que la prochaine étape dans cette étude soit un effort substantiel vers l'acquisition autant que possible de cette technologie, qui pourrait sans nul doute être d'une grande valeur pour nous.

Cependant, le gouvernement canadien niera que ces conclusions reflètent en quoi que ce soit un avis officiel et Smith lui-même démentira le status officiel de ce rapport, insistant sur le fait qu'il représente sa vision personnelle et celle de son petit groupe de recherche. Cette vision n'est ni adoptée, ni rejetée par le gouvernement, bien que les accréditations et l'intégrité de Smith ne soient pas contestées, et que des années après, il continue à représenter son département avant le Comité de Diffusion de la Chambre de Communes.

Station

Station de détection d'ovnis à Shirley Bay près d'Ottawa, s4"CLOSE ENCOUNTERS OF THE OTTAWA KIND", Ottawa Rewind, 2013-12-17
Station de détection d'ovnis à Shirley Bay près d'Ottawa, lundi 23 novembre 1953 s4"CLOSE      ENCOUNTERS OF THE OTTAWA KIND", Ottawa Rewind, 2013-12-17

Dès Smith met en place une station de détection d'ovnis à Shirley Bay s5"Sh-h-h-! It's for Saucers!", Daily Star de Sudbury (Ontario), 21 novembre 1953, p. 3, s6"Saucer Station", 21 novembre 1953, en dehors d'Ottawa, avec des appareils d'enregistrement parmi lesquels un compteur de rayons gamma, un magnétomètre, un récepteur radio et un gravimètre enregistreur. Mais les scientifiques du gouvernement veulent tellement éviter d'être associés à un projet aussi controversé que même le jour où la station entre en service le docteur Solandt déclare que les rapports concernant son installation sont totalement faux. En fait, le bâtiment hébergeant l'équipement de détection est loué à Smith par le DRB, présidé par Solandt.

Une perturbation réellement anormale est enregistrée le mais le brouillard épais empêche Smith et ses associés de voir quoi que ce soit dans le ciel. 2 jours plus tard, le DoT annonce qu'il ferme la station, bien que la décision ait été prise en . Smith explique que la raison pour ne pas poursuivre le projet Magnet est qu'il est devenu pour le gouvernement un embarras en raison de la trop grande publicité.

2nd étage

En un autre comité secret du gouvernement, distinct du projet Magnet, mais impliquant également Smith, est mis en place par Solandt, directeur du DRB. Avec le nom de code de projet Theta, puis Second Storey (2d étage), le comité comprend les membres suivants :

Le gouvernement canadien minimisera les travaux de Smith et du projet. En par exemple, le DoT informera un demandeur :

...nous devrions resignifier qu'à aucun moment ce Département n'a mené de recherche dans le domaine des objets volants non-identifiés. Comme l'a indiqué M. Depuis à Handard le , un programme réduit d'enquête dans le domaine de la géomagnétique fut mené par la Division Télécommunications de ce département entre à . Cette investigation mineure avait pour objectif l'étude du phénomène magnétique, en particulier lorsque ce phénomène résultait de conditions réunies inhabituelles dans la théorie électromagnétique de base... Ce projet personnel ne provoqua aucune dépense pour le département, et ne bénéficia d'aucun soutien Départemental non plus.

Les mensonges du gouvernement canadien seront révélés avec la diffusion des documents officiels du projet Magnet, obtenu par Arthur Reid BrayBray, Arthur Reid. Parmi ceux-ci, on trouve le Résumé des Observations Rapportées au et Analysées par le DoT Durant , contenant 25 rapports d'ovnis, parmi lesquels celui de Halifax (Nova Scotia) le et celui de l'aéroport MacDonald du .

s7Good, T.: 1987 s8Majestic s9Ross, John C.: "Canada Hunts for Saucers", Numéro "Special Saucer" de Fate, 1954-05