Dans la s�rie cours du GERP, ce cours fait suite � ceux de Fran�ois Favre sur les apparitions et de Claude Maug� sur les ovnis. Son but est de pr�senter un parall�le entre la parapsychologie et l'ufologie. Seront abord�es leurs diff�rences, puis leurs convergences, selon une approche historique, puis au niveau des ph�nom�nes. Enfin 2 cas pr�cis seront pr�sent�s, qui montreront que la subtilit� des arguments apport�s par les ufologues et les spirites pour d�fendre leurs croyances ne c�dent en rien � celle des arguments apport�s par les parapsychologues pour d�fendre les leurs.
Tandis que la parapsychologie est une vieille discipline, l'ufologie est une discipline r�cente.
Le mot "parapsychologie" a �t� introduit en 1889 par l'Allemand Max Dessoir, et repris en 1934 par Joseph B. Rhine, auquel il doit son extension actuelle.
Le mot "ufologie" date, quant � lui, des ann�es 1960s. Il provient de l'anglais UFO, abr�viation de Unindentified Flying Object, c'est-�-dire Objet Volant Non Identifi�.
L'�tude des ph�nom�nes parapsychologiques remonte � la fin du XIX�me si�cle. Depuis cette �poque, des groupes entiers de ph�nom�nes, comme ceux li�s aux grands m�diums � effets physiques, ont eu le temps d'appara�tre puis de dispara�tre. La th�orie a eu le temps de se d�velopper au point d'atteindre une phase de saturation dont sont t�moins les Congr�s Internationaux des ann�es 1920s.
L'�tude des ovnis remonte par contre � 1947. Ainsi, alors que plusieurs g�n�rations de chercheurs ont �tudi� les ph�nom�nes parapsychologiques, une bonne partie des ufologues actuels ont �t� les t�moins des d�buts m�mes de leur discipline.
Longtemps, parapsychologie et ufologie n'ont pas retenu les m�mes hypoth�ses ni utilis� les m�mes disciplines scientifiques.
L'hypoth�se pr�f�r�e des ufologues a longtemps �t� l'hypoth�se extra-terrestre (abr�viation : HET) : les ovnis sont pilot�s (HET au 1er degr�) ou envoy�s (HET au 2nd degr�) par des extra-terrestres. Les disciplines sollicit�es ont par cons�quent �t� l'astronomie, et l'�tude sp�culative de la vie extra-terrestre (ou exobiologie).
L'hypoth�se pr�f�r�e des parapsychologues est toujours d'attribuer des "pouvoirs" � des �tres humains ou � des groupes d'�tres humains, que ces pouvoirs soient ou non r�ductibles � des processus physiques inconnus. Des exp�riences statistiques ont �t� utilis�es, selon une m�thodologie inspir�e des sciences de la vie et de la psychologie.
Les ph�nom�nes qui ont lieu au cours de rencontres rapproch�es avec un ovni sont souvent beaucoup plus �tranges, "magiques", que leurs analogues d�crits dans la litt�rature de fiction. Au contraire, les ph�nom�nes psi sont moins spectaculaires, plus proches de la vie quotidienne, que les descriptions de fiction que l'on trouve dans les films cin�matographiques ou les romans, o� l'on voit des "sujets psi" d�truire des villes entières.
Les sondages r�v�lent que les ph�nom�nes ovni sont, � caract�re spectaculaire �gal, beaucoup plus nombreux que les apparitions du ressort de la parapsychologie.
C'est notamment l'ufologue Bertrand M�heust, dans son livre Science-fiction et soucoupes volantes (Mercure de France, 1978), qui a rendu populaire en France l'id�e que les ovnis se montrent comme dans un spectacle. Un bel exemple de ce caract�re ostentatoire est donn� par l'analyse qu'a fait Eric Zurcher de l'arr�t des moteurs lors d'apparitions rapproch�es d'ovnis (Les apparitions d'humano�des, Alain Lefeuvre, 1979, pp. 110-113). En effet, !es moteurs ne s'arr�tent que si cet arr�t pr�c�de l'observation de l'0VNI. Tout se passe comme si l'arr�t des moteurs n'�tait qu'un ph�nom�ne secondaire destin� � �veiller l'attention du t�moin pour provoquer la vision de la soucoupe. Il existe un cas o� c'est une bicyclette qui est arr�t�e, le cycliste pouvant p�daler, mais sans pouvoir avancer.
En parapsychologie, Guy B�ney consid�re comme une caract�ristique du psi son aspect interpellatif, sa tendance � d�stabiliser le t�moin, c'est-�-dire � remettre en cause ses croyances.
Le caract�re �lusif des ovnis, c'est-�-dire la propri�t� de s'esquiver, de fuir la curiosit�, peut �tre illustr� par les nombreux cas o� des t�moins ne pensent pas � se servir de l'appareil photographique qui est � leur port�e.
Le caract�re �lusif peut �tre plus subtil. Dans le c�l�bre cas de hantise de Rosenheim, �tudi� par Hans Bender, des fils de nylon avaient �t� tendus au travers des pi�ces pour retenir dans leurs chutes les tubes de n�on qui quittaient leurs supports. Ces fils, visibles sur les photographies des lieux, ont �t� consid�r�s par certains d�tracteurs comme des preuves flagrantes du caract�re truqu� des manifestations de Rosenheim.
Ainsi le caract�re �lusif des ph�nom�nes paranormaux ne consiste pas seulement � �tre dans l'impossibilit� de saisir fermement un ph�nom�ne pour l'amener devant un sceptique, mais consiste aussi � ne pas pouvoir �viter que, m�me dans les plus beaux cas, se glissent des points litigieux qui pourront plus tard �tre exploit�s par les sceptiques. Une remarquable illustration de ceci peut �tre trouv�e dans la facilit� apparente avec laquelle des ufologues sceptiques d�molissent actuellement des t�moignages d'apparitions d'ovnis consid�r�s jusqu'ici comme in�branlables.
L'hypoth�se extra-terrestre d'une part, et d'autre part les hypoth�ses souvent avanc�es par les parapsychologues, qu'on peut d�signer du terme g�n�rique d'"inconscient collectif", et selon lesquelles certains ph�nom�nes seraient provoqu�s de fa�on "psychique" par l'humanit�, pr�sentent des traits communs. Ce sont dans les deux cas des hypoth�ses assez floues, d�pourvues de point d'attaque, r�duisant un ph�nom�ne dont on sait peu de choses � un autre dont on sait encore moins. On peut dire, par opposition aux hypoth�ses de travail que l'on prend comme point de d�part d'une r�flexion, que ce sont des hypoth�ses de paresse, � partir desquelles il est difficile d'aller plus loin.
Les ph�nom�nes ovni ou psi provoquent tr�s rarement la mort. L'ufologie ne conna�t que deux cas sud-am�ricains douteux : un homme atteint de leuc�mie apr�s avoir �t� touch� par un rayon provenant de l'ovni sur lequel il venait de tirer un coup de fusil, et un homme dont le corps se d�compose brutalement. Les poltergeists blessent parfois des t�moins, rarement de fa�on grave, mais ne tuent jamais, � moins que l'on adjoigne � ces cas certaines combustions spontan�es. La sexualit� aussi est tr�s rare dans les ph�nom�nes paranormaux. Cette raret� rend plus ou moins difficiles � soutenir les hypoth�ses faisant plus ou moins directement appel aux propri�t�s de l"inconscient".
Sans �tre universelle, la peur se rencontre tr�s fr�quemment chez les t�moins.
Les pr�c�dents cours de cette s�rie ont d� familiariser les participants avec les arguments avanc�s par les parapsychologues pour s'approprier divers secteurs du paranormal. Les deux cas pr�c�dents n'ont d'autre pr�tention que de montrer que certains arguments avanc�s par des chercheurs provenant d'autres disciplines d'�tude du paranormal, arguments fond�s ici sur la distribution dans l'espace des �toiles proches pour ufologie, et sur un double sens en �gyptien ancien pour le spiritisme, ne sont pas moins complexes ni moins subtils que ceux avanc�s par les parapsychologues.
Il ne faut donc pas sous-estimer ces autres disciplines. En particulier l'ufologie, discipline jeune et port�e par une hypoth�se qui a un puissant impact populaire, m�rite d'�tre �tudi�e sur un pied d'�galit� avec la parapsychologie.