Intelligence extraterrestre dans le système solaire : résoudre le paradoxe de Fermi

Freitas, Robert A., Jr.: Journal of the British Interplanetary Society, 36 (November, 1983):496-500, novembre 1983
n1Cette version web est dérivée d'un premier brouillon de l'article et pourrait potentiellement différer par des aspects substantiels de l'article finalement publié

L'affirmation que les intelligences extraterrestres (IET) n'existent pas, sur la base d'apparentes contradictions inhérentes au paradoxe de Fermi, repose sur une présomption non-démontrée et intenable : que les IET ne sont pas actuellement présentes dans le Système Solaire. Le statut observationnel actuel du Système Solaire est insuffisant pour soutenir la supposition que des IET ne sont pas là. La plupart des civilisations avancées seraient aussi invisibles ou inreconnaissables en utilisant les méthodes observationnelles humaines actuelles, et donc des millions de sociétés avancée pourraient exister et ne toujours pas être directement détectables par nous. Ainsi le paradoxe de Fermi ne peut logiquement être soulevé comme une objection à l'existence d'IET jusqu'à ce que ces déficiences observationnelles majeurs aient été corrigées.

Introduction à l'argument

Le paradoxe de Fermi, attribué à une question de Enrico Fermi après une discussion sur la possibilité de la vie extraterrestre dans les années 1940s, est traditionnellement formulé comme suit : s'il existe des êtres intelligents ailleurs, alors avec le temps, ils doivent maîtriser la technologie de l'énergie nucléaire et du vol spatial et devraient explorer et coloniser la Galaxie, comme l'humanité a exploré et colonisé la Terre. Ainsi, ils auraient dû pouvoir arriver sur Terre, mais nous ne voyons aucun indice de telles visitates, et donc ils ne peuvent exister. La question de Fermi : Où sont-ils ? considère implicitement l'absence d'extraterrestres sur Terre comme une preuve catégorique de leur inexistence ailleurs dans l'Univers. Dormant pendant de nombreuses décennies, récemment le paradoxe de Fermi a ré-émergé en tant que défi moderne majeur à l'existence d'intelligences extraterrestres (IET). Par exemple, Dyson s1Dyson, F. J.: "The search for extraterrestrial technology, in R. E. Marshak (Ed.)", Perspectives in Modern Physics, Interscience, pp. 641-655, 1966. affirme que l'avancement technologique nécessaire d'IET avancées implique que la Galaxie devrait paraître bien moins "sauvage" s'ils existaient. Hart s2Hart, M. H.: "An explanation for the absence of extraterrestrials on Earth", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 16, pp. 128-135 (1975). désigne "fait A" que il n'existe pas d'être intelligents venus de l'espace sur Terre actuellement, puis suggère et dispose de 4 explications supposément exhaustives à ce fait :

  1. Le voyage spatial est irréalisable
  2. Les IET pourraient choisir de ne pas explorer ou coloniser
  3. Les IET viennent, mais ne sont pas encore arrivées ici
  4. La Terre a été visitée dans le passé.

Tipler s3Tipler, F. J.: "Extraterrestrial intelligent beings do riot exist", Quart. J. Roy. Astr. Soc., n° 21, pp. 267-281 (1980). s4Tipler, F. J.: "Additional remarks on extraterrestrial intelligence", Quart. J. Roy. Astr. Soc., n° 22, pp. 279-292 (1982). fait valoir que des civilisations avancées développeraient rapidement une technologie de machines auto-reproductives, dont au moins 1 d'entre elles s'emploierait à fouiller, organiser et coloniser toute la Galaxie en moins de 300 millions d'années ; notre système solaire est toujours intact, et donc les IET ne peuvent exister. Des discussions passées et récente s5Martin, A. R. (Ed.): "The Fermi Paradox: A forum for discussion", JBIS n° 32, 4244, 34 (1979). s6Papagiannis, M. D. (Ed.), Strategies for the Search for Life in the Universe, D. Reidel, Boston, 1980. s7Hart, M. H. & Zuckerman, B. (Eds.), Extraterrestrials: Where Are They? Pergamon Press, New York, 1982. s8Martin, A. R. and Bond, A., Is mankind unique? JBIS, 36, 223-225 (1983). du paradoxe de Fermi font une supposition critique mise en cause dans le travail présent : que l'absence d'extraterrestres ou de leurs artefacts sur Terre ou dans le système solaire est un fait incontesté, et, plus généralement, qu'une technologie avancée mène invariablement à une altération observable de l'environnement physique à grande échelle. Cox s9Cox, L. J.: "An explanation for the absence of extraterrestrials on Earth", Quart. J. Roy. Astr. Soc., 17, pp. 201-208 (1976). le reconnait implicitement lorsqu'il note que le "fait A" de Hart n'est pas un fait empirique mais plutôt une théorie, et Schwartzman s10Schwartzman, D. W.: "The absence of extraterrestrials on Earth and the prospects for CETI", Icarus, n° 32, pp. 473-475 (1977). rejette la supposition pour mieux réconcilier les arguments de Hart avec ceux des partisans d'un grand N (le nombre de civilisations communicatives dans la Galaxie). Mais l'étendue de notre ignorance des indices potentiels d'IET dans le système solaire n'est généralement pas appréciée. Nous n'avons pas encore cherché en profondeur des extraterrestres dans le système solaire, ou ailleurs. Tant que ces carences observationnelles ne sont pas corrigées, le paradoxe de Fermi ne peut logiquement être soulevé comme une objection valide à l'existence des IET.

Pour les buts de la discussion qui sit il est concédé que les signalements continus d'ovnis dans nos cieux s11Klass, P. J.: UFOs Explained, Random House, New York, 1974., bien que controversés s12Hynek, J. A.: The UFO Experience: A Scientific Inquiry, H. Regnery, Chicago, Illinois, 1972. s13Sturrock, P. A.: "Extraterrestrial intelligent life", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 119, pp. 521-523 (1978)., ne peuvent être pris pour une preuve convaincante de visite ou technologie extraterrestre. Par conséquent la discussion est restreinte à un bref examen des éléments selon lequels les IET sont absentes de l'univers observationnel humain, à l'exclusion de la Terre.

Non-observabilité de civilisations avancées

Les civilisations avancées pourraient ne pas être visibles

Pourquoi des IET sortiraient-elles dans la Galaxie, et ne resteraient-elles pas simplement chez elles ? Des motifs possible pourraient inclure l'épuisement de ressources physiques, la nécessité de nouveaux habitats pour des populations en expansion (Lebensraum), l'envie de prestige ou de pouvoir sociopolitique, la soif d'aventure de certains segments de la population, la filouterie ou l'activité criminelle, une authentique curiosité du cosmos et la recherche de la connaissance, le prosélytisme religieux d'autres races sensibles, la propagation de matériel génétique biologique, et ainsi de suite. Tous ces mécanismes, sous un couvert ou un autre, se sont révélées très efficaces pour motiver l'humanité à coloniser l'ensemble de sa planète. Des motivations similaires sont susceptibles de motiver une espèce extraterrestre intelligente très florissante, mais la plupart pourraient ne pas produire d'effets astronomiquement visibles.

Il y a aussi de nombreuses raisons pour lesquelles des IET avancées pourraient ne pas s'engager dans des activités de colonisation, missionnaires ou exploitatrices. À moins qu'un transport cargo interstellaire ne soit réalisable la ressource la plus importante est la connaissance, impliquant une exploration non-invasive plutôt qu'une exploitation physique. Des systèmes auto-reproductifs ne seraient alors utilisés que pour construire des sondes et des bibliothèques. Même si les besoins matériels d'un système planétaire rempli d'êtres sensibles nécessite l'exploitation à ciel ouvert de toute d'une galaxie, notre système solaire serait probablement épargné si les systèmes stellaires avec de la vie sont excessivement rares.

Les gènes sont des instructions de survie spécifiques à un environnement, et donc la transmission d'informations purement génétiques semble inutile à moins que la planète cible soit terraformée. Des arches ovules interstellaires, des vaisseaux de générations, et des bio-régénérations automatisées ne génèrent que des concurrents plus indépendants pour exactement les mêmes ressources galactiques limitées. Comme les bébés-éprouvette du Meilleur des Mondes de Huxley, il pourrait n'y avoir que peu d'attachement "parental" ou sens de la communauté avec des sociétés clonées dont les interactions culturelles ont des boucles de retour d'information avec des délais de 104-105 ans, comparables à l'échelle de temps d'une spéciation. Dans ces cas chaque société resterait isolée des autres et ne forgerait jamais une union pan-galactique, ou pourrait choisir de ne pas propager ses clones à travers toute la Galaxie.

Ces types d'arguments suggèrent que la simple possession de technologie avancée et la civilisation n'impliquent pas forcément des effets astronomiquement observables. Les civilisations planétaires (type 1), stellaires (type 2) et galactiques bénignes ou réduites (type 3) ne sont pas exclues par les données existantes (voir section 2.3). Notre Galaxie pourrait avoir des millions de ces sociétés. Des IET et des technologies très avancées pourraient exister - de fait, des cultures de type 2 devraient posséder toute compétence technique que nous pouvons aujourd'hui imaginer. Mais les effets observationnels à grande échelle des activités d'astroingénierie de ces organisations se trouvent, pour la plupart, sous le seuil de détectabilité des instruments employés par l'humanité d'aujourd'hui.

Censure cosmique de civilisations galactiques avides ?

De telles explications à l'absence d'activité évidence d'astroingénierie dans la Galaxie, si les IET existent, ne peuvent résoudre de manière concluante le paradoxe de Fermi parce qu'elles ne peuvent s'appliquer à toutes les IET pour tout moment après qu'elles aient réalisé le vol interstellaire comme requit par Hart s142. En théorie, certaines civilisations pourraient ne pas réussir à résister à leurs désirs sociologiques ardent de coloniser et de surpeupler, et pourraient arriver à faire les 2 à une vitesse phénoménale. D'autres pourraient être guidés par des motifs trop extraterrestres pour les envisager, résultant en un cancer d'exploitation technologique sans but s15Dyson, F. J.: "Correspondence", Sci. Am. n° 210, pp. 8-9, (1964).. Chacune de ces espèces en théorie presserait les limites physiques de la Galaxie, créant une Galaxie "apprivoisée" observablement artificiellement-ordonnée qui, en raison de notre échec à l'observer, démontrerait l'inexistence d'IET.

Ce raisonnement n'est pas convaincant parce qu'il suppose que "une mauvaise pomme gâche le lot". Peut-être qu'il ne peut pas y avoir de mauvaises pommes, parce qu'elles s'auto-détruisent avant d'en endommager d'autres. L'abysse interstellaire pourrait se révéler un excellent mécanisme de quarantaine. Il se peut que nous ne voyions pas de civilisations spoiliantes de type 3 parce qu'un process sélectif inconnu s16Campbell, J. W. Jr.: "Unimaginable reasons", Analog n° 65, 4-7, 175-178 (1960). s17Hart, M. H.: "Habitable zones about main sequence stars", Icarus, n° 37, 351-357 (1979). s18De. San, M. G., Hypothesis on the Origin of UFOs, Editecs, Bologna, Italy, 1979. s19Stephenson, D. G.: "Extraterrestrial cultures within the Solar System?", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 20, pp. 422-428 (1979). s20Clarke, J. N.: "Extraterrestrial intelligence and galactic nuclear activity", Icarus n° 46, pp. 94-96 (1981). s21Newman, W. I. & Sagan, C.: "Galactic civilizations: Population dynamics and interstellar diffusion", Icarus n° 46, pp. 293-327 (1981). exclut leur existence, ou parce qu'elles n'ont jamais survécu suffisamment longtemps pour achever leur programme de formation galactique et n'ont pas laissé d'effets observables majeurs.

Apparemment des civilisations de type 3 faisant un usage étendu et exploitatif d'une technologie très avancée très visible sont très rares ou inexistantes. Pourquoi cela serait-il le cas ? L'extinction en tant que phénomène naturel est assez courante sur Terre, où la vie biologique a un taux d'extinction d'espèces de 99,9 %. Les pessimistes sociaux pourraient avancer que la voracité presque instinctive des humains, couplée à notre capacité technologique à l'auto-destruction, pourrait finir par mener à la chute de notre civilisation planétaire. Il est logiquement acceptable d'inférer l'existence de mécanisme(s) sélectif(s) résultant en une "censure cosmique" des civilisations exploitant au maximum des technologies les plus évidemment flagrantes.

Le résultat final d'une maîtrise de la fusion, du vol interstellaire, de la réplication de machines et d'autres technologies avancées n'est pas nécessairement une civilisation galactique coloniale exploitatrice, pas plus que le résultat n'est nécessairement astronomiquement observable. Une culture d'information intensive, par exemple, serait très difficile à percevoir. Les données observationnelles actuelles ne peuvent que soutenir la conclusion la plus restreinte qu'aucune civilisation galactic avide n'est actuellement lâchée dans le Galaxie.

Limites d'observabilité des civilisations avancées

Des observations visuelles de la Galaxie le long du plan sont limitées à quelques kiloparsecs ; à cause du gaz interstellaire et de l'occultation par la poussière. Même la radio VLBI ne peut résoudre des structures semblables à des sphères de Dyson de 1 UA au-delà d'une portée de quelques kpc, et peu d'objets célestes ont été cartographiés à cette résolution extrême. Des activités de haute technologie par des IET comme la terraformation et astrophagie pourraient ne pas être immédiatement évidentes à des distances interstellaires, même pour des radio-astronomes, et une fraction majeure de la Galaxie a certainement pu être colonisée sans que nous soyons capables de l'observer. Des races avancées auraient pu démarrer de nombreuses transformations de la Galaxie mais échouer pour diverses raisons, et donc les conséquences observationnelles pour l'humanité seraient minimales.

Peut-être une échelle abrupte pour la construction d'artefacts observables est-elle restreinte par la loi Loi des carrés et des cubes, les forces de marée gravitationnelles, les sources d'énergie disponibles, et d'autres limitations physiques fondamentales des projets d'astro-ingénierie que nous pourrions ne pas complètement apprécier encore. Par exemple, des habitats artificiels de grande échelle pourraient être plus susceptibles de consister en des essaims moins observables de petites colonies de O'Neill plutôt que de gigantesques architectures monolithiques, ceci maximisant le ratio de surface vivante par rapport à la masse. Également, un lien potentiel mais inconnu entre l'existence d'IET et de tels phénomènes astronomiques inexpliqués comme la "masse manquante" galactique, les quasars, et les galaxies explosant comme Cygnus A ne peut être négligé.

Une galaxie bien ordonnée pourrait impliquer une intelligence à l'œuvre, mais l'absence d'un tel ordre est insuffisante pour exclure l'existence d'IET galactiques. Les données observationnelles incomplètes peuvent au mieux n'exclure que certaines classes limitées de civilisations extraterrestres - du type qui emploie une technologie exploitatrice avide, semblable à un cancer et hautement observable. La plupart des autres civilisations de type galactique sont invisibles pour ou inreconnaissables par les méthodes observationnelles humaines actuelles, comme la plupart si ce ne sont toutes les cultures et sociétés interstellaires expansionistes de type 1 ou 2. Ainsi des millions de civilisations extraterrestres pourraient exister et pourtant ne pas être directement observable par nous.

Ils pourraient être dans le système solaire

2 grandes catégories d'indices sont couramment utilisées pour avancer que des IET ne sont pas présentes dans le système solaire. Ce sont :

  1. l'absence de communications purposeful, et
  2. l'absence d'observables physiques.

Cependant, nous ferons valoir que l'absence de données dans chacune de ces 2 classes d'indices pourrait être plus dû à des suppositions anthropocentriques et les piètres données observationnelles qu'à absence d'IET dans le système solaire.

Absence de communications exploitables

La 1ʳᵉ catégorie d'indice est l'absence de communications exploitables : si des IET étaient là, ils auraient utilisé leur technologie supérieure pour nous contacter, ou pour faire en sorte qu'on les remarque. S'ils sont ici, où sont-ils ?

Ball s22Ball, J. A.: "The zoo hypothesis", Icarus, n° 19, pp. 347-349 (1973). propose que nous puissions faire partie d'un zoo interstellaire ou une reserve sauvage, isolée avec soin pour notre propre bien. Stephenson s23Stephenson, D. G.: "Models of interstellar exploration", Quart. J Roy. Astr. Soc., 23, 236-251 (1982). suggère que si l'intelligence est rare dans la Galaxie, elle est plus susceptible d'être traitée avec grande circonspection et soin. Kuiper et Morris s24Kuiper, T. B. H. & Morris, M.: "Searching for extraterrestrial civilisations", Science n° 196, pp. 616-621 (1977). réitèrent les vieilles notions de science-fiction de choc des cultures et l'idée que nous pourrions ne pas être contactés tant que nous n'atteignons pas un certain seuil intellectuel afin d'éviter d'éteindre la seule ressource de cette planète qui puisse avoir de la valeur pour [les IET]. Papagiannis s25Papagiannis, M. D.: "Are we all alone, or could they be in the Asteroid Belt?", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 19, pp. 277-281 (1978). suggère une confusion et indécision... ils pourraient être en train de débattre de la question de savoir s'il faut nous écraser ou nous aider, repoussant leurs décisions, attendant de voir ce qu'ils vont faire de nous.

L'auteur a suggéré s26Freitas, R. A. Jr.: "The case for interstellar probes", JBIS n° 36, pp. 490-495 (1983). une autre possibilité plus probable - qu'il n'y a pas de raisons pour laquelle Ils ne seraient pas silencieux. Il est anthropocentrique de supposer, par exemple, que des vaisseaux extraterrestres pénétrant dans le système solaire en mission de reconnaissance ou d'auto-reproduction se sentiront obligés de nous annoncer leur presence ou de demander la permission de faire. Les sondes nous ignoreront probablement tout simplement et continueront leurs affaires.

Il est tout à fait concevable que certaines IET puissent ne pas se soucier particulièrement du fait que nous les trouvions ou non, oui puissent en fait être intéressées de communiquer avec nous tout en ne souhaitant pas initier un contact inconditionnel. Par exemple, elles pourraient refuser de parler à des êtres qui n'occupent qu'une seule planète, craignant un choc de culture avec une mentalité "Mono-Terre" non-habituée à traiter avec les relativités environmentales et culturelles de mondes multiples. L'exercice de les trouver servirait d'initiation, une sorte d'"examen d'entrée" à passer avant d'ouvrir contact. Platt s27Platt, J. R., in C Sagan, (Ed.), Communication with Extraterrestrial Intelligence (CETI), MIT Press, Cambridge, Massachusetts, p. 151, 1973. suggère que des civilisations avancées pourraient être comme des parents ne parlant pas au bébé tant qu'il ne se réveille pas.

Ou, si la vie n'est pas particulièrement rare dans l'Univers, alors, plutôt que de surveiller avec attention notre développement avec une circonspection extrême comme pour une espèce en danger s28[21] [22], une IET pourrait adopter une approche bien plus simple pour un contact. Ils pourraient avoir une confiance sans faille en notre capacité à gérer des événements de contact potentiel en une résolution réussie, sur la base de rencontres antérieures semblables. Dans ce cas, l'humanité pourrait rate ni ultraconservative wildlife management ni heedless astrophagic exploitation. La réponse la plus probable serait une observation attentive et non-obtrusive, sans effort spécial pour dissimuler la présence extraterrestre. Base site would be chosen for reasons of efficiency, maintainability, and low environmental risk.

Bien sûr ces arguments pourraient être multipliés sans fin, illustrant la faiblesse probative de cette catégorie particulière des absences d'indices. Alors que nous n'avons aucun élément convaincant de communication exploitable entre humanité et IET avancées, l'absence de données ni constitue pas non plus de preuve obligatoire que des IET ne sont pas là parce que cette conclusion est contingente de choix inconnus qui pourraient être accessibles à ces êtres et à notre supposition qu'ils souhaiteraient communiquer.

Absence d'observables physiques

La seule véritable catégorie impérieuse d'indices est celles des observables physiques. Par exemple, nous pourrions observer leur vaisseau spatial, leur machinerie auto-replicative, leurs habitats ou extractions à ciel ouvert, ou une foule d'autres manifestations physiques qui sont la marque d'une activité technologique. L'indice dépend aussi du choix des extraterrestres - des IET pourrait masquer leur technologie pour les mêmes raisons qu'elles ne souhaitent pas communiquer. Des activités pourraient être trop évidentes à pour les dissimuler, comme la xenoformation planétaire ou l'astrophagie par des essaims voraces de machines réplicatives, mais avec une technologie suffisamment avancée des IET devraient être capable de masquer la plupart de leurs mécanismes et activités avec une grande perfection.

L'analyse présente ne se préoccupe ainsi que des IET qui, pour une raison ou une autre, choisissent de ne pas utiliser des moyens parfaits de dissimuler tous les indices physiques de leur activités technologiques. Il s'agit de l'hypothèse la plus conservatrice possible du point de vue du paradoxe de Fermi, l'hypothèse encore plus restrictive que certaines et toutes les activités sont parfaitement masquées menant à une explication triviale de l'absence apparente d'IET dans le système solaire.

Indices physiques dans le système solaire

Quelle sorte d'indices physiques pourrions-nous potentiellemen trouver ? Des artefacts matériels de nature courante comme de petits outils, des débris, des décharges d'ordures, des points radioactifs et des monolithes passifs situés sur les surfaces planétaires s29Foster, G. V.: "Non-human artifacts in the Solar System", Spaceflight n° 14, pp. 447-453 (1972). seraient d'une taille de moins de 1 à 10 m. Aucun corps dans le système solaire n'a encore été cartographié en détails à cette résolution à l'exception de la Terre, qui est exclue de l'analyse présente, et donc aucun de ces objets courants n'est observable par notre instrumentation actuelle.

Si une civilisation exploitatrice de type 2 existe ou a un jour existé dans notre voisinage, alors le système solaire aurait été entièrement converti à une masse de machines replicatives, nos planètes réduites à leurs éléments constituants pour transbordement ou exploitation industrielle et le soleil dépouillé de son carburant - et bien sûr nous ne serions pas là pour discuter du résultat de ces activités. L'humanité existant, des civilisations stellaires avides voisines sont exclues, tout comme les civilisations galactiques exploitatrices sont provisoirement exclues par les données observationnelles comme discuté précédemment.

D'un autre côté, Kuiper et Morris s30Kuiper, T. B. H. & Morris, M.: "Searching for extraterrestrial civilisations", Science, 196, 616-621 (1977). et Stephenson s31Stephenson, D. G.: "Models of interstellar exploration", Quart. J Roy. Astr. Soc. n° 23, pp. 236-251 (1982). font valoir que la seule mission interstellaire plausible qui pourrait être lancée par une civilisation bénigne serait une mission de pure exploration, la recherche de la connaissance comme source de richesse. Si cela est vrai, alors l'artefact extraterrestre le plus notable que nous pourrions nous attendre à trouver dans le système solaire serait un système de machine auto-réplicative construisant et lançant des sondes interstellaires à destination d'autres systèmes stellaires (ou les conséquences d'une telle activité) ou juste les sondes elles-mêmes stationnées ici dans quelque lieu ou orbite pratique s32Freitas, R. A. Jr.: "The search for extraterrestrial artifacts (SETA)", JBIS n° 36, pp. 501-506 (1983)..

Observables de sondes messagères interstellaires

La détection de sondes serait particulièrement difficile, celles-ci pouvant en théorie se situer pratiquement n'importe où. Une sonde extraterrestre typique pourrait faire entre 1 et 10 m - c'est suffisamment grand pour contenir une antenne micro-ondes pour renvoyer des rapports à ses propriétaires, et pour survive des impacts de micrométéorites durant des millions d'années, mais suffisamment léger pour voler à travers le vide interstellaire sans consommer des quantités d'énergie déraisonnables s33Freitas, R. A. Jr.: "If they are here, where are they? Observational and search consideration", Icarus n° 55, in press (1983)..

Les limites sphériques du système solaire entourant l'orbite de Pluton consistent en 260 000 UA3 d'espace interplanétaire principalement vide et 1011 km2 de surface planétaire et astéroidale. Pour pouvoir dire avec quelque certitude qu'il n'y a pas de présence extraterrestre dans le système solaire, vous devez avoir fouillé avec soin dans la plupart de cette espace à la recherche à d'artefacts.

Aujourd'hui le ciel a été inspecté exhaustivement jusqu'à peut-être la magnitude +14, l'Etude du Ciel Palomar Schmidt s'étend jusqu'à +21, et la meilleure limite de magnitude accessible de n'importe quel télescope sur Terre est d'environ = +24. Ceci veut dire qu'au mieux, les études actuelles depuis la Terre aurait pu détecter un objet immobile, brillant comme un miroir, orienté de manière optimale de 10 m orbitant respectivement à 0,01, 0,25 et 1 UA de la Terre. Si l'artefact est plus petit, en déplacement, noir ou incliné à un angle différent alors il sera encore plus difficile à voir.

Donc nous ne pouvons que scruter les 4 UA3 d'espace les plus proches à la recherche de sondes, mais nous avons au moins 260000 UA3 à chercher. Même si le télescope Palomar de 200 pouces était employé exclusivement pour chercher des artefacts extraterrestres il ne pourrait atteindre au plus que 1 millionnième du volume nécessaire. L'espace orbital, en d'autres mots, est au moins à 99,999 % inexploré pour des objets de 1 à 10 m.

Une évaluation plus réaliste suggère que le seuil de détection visuelle de sondes extraterrestres pour l'humanité d'aujourd'hui n'inclut que 10-5-10-11 du volume potentiel de résidence de sonde. Cette estimation suppose un modèle de recherche aléatoire typique d'observations serendipitous passées qui auraient pu avoir découvert des artefacts extraterrestres s'ils étaient présents s34Freitas, R. A. Jr.: "The search for extraterrestrial artifacts (SETA)", JBIS n° 36, pp. 501-506 (1983) s35Freitas, R. A. Jr.: "If they are here, where are they? Observational and search consideration", Icarus n° 55, in press (1983).. Des mesures radar et infrarouges ne peuvent améliorer substantiellement cette limite actuelle.

Quid de sondes stationnées sur des surfaces planétaires ? Sur le 0,1 billion de km2 de territoire du système solaire autre que la Terre, moins de 50 millions ont été examinés à une résolution de 1 à 10 m. Donc 99,95 % reste un territoire vierge pour ce qui est de la recherche d'artefacts extraterrestres. Si des objets sont enterrés quelque part ou flottant dans l'atmosphère jovienne, il n'y a pratiquement aucune chance que nous les ayons trouvés jusqu'à maintenant. Même d'énormes habitats extraterrestres artificiels de 1 à 10 km occupant la ceinture d'astéroïdes s36Papagiannis, M. D.: "Are we all alone, or could they be in the Asteroid Belt?", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 19, pp. 277-281 (1978). paraîtraient visuellement indistinguables d'asteroïdes pour des observateurs terrestres, et la population de la ceinture elle-même est mal cataloguée. Il est donc excessivement improbable que nous ayons repéré un artefact extraterrestre où que ce soit dans le système solaire à moins qu'il essaie désespérément d'attirer notre attention. Et pourquoi se donnerait-il la peine de le faire ?

Observables de systèmes auto-réplicatifs

L'observation d'un système de machine auto-réplicatife serait à peine plus aisé. Des sites potentiels sont la ceinture d'astéroïdes s37Papagiannis, M. D.: "Are we all alone, or could they be in the Asteroid Belt?", Quart. J. Roy. Astr. Soc. n° 19, pp. 277-281 (1978). et les lunes joviennes et saturniennes extérieures s38Freitas, R. A. Jr.: "A self-reproducing interstellar probe", JBIS n° 33, pp. 251-264 (1980).. Des études techniques récentes s39Freitas, R. A. Jr. & Gilbreath, Wm. P. (Eds.): Advanced Automation for Space Missions: Find Report, NASA CP-2255, 1982. suggèrent que des systèmes replicatifs individuels pourrait faire 100 m de diamètre ou moins, et donc un système fabricant des sondes ne devrait pas dépasser une taille de 0,1 à 1 km, encore une fois bien au-delà de notre capacité à le voir sauf sur la Lune et des portions de Mars. L'allumage de fusées à fusion pour propulser des sondes filles hors dy système solaire est détectable avec des télescopes amateurs, mais la fenêtre d'observation est très petite et de très courte durée. Des sondes auto-réplicatives devraient pouvoir répliquer toute une génération en 1000 ans s40Freitas, R. A. Jr.: "A self-reproducing interstellar probe", JBIS n° 33, pp. 251-264 (1980). ou moins, et partir rapidement sur leur chemin, et donc seuls des fosses minières et de petits débris pourraient rester à cette date tardive.

La masse totale des sondes nécessaire à explorer même la galaxie entière est étonnamment petite. Si chaque sonde auto-réplicative, remplie entièrement de masse pour environ 1010 kg s41Freitas, R. A. Jr.: "A self-reproducing interstellar probe", JBIS n° 33, pp. 251-264 (1980)., réalise 10 répliques lors de chacune des 11 générations, suffisamment pour couvrir la galaxie entière s42Valdes, F. & Freitas, R. A. Jr.: "Comparison of reproducing and nonreproducing starprobe strategies for galactic exploration", JBIS n° 33, pp. 402-406 (1980)., ce sont 1011x 1010 kg = 1021 kg ou à peu près la masse de Ceres, le plus grand asteroïde connu. Si le système solaire avait la charge de construire l'ensemble de 1011 sondes pour explorer la galaxie entière, comment pourrions-nous savoir si un asteroïde de la taille de Ceres a été supprimé de la ceinture d'asteroïdes ?

Et poussez l'argument un cran plus loin. Supposez que 1 million de civilisations extraterrestres pillent chacune le système solaire de matériaux nécessaires à construire et lancer leurs propres réseaux indépendants d'un million de sondes, chacune couvrant chaque étoile de la galaxie. Le besoin total n'est toujours que de 106 x 1021 kg = 1027 kg, soit à peu près la masse Jupiter. On peut douter que nous puissions dire avec certitude que même cette somme de matière considérable ait été volée un jour dans un lointain passé.

Plus probablement, les voyageurs des étoiles ne seront pas greedy et ne demanderont pas à chaque système stellaire cible de fournir plus d'une nouvelle génération de réplicants. Il ne s'agit que de 1011 kg, suffisamment pour remplir un cratère de 1 km de 40 m de profondeur ou pour faire un asteroïde de 400 m de large. Une telle masse ne nous manquera jamais.

Plus probablement encore, des IET érigeront leurs propres fabriques de sondes auto-replicatives dans des systèmes stellaires inhabitables afin d'éviter de nous déranger et n'enverront ici que des sondes exploratoires non-replicatives s43Freitas, R. A. Jr.: "The search for extraterrestrial artifacts (SETA)", JBIS n° 36, pp. 501-506 (1983).. Dans ce cas, aucune masse locale ne manquerait et il n'y aurait pas non plus de débris de surface.

Synthèse et conclusions

Dans cette article la supposition critique que des IET ne sont pas présentes dans le système solaire, essentielle à la logique de l'argument du paradoxe de Fermi en faveur de l'inexistence d'une intelligence extraterrestre, a été mise en cause. Les observations suggèrent que la Galaxie ne pourrait être dénuée que de civilisations exploitatrices avides, pas de toutes IET, actuellement, et que la connaissance actuelle du système solaire est insuffisante pour soutenir la présomption que les IET ne sont pas là. Par conséquent la conclusion que nous sommes seuls, basée sur le paradoxe de Fermi, est sans fondement.

Les données observationnelles sont suffisamment incomplètes pour que des technologies galactiques majeures puisse ne pas avoir été remarquées. La conclusion la plus forte justifiée par les données est : en raison d'un effet spécial de sélection, les civilisations galactiques faisant usage extensif, exploitatif, à grande échelle et astronomiquement observable d'une technologie très avancée, sont très rares ou inexistantes. Ceci n'exclut pas les civilisations techniques d'échelle planétaire ou stellaire, ni n'empêchent des civilisations galactiques bénignes à la technologie appropriée. Une galaxie bien ordonnée impliquerait l'existence d'IET, mais l'absence d'un tel ordre ne peut prouver l'inexistence d'IET.

2 catégories d'indices pourraient montrer que des IET ne sont pas présentes dans le système solaire : L'absence admise de communications utiles (non probante parce qu'elle dépend de choix inconnus offerts aux IETs et de notre supposition qu'ils souhaiteraient communiquer) et les observables physiques.

Les recherches astronomiques à ce jour sont très peu susceptibles d'avoir observé des indices physiques d'IET s'il en existe. Les artefacts extraterrestres les plus facilement observables seraient des systèmes de machines auto-réplicatives, une conséquence de leur activité, ou des sondes messagères interstellaires. Des sondes en orbite pourraient être situées pratiquement n'importe où dans un volume de recherche dont seulement 10-5-10-11 a été scruté de manière fiable par des télescopes terrestres, et peu d'observations à ce jour auraient pu détecter des système de machines réplicatives en action. Même la construction et le lancement de sondes vers chaque étoile de la galaxie ne génère qu'un faible déficit inobservable de masse locale, mais plus probablement la fabrique de sondes et ses fosses de minerai seraient situées ailleurs et les sondes resteraient donc les seuls observables.

Les éléments de l'astronomie qui pourraient confirmer ou infirmer la présence d'IET dans le système solaire sont minces ou inexistants. Les données cosmologiques sont aussi sans doute incomplètes, et ne peuvent par conséquent prouver l'inexistence de toute IET à l'échelle galactique. Le paradoxe de Fermi ne peut logiquement être soulevé comme une objection à l'existence d'IET tant que ces déficiences observationnelles majeures n'ont pas été corrigées.