Souvent présentée comme l'observation marquant le début de l'ère contemporaine des ovnis, le témoignage d'Arnold est celui qui, repris par la presse, va populariser le terme de "soucoupe volante"
Le , en début d'après-midi, Kenneth E. Arnold a terminé son
travail pour le Central Air Service à Chehalis (Washington), et décolle
dans son CallAir A-3 tout neuf n1N° d'immatriculation NC33355, construit l'année-même, monomoteur Cont Motor IO-550 Series, n° de série 118
en direction de Yakima (Washington), à la recherche de l'épave d'un avion C-46 de transport
de marines disparu et pour la découverte duquel une prime de 5000 $ est offerte).
Peu avant , alors qu'il survole les Monts Cascade (Washington), son
attention est soudain attirée par un éclair lumineux se reflétant sur son appareil. Il voit alors devant lui, à une
altitude estimée à 2896 m (la base du plateau du Mont Rainier), 9 phénomènes semblant refléter la lumière
du soleil, passer rapidement du Mont Rainier (4392 m) au Mont Adams (3743 m) avec un mouvement ondulant comme la queue d'un cerf-volant
. Il pense d'abord à des oies, mais leur
taille comparée à celle d'un DC-4 non loin de là lui fait
exclure
cette hypothèse. Leur vitesse lui fait alors penser à des avions à réaction et il les chronomètre à
entre les 2 monts, mais leur mouvement ondulant ne colle pas .
Par la suite, arrivé à Pendleton, il calcule par triangulation avec les pilotes présents là-bas la vitesse de 1700 miles/h (qu'il réduit à 1300 miles/h, en effectuant un nouveau calcul). Pour lui les phénomènes étaient arrondis à l'avant, convexes à l'arrière , et faisaient environ 2/3 de la longueur d'un DC-4, leur "formation" s'étendant sur 8 km. Il se trouvait à 40 km de distance environ lorsqu'il observa le phénomène qui ne dura que quelque secondes .
Ses collègues pilotes pensent à un prototype militaire secret (à l'époque il existe des avions circulaires plats par exemple
mais n'allant pas aussi vite) ou à un missile téléguidé, seul type de véhicule dont on image qu'il puisse aller aussi vite. Trop vite même, pour être observé.Par la suite Arnold va être interrogé par de nombreux journalistes, dont Bill Bequette et Nolan Skiff. A partir de ces informations, Bequette rédige un petit article qui paraît le jour-même AP à Portland. Il apprend à son retour de déjeuner, en début d'après-midi, que la dépêche a été diffusée sur le réseau national de l'AP, où elle a suscité l'intérêt général. Bequette retourne donc s'entretenir avec Arnold à son hôtel et téléphone de nouvelles informations à l'AP de Portland. Le lendemain il commente son observation à la radio .
. Il adresse aussi une dépêche l'Arnold va être à la fois déçu par les journalistes et les autorités. D'un côté nombre d'articles le dans la presse le citent mal et décrivent les phénomènes observés comme des "soucoupes volantes", amalgamant forme et la description d'Arnold d'un mouvement semblable à celui d'une soucoupe ricochant sur l'eau .
A côté des journalistes et de tout le foin pénible généré par son histoire par le CIC de l'Air Force , pour lequel il rédige un rapport complet.
, Arnold est par contre étonné, voire choqué, de n'être contacté par aucun représentant du gouvernement comme de nombreux autres témoins. Pour lui, la présence d'engins inconnus dans le ciel des États-Unis relève pourtant de la compétence de l'armée. Il décide par lui-même de contacter les autorités qui, bien qu'intéressées par tout ce qui peut voler aussi vite, rechignent à accorder crédit à un témoignage dépassant tant les capacités aéronautiques de l'époque . Il finit par être interrogé leIl reçoit par contre de nombreux courriers d'éditeurs intéressés par son récit, auxquels il ne répond pas. Parmi
ceux-ci, celui de Ray Palmer qui lui fait par de son désir de
publier un article
dans
[son] magazine au sujet des disques volants vus par M. Arnold près du Mont Rainier le
.
En 1948, Arnold publie le contenu réactualisé de son rapport officiel au CIC sous forme de témoignage dans Fate .
On trouve certains défauts dans le récit d'Arnold : ses estimations de la taille des objets et de leur distance par rapport à son avion ne concordent pas. Alors qu'il les décrivit être entre 32 km et 40 km de distance et de 14 m à 15 m de long, une analyse débouche sur la conclusion que des objets de cette taille ne pouvaient être discernés à l'œil nu depuis cette distance. Si l'estimation de la taille par Arnold a été exacte, les objets n'étaient éloignés que de 10 km ou 11 km — et volaient à 644 km/h environ, ce qui les placerait dans l'intervalle d'un appareil conventionnel .
En , Donald H. Menzel suggère qu'Arnold a vu des nuages de neige
soufflés depuis les montagnes au sud du Mont Rainier. Selon Bruce Maccabee, de tels nuages de neige ont une
lumière brumeuse, et non pas la brillance semblable à un mirroir rapportée par Arnold. De plus, de tels nuages
n'auraient pu avoir le mouvement rapide décrit par Arnold, et n'expliqueraient pas leur première observation par
Arnold au nord du Mont Rainier.
En , Menzel propose alors qu'Arnold a vu des nuages orographiques ou des nuages en vague ; Maccabee indique que cela est contradictoire avec le fait que selon Arnold et d'autres le ciel était clair ce jour-là, outre le fait que cela n'explique toujours pas la luminosité rapportée des objets et leur mouvement rapide sur une région angulaire très grande.
En , Menzel déclare qu'Arnold aurait pu simplement avoir vu des gouttes d'eau sur le pare-brise
de son avion ; Maccabee indique que cela contredit le témoignage d'Arnold qui avait explicitement exclu cette
hypothèse ou celle de reflets sur le pare-brise peu après avoir vu les ovnis. Par exemple, dans l'article initial
de Bill Bequette du 26 juin dans l'East Oregonian, Arnold dit avoir d'abord pensé que cela aurait pu être
des reflets sur son pare-brise, mais avoir toujours vu les objets après avoir fait un roulé
.
Cette possibilité se développera sous la forme d'hypothèses impliquant des ailes Northrop (rejetée car nécessitant 9 de ces appareils en formation en vol) ou d'autres appareils
comme la "crêpe volante" ou le F4U Corsair peint en camouflage .Cette découverte, couplée au fait que l'observation d'Arnold n'est corroborée ni par des radars ni par d'autres témoignages, amène l'USAF à classer l'observation comme mirage.
En , Phillip J. Klass évoquera aussi l'hypothèse de météores, mais peu cohérente (durée inférieure) avec le témoignage d'Arnold .
D'autres enquêteurs oiseaux blancs (pélicans, oies, cygnes) dont le plumage bien fraissé serait susceptible de refléter la lumière du soleil, notamment inspirés par le témoignage d'autres pilotes et le fait que Arnold ait par la suite fait une observation similaire qui le troubla . Là aussi il pensa d'abord à des oiseaux (une vingtaine de canards) mais l'exclut à nouveau, effaré par la vitesse des "objets". Cette hypothèse ornithologique sera toutefois contestée .
vont proposer l'hypothèse d'L'explication des pélicans reste toutefois séduisante, car correspondant à :
Reste à expliquer les différences de vitesse et taille estimées, possiblement par une erreur d'évaluation de la distance.
En , Martin Shough publie une analyse réfutant la théorie des oiseaux, sans en proposer de meilleure .