Edward Teller

Un fait est une déclaration simple que tout le monde admet. Il est innocent, jusqu'à être prouvé coupable. Une hypothèse est une suggestion nouvelle que personne n'a envie de croire. Elle est coupable, jusqu'à être prouvée valide s1Teller, E. & Teller, Wendy & Talley, Wilson: Conversations on the Dark Secrets of Physics, 1991 Ch. 5, p. 69, note de bas de page

Edward Teller
Edward Teller

Teller naît le mercredi 15 janvier 1908 à Budapest (Hongrie). C'est un prodige des mathématiques, éduqué dans des écoles privées. En 1926, il quitte Budapest pour aller étudier l'ingéniérie de la chimie à Karlsruhe (Allemagne). Là, il s'intéresse à la physique, particulièrement la nouvelle théorie des quantas (comme Edward Condon). Pour pouvoir poursuivre cette nouvelle passion, il est transféré à l'Université de Munich en 1928. Là, un accident de voiture lui coûte son pied droit.

Après avoir apris à remarcher avec une prothèse il est transféré à l' pour travailler avec Heisenberg. Il obtient son doctorat en physique en 1930 et travaille comme consultant à la recherche à l'Université de Gottigen.

En 1934, avec la venue au pouvoir d'Hitler, Teller émigre au Danemark avec l'aide d'amis chercheurs. Là il rejoint l'Institut de Physique Théorique où Niels Bohr dirige une équipe de jeunes chercheurs tentant de percer les secrets de l'atome. Cette année-là, il se marie.

A l'institut de Bohr, Teller rencontre le physicien russe Gamow, également réfugié politique. Au bout d'un an ils prennent des chemins différents, Gamow à l'Université George Washington aux États-Unis, et Teller à l'Université de Londres. Un an plus tard en l'année suivante, Teller reçoit une invitation de Gamow à venir le rejoindre pour travailler aux États-Unis, et accepte avec plaisir.

La bombe A

Dès 1940, Teller envisage la possibilité d'utiliser l'intense chaleur générée par la fission nucléaire pour déclencher le processus de fusion nucléaire — un phénomène encore plus explosif. En 1941, Teller est naturalisé américain et rejoint les meilleurs physiciens américain sur le projet Manhattan afin de développer la bombe atomique avant les allemands. Après des travaux préliminaires à Chicago avec Enrico FermiFermi, Enrico et à Berkeley avec Robert Julius Oppenheimer, Teller se rend dans les laboratoires isolés de Los Alamos (Nouveau-Mexique) pour y travailler sur la bombe atomique sous la direction d'Oppenheimer. Cependant, la fission nucléaire se révélant déjà difficile à mettre au point, la piste de la fusion ne sera pas suivie, à sa grande déception.

Teller se retrouve donc personnellement dans les tunnels de test sur le site de tests du Nevada, dirigeant ses hommes et collaborateurs comme un possédé d'après le récit de l'un d'eux. En 1943 il sidère ses collègues en suggérant que les températures colossales de l'explosion risquent d'amorcer une combustion de l'air qui ferait flamber l'atmosphère terrestre s2[Jean-Marc Fleury, Quebec Sciences 03/2000]. Cependant, ses calculs la rassurent à ce sujet. En 1945, la première bombe atomique est testée avec succès à Alamagordo (Nouveau-Mexique).

Twinkle

D'après les documents non confirmés du même nom, Teller aurait été membre du MJ-12. Quoi qu'il en soit, Teller est confronté aux ovnis au moins en 1948, en participant au projet Twinkle. Le 16 février 1948, une conférence secrète est tenue à Los Alamos pour discuter du phénomène ovni, en particulier les "boules de feu vertes" qui ont été largement signalées dans la région. Parmi les scientifiques et militaires présents se trouve Teller et Lincoln LaPaz, dont l'opinion d'expert est demandée au cours de la conférence s3The Ultimate Ufologist Web Page.

La bombe H

Lorsque les russes font exploser leur propre bombe atomique en 1949, Harry S. Truman demande au laboratoire de Los Alamos de développer une arme à fusion. Oppenheimer est contre, considérant qu'elle n'a aucune valeur militaire et n'est qu'un instrument de génocide. Malgré tout, la première bombe à hydrogène explose sur l'atoll de Eniwetok (Océan Pacifique) en 1952, à la satisfaction de Teller, mais contre l'avis d'une bonne partie de ses collègues scientifiques.

Teller pense alors que les scientifiques de Los Alamos sont trop ambivalents lorsqu'il s'agit de développer la prochaine génération d'armes atomiques, et qu'un complexe indépendant est nécessaire. Il fait pression sur le Congrès et les forces armées pour l'établissement d'un second laboratoire pour la recherche thermonucléaire. L'AEC répond en établissant le Laboratoire Lawrence Livermore en Californie du Nord. Teller y travaille successivement comme consultant, directeur adjoint puis finalement directeur.

L'antagonisme entre Teller et ses anciens collègues augmente lorsque Oppenheimer est accusé de déloyauté sur la base de certaines de ses associations passées. Teller ne l'accuse pas lui-même, mais lorsque l'accréditation d'Oppenheimer est revoquée, nombre de ses amis accusent Teller.

Au fil des années, Teller continuera de défendre une politique de défense dure. Il sera au premier plan dans les années 1970s, lorsqu'il défendra la fusion nucléaire comme une alternative aux autres sources d'énergie, et dans les années 1980s, en témoignant en faveur du système de défense stratégiques par missiles. Il est l'auteur d'une douzaine de livres, la plupart traitant de l'énergie nucléaire et de questions de défense.

Après 1975, Teller est membre de l'Institut Hoover pour l'Etude de la Guerre, de la Révolution et de la Paix à l'Université de Stanford. Il vit à Palo Alto (Californie).

Il décède le mardi 9 à Stanford (Californie).