Marcel naît en à Houma (Louisiane).
Dans sa jeunesse, Marcel se passionne pour la photographie et la radio amateur. Il joue également quelques pièces pendant ses études, et fait même un peu de chant. Il travaille ensuite pour la compagnie pétrolière Shell, pour qui il prépare des cartes à partir de photographies aériennes.
en , Marcel remplit un formulaire pour s'engager dans l'armée. Ambitieux comme 10 chats sur
un toit brûlant
s1Interview avec Linda Corley, 1981, il remplit en
en le questionnaire militaire des officiers de réserve (Classification Questionnaire
for Reserve Officers). Marcel utilise une carabine, un fusil de calibre 22 et une mitraillette Thompson. Lors
d'un test de tir avec pistolet, il reçoit la note de 44 % de réussite. Son expérience des armes à feu semble
s'arrêter là.
Pendant la guerre, Marcel reçoit au moins 2 médailles de l'air pour services rendus en et en dans une base militaire du Pacifique.
en Marcel participe à l'opération Crossroads, un essai atomique dans l'atoll de Bikini.
Une nuit vers 23:30, Marcel reçoit un appel du major Edwin Easley, marshal principal de la base, qui lui demande de quitter la base rapidement. Marcel, sur le chemin, au sud de la ville, voit alors 6 lumières brillantes en parfaite formation en "V", volant du nord vers le sud, depuis au-dessus de lui jusqu'à l'horizon en peut-être 3 ou 4 s, bien plus vite que tout avion de sa connaissance. Lorsqu'il arrive à la base, Easley lui dit les avoir vues aussi.
D'après Marcel, 2 ou 3 jours plus tard, un GI lui raconte avoir vu la même chose s2Interviews avec Linda Corley et Robert Pratt, interview de Pratt republiée par Karl T. Pflock dans Roswell: Inconvenient Facts and the Will to Believe
le il demande une promotion. Le le , un courrier l'informe de
l'acceptation de sa promotion comme officier de réserve. Ce jour-là, lorsqu'il remplit son Résumé de carrière
d'officier de réserve
, à la rubrique Heures de vol
, il indique : Aucune
. Le le
il signe sous serment l'acceptation de sa promotion de lieutenant-colonel en tant que réserviste (mais conserve son
grade de commandant pour le service actif).
en un rapport sur lui par le général Roger M. Ramey, tout à fait
élogieux, précise que Marcel n'est pas pilote, ce qui limite quelque peu sa carrière au sein de l'USAF. Il quitte la base le , à la déception de William Hugh Blanchard, pour une affectation à Washington au Programme des Armes Spéciales
visant à collecter des échantillons d'air dans le monde entier pour détecter si les Soviétiques ont fait exploser
leur 1ʳᵉ bombe nucléaire. Lorsque nous avons finalement détecté qu'il y avait eu une explosion atomique, ce fut à
moi d'écrire un rapport dessus
, indiquera Marcel. En fait, lorsque le président Harry S. Truman
a déclaré sur les ondes que les Russes avaient fait exploser un engin atomique, c'est mon rapport qu'il lisait
,
ajoutera-t-il.
le , Marcel est autorisé à quitter le service actif pour raisons familiales. Il apprend à cette occasion qu'il a reçu une "promotion discrète" au rang de lieutenant-colonel, en , mais dira n'être pas parvenu à remettre la main sur le dossier qui la justifiait.
en , Stanton T. Friedman est invité à donner une conférence à
l'université de Louisiane, à Baton Rouge. Les radios et télévisions de la ville
profitent de sa présence pour le convier dans diverses émissions. Après l'une de ses interventions, Friedman
échange quelques mots avec le patron d'une station de télévision locale. Parlant des ovnis, celui-ci lui dit : La
personne avec qui vous devriez parler est Jesse Marcel. Il a touché les morceaux de l'un de ces trucs.
Friedman prend contact avec Marcel. Sa surprise est grande lorsqu'il découvre un ancien militaire d'une honnêteté apparemment irréprochable, prétendant avoir eu dans ses mains les débris d'un engin non identifié. Devant l'importance de l'affaire, il décide de démarrer son enquête.
en , William L. Moore retrouve des coupures de presse à propos de Roswell qui mentionnent Marcel s5Roswell Files. À partir de là, les ufologues commencent à vraiment s'intéresser à cette histoire de soucoupe écrasée, et Marcel devient le témoin n° 1 de l'affaire. Il est interviewé par Moore cette année-là.
le , Marcel accorde dans sa maison de Louisiane un entretien à Robert Pratt. L'entretien paraît en 1980-2 en une version résumée dans le National Inquirer, un tabloïd s6Pflock 1994. Cette année-là, Stanton Friedman écrit le 1er ouvrage consacré au sujet, avec Charles Berlitz.
Dans une lettre de couverture du le , par laquelle il fera suivre une copie de la
transcription à un autre enquêteur, Pratt notera : [J'ai] trouvé
[Marcel] être un homme très
impressionnant et plutôt crédible.
en , un professeur d'université demande à Linda Corley d'interroger une personne
intéressante
. Le le elle réalise pendant 4 h la dernière interview de Marcel et de sa
femme Viaud, autour de leur table de cuisine s7Corley, Linda: 1999 National UFO
Conference. Il y nie formellement avoir vu des corps : S'il y avait eu des corps d'extraterrestres
dans les débris, je les aurais ramassés et ramenés
. s8Scott Martin, Robert: "New
Words From Marcel on Roswell Crash", Space.com, 30 septembre 1991. Il maintient cependant que
ce qu'il s'était écrasé n'était pas un ballon : Le matériel n'était pas habituel. Ça n'aurait pas pu être un
ballon. C'était poreux, ça ne pouvait pas retenir de l'air.
Il indique que, à sa connaissance, les
militaires ont gardé tout le matériel métallique qui prédominait dans les débris, ainsi que les éléments
structurels qui ressemblaient à du bois, mais qui ne brûlaient pas. Concernant la photo de Ramey montrant les
débris, il ajoute qu'elle ne représente pas la vérité, et qu'elle a été posée uniquement pour la presse
n2On voit pourtant sur ces photos Marcel lui-même manipulant des débris identiques. Il
déclare s'être désintéressé des ovnis, ne pas rechercher la publicité (je ne me sens pas quelqu'un de
particulier et je vais rester quelqu'un comme tout le monde... parlez de ces choses et elles vous attrapent dans
leur filet
) mais indique à Corley qu'il ne peut lui dire tout ce qu'il sait sur certains sujets : J'ai
quitté le service, mais je reste loyal au pays et au vœu que j'ai fait de garder le silence.
3 semaines
après l'interview, frénétique, il finit par appeler Corley au téléphone pour lui dire que tout ce qu'il lui a dit
était un mensonge, et qu'elle ne devait pas publier l'information dans la presse. Corley gardera alors tout cela
pour elle... pendant une dizaine d'années.
À partir de en , Robert Todd publie une série de lettres d'informations intitulées The Cowflop Quarterly ("le journal de la bouse de vache"), dans lequel il présente les résultats de son travail critique sur l'affaire. Dans le numéro du 1995-12-08, Todd discute de la réalité de certaines des affirmations de Marcel, issues de l'entretien avec Pratt. Il intitule son article "Jesse Marcel : héros populaire ou mythomane ?". Les critiques de Todd ne portent pas sur les déclarations de Marcel concernant les débris de Roswell, mais son passé militaire, et ce, à partir des 200 pages de ses archives militaires, dont Todd a pu obtenir la copie. Todd conclut que ce dernier a menti sur quelques éléments de son passé (son activité de pilote, ses décorations, ses diplômes, la rédaction d'un discours pour Truman). Il pense que, à partir de son interview avec Pratt en , Marcel, jusque-là irréprochable, s'est laissé influencer ou s'est pris de mythomanie pour renforcer son témoignage.