C'est en que le Service d'Expertise des Phénomènes de Rentrée Atmosphérique prend le
relais du GEPAN, situé à Toulouse, et
toujours sous l'égide du CNES. Jean-Jacques Velasco, qui dirige le GEPAN depuis , conserve la direction du SEPRA. C'est cependant une époque
totalement différente de celle du GEPAN que va connaître l'organisme, victime de sévères coupes
budgétaires : les activités du nouveau groupe ne sont clairement pas jugées prioritaires par le CNES,
et les activités sont très réduites. Comme le signale une plaquette de présentation : l'objectif du SEPRA aujourd'hui
n'est plus d'engager lui-même des études scientifiques... mais de prendre en compte... officiellement le suivi des
objets satellisés rentrant dans l'atmosphère. Les Notes Techniques sont arrêtées et il n'est plus dans l'attribution
du groupe d'informer le public.
Un protocole, signé entre la DGAC et le CNES, permet au SEPRA d'avoir accès aux comptes-rendus d'observation d'ovnis rédigés par les équipages des compagnies aériennes nationales ou étrangères. À cet effet, une fiche de compte rendu d'observation, établie conjointement par la DGAC et le SEPRA, est tenue à la disposition des équipages auprès des centres de contrôle aérien de l'Aviation civile et des compagnies aériennes. Par ailleurs, les conversations radio entre l'équipage et le contrôle aérien sont systématiquement enregistrées et jointes au rapport circonstancié d'observation.
En le SEPRA publie son 1er cas d'étude relatif à l'analyse d'une centaine de rapports, dus à l'observation d'un phénomène lumineux bien visible sur toute la France dans la soirée du 5 novembre, et officiellement causé par la rentrée atmosphérique d'un étage de fusée russe.
Malgré cette bourde en la matière, ce ne sera pas avant que le CNES retire au SEPRA le domaine des rentrées atmosphériques, dont l'Acronyme signifie désormais officiellement Service d'Expertise des Phénomènes Rares Aérospatiaux. Il ne faut plus s'occuper que des PANs.
En , face à des pressions internes au CNES pour supprimer le SEPRA, son directeur
général, Gérard Brachet, commande un audit
à François Louange.
La situation du SEPRA était difficile, et ses relations avec le
département de la communication du CNES étaient mauvaises. Il y avait des pressions au sein de
l'agence pour le supprimer
, se souvient ce dernier. Louange interroge 33 personnalités, scientifiques (parmi
lesquelles Gérard Mégie, le président du CNRS, ou René Pellat, haut-commissaire à l'énergie atomique), militaires de haut rang, députés et
journalistes. Pratiquement toutes ces personnalités estiment qu'il faut poursuivre l'activité du SEPRA, ne serait-ce
que parce qu'il existe une demande du public à ce sujet. Il vaut mieux assurer une activité modeste sur le thème des
ovnis, dit par exemple Pellat
, plutôt que de laisser se développer toutes sortes de
rumeurs. Et il existe un intérêt scientifique réel, souligne entre autres Mégie, parce
que de nombreux phénomènes atmosphériques restent mal compris. Dans son rapport remis à Brachet, directeur général du CNES, début , Louange
recommande donc une augmentation des moyens du SEPRA (un budget modeste de 140000 €/an avec 3 permanents) pour
poursuivre ses enquêtes et pour communiquer. Cependant, il tombe aux oubliettes : Brachet quitte le CNES
en septembre, et le nouveau président, Alain Bensoussan, ne cache pas son hostilité
envers la poursuite des activités du SEPRA. Toutefois, le rapport Louange est transmis au CNRS, à l'Académie des sciences, la gendarmerie ou encore à l'aviation civile. Les dirigeants de ces organismes
seraient pour la plupart favorables à participer à un comité scientifique du futur SEPRA .
Début , le CNES subit une nouvelle réorganisation. Le ,
Ciel & Espace annonce : "Le CNES enterre les ovnis". Il n'existe plus de service intitulé "SEPRA
, mais
Velasco reste chargé de mission auprès du directeur adjoint de la DCT et a pour mission la veille sur les
phénomènes aérospatiaux rares
, déclare Arnaud Benedetti, directeur de la Communication Externe, de l'Education
et des Affaires Publiques du CNES
En est nommé le successeur du SEPRA sous la forme du GEIPAN.