Le paradoxe de Fermi

Swords, Michael D.Swords, Michael D.: Journal of UFO Studies, New Series 1, 1989, pp. 67-102, 1989

La conviction qu'il y a peu de choses (technologiquement) qui puissent empêcher des IET de voyager vers les étoiles a inspiré un argument "back door" que les IET n'existent pas. C'est un type d'argument étrange. Il est dominé par de rôles de suppositions, des préjugés même, et il ne passe pas le test de la logique s1Freitas, Robert A.: "Extraterrestrial Intelligence in the Solar System", Journal of the British Interplanetary Society, vol. 36, 1983, pp. 496-500 s2Freitas, Robert A.: "If They Are Here, Where Are They?", Icarus, vol. 55, 1983, pp. 337-343 s3Freitas, Robert A.: "There is no Fermi Paradox", Icarus, vol. 62, 1985, pp. 518-520. Néanmoins, il a reçu une oreille apparemment sérieuse dans la littérature, ce qui peut alimenter les préoccupations relatives aux présomptions et préjugés jouant des rôles trop important dans la discussion scientifique. Peut-être, cependant, est-ce mieux vu comme une volonté saine d'explorer de nouveaux concepts, bien qu'improbables.

L'argument est appellé le Paradoxe de Fermi, d'après Enrico Fermi qui l'aurait, même banalement, formulé pour la 1ère fois. L'idée est, dans sa forme la plus simple :

  1. si beaucoup d'IET existent, et
  2. si elles peuvent voyager d'étoile-en-étoile en un temps raisonable quelconque, alors
  3. parce que la galaxie est si vieille et que nombre d'IET sont relativement anciennes par rapport à elle, les premières IETs auront eu tout le temps de voyager vers toutes les étoiles de nombreuses fois.

Mais, puisque nous n'avons aucun indice de leur visite ici, une de nos suppositions doit être mauvaise. Conclusion : puisque la question de la technologie possible de voyage spatial semble réglée, cela ne peut vouloir dire que aucune de ces IET n'a existé en premier lieu s4Tipler, Frank J.: "Extraterrestrial Intelligent Beings Do Not Exist", Quarterly Journal of the Royal Astronomical Society, vol. 21, 1980, pp. 267-281 s5Martin, Anthony R. & Bond, Alan: "Is Mankind Unique?", Journal of the British Interplanetary Society, vol. 36, 1983, pp. 223-225.

La plupart des lecteurs auront déjà repéré les failles dans cette position, mais, en particulier pour le salut de l'ufologie, il est utile de pointer les principales erreurs. Le préjugé initial, apparent à quiconque même peu familier du phénomène ovni, est la supposition cavalière que nous n'avons aucun élément d'aucune sorte qui puisse être interpreté comme des IET visitant cette planète. La plupart des chercheurs sérieux sur les ovnis accepterons d'admettre que nous n'avons aucun élément concluant d'une visite extraterrestre, mais dire que rien dans notre histoire récente, ou même éloignée, ne pourrait être interprété comme tel témoigne d'un préjugé ou d'un type d'ignorance profond. Pour dire simple, l'ensemble de la littérature sur les IET devrait amener à un intérêt intense pour la recherche sur les éléments mystérieux du phénomène ovni, puisque c'est dans ces éléments que les raisonneurs des prédictions du Paradoxe de Fermi would be borne out : c'est-à-dire que, quelle que soit la ligne de raisonnement scientifique, les IET devraient avoir visité notre système. Tout refus d'intérêt pour enquêter sur le phénomène ovni, en utilisant le concept d'IET comme hypothèse de travail, serait sûrement étonnant.

Mais, pour le moment, nous devrions mettre de côté ce problème et avancer vers un 2nd, tout aussi problématique. Cette 2nde erreur ou supposition non nécessaire fut à l'origine cachée entre les lignes, mais est maintenant ouvertement discutée dans le corps des articles sur le Paradoxe de Fermi. La supposition commence avec la vision que, si des IET ont visité notre système solaire, l'indice de ces visites serait ouvert si ce n'est écrasant. Cette vision assez "science-fiction" de l'IET semble s'imprêgner toute la pensée des partisans du Paradoxe. Ils semblent avoir de grandes difficultés à imaginer leurs voyageurs ET comme étant autre chose que des colonisateurs.

Quand on parle de coloniser, s'afficher ouvertement, ou laisser des indices évidents qu'on puisse observer, nous parlons de comportement, et nous parlons principalement de motivation. Presque tout personne s'attaquant au sujet admet qu'il est un jeu dangereux d'essayer de deviner quel seraient un comportement et une motivation extraterrestres, et cette sagesse seule devrait mettre l'"hypothèse de la colonisation" en perspective comme étant juste 1 des nombreuses idées possibles. Un certain type de réflexion sur les comportement et motivation possible n'est pas dangereux cependant, si nous adoptons une attitude appropriée. Une telle reflexion sera objective si nous ne sélectionnons pas arbitrairement juste 1 motivation ou 1 comportement pour ensuite échafauder des conclusions absolutistes à partir de ce point de vue. Une conscience des alternatives est sans doute saine.