Réflexions personnelles sur la controverse de l'Effet Mars

Truzzi, MarcelloMarcello Truzzi: Zetetic Scholar n° 10, 1982, pp. 74-81,

La position éditoriale du Zetetic Scholar (ZS) reste ouverte et cherche à être honnête envers toutes les parties dans la controverse sur l'Effet Mars. Et en tant que rédacteur-en-chef du ZS, j'ai essayé d'éviter d'être impliqué directement. Mais en raison de mon association passée avec le Comité pour l'Investigation Scientifique des Affirmations du Paranormal (CSICOP), parce que j'ai publié 2 des critiques principales de l'implication du CSICOP dans cette controverse (l'article de Patrick Curry dans le ZS n° 9 et l'article de Richard Kammann dans ce numéro), et en raison de mon implication considérable dans les correspondances étendues qui ont eut lieu en privé entre la plupart des parties concernées, beaucoup me perçoivent aujourd'hui comme un défenseur plutôt qu'un simple médiateur (le rôle que je préfère) dans cette controverse. Il devrait se révéler utile, par conséquent, pour moi de mettre en avant certaines de mes opinions (peut-être partis-pris) à la connaissance de tous de sorte que les lecteurs du ZS puissent les reconnaître clairement. Quels que soient mes propres points de vue, bien sûr, ceux-ci ne devraient pas être confondus avec la position du ZS. Je ne parle que pour moi-même et pas pour d'autres de l'équipe éditoriale du ZS. Ce journal continuera d'inciter et encourager le dialogue public entre tous les points de vue sur ces sujets.

La controverse de l'Effet Mars a vraiment 2 éléments séparés qui sont malheureusement souvent mélangés. Le 1er élément est la question de savoir si le prétendu Effet Mars est scientifiquement valide. Le 2nd, peut-être l'élément le plus important, concerne la manière dont laquelle cette affirmation extraordinaire a été contestée par ses critiques, en particulier le Comité Para (CP) belge & le CSICOP basé aux US. Nombre de gens, dont moi-même, pensent que l'Effet Mars est invalide tout en pensant aussi que la réaction critique (qualifiée de "sceptique") à l'affirmation a été scientifiquement incorrecte et parfois même répréhensible. J'examinerai chacun de ces éléments à leur tour.

L'affirmation de "l'Effet Mars"

Escalade erronée

Le nom-même de "Effet Mars" est impropre. La controverse entoure centralement des données visant à montrer la preuve d'une corrélation statistiquement significative et non due à la chance entre des personnes emergeant comme champions sportifs et le fait d'avoir Mars dans certaines positions au moment de leur naissance. Mais, hélas, les Gauquelins comme leurs critiques ont traité cette corrélation comme si elle démontrait une relation causale. Une telle relation causale aurait effectivement été particulièrement extraordinaire et au moins à un certain degré aurait apporté du poids à la notion "d'influence" planétaire telle qu'on la trouve en astrologie. Ainsi, une telle affirmation causale n'est simplement non-plausible pour la plupart des scientifiques, mais elle représente une sorte d'aide et confort à ce que la plupart des scientifiques considèrent être une pseudoscience supposée avoir été discréditée par l'astronomie. Gauquelin en effet a réouvert une vieille blessure d'une vieille bataille que les astronomes pensaient avoir gagnée depuis longtemps. Pourtant, en fait, ceci exagère grandement les éléments que Gauquelin a en fait mis en avant. Il est fondamental qu'une corrélation pourrait être valide tout en étant due à n'importe quel nombre de 3 facteurs ; et Gauquelin a simplement démontré (au mieux) l'existence d'une corrélation (plutôt qu'effet) avec Mars. Vu sous ce jour, ses éléments ne sont vraiment pas aussi extraordinaire que ça. Cela reste, bien sûr, une anomalie, et il pourrait être intéressant de chercher ses causes ; mais les éléments affirmés génèrent vraiment une grande excitation et une passion si nous sautons prématurément à la conclusion que sa validité démonstre un lien causal supportant l'astrologie.

Pourquoi, alors, cette corrélation anormale a-t-elle été présentée de manière persistante comme nécessairement liée à l'astrologie ? En large part, bien sûr, cela est dû au travail de Gauquelin originellement centré autour de ses investigations empiriques sur les affirmations de l'astrologie traditionnelle. Les Gauquelins eux-mêmes pensent qu'ils traitent d'une sorte de connexion causale mysterieuse et la naissance possible d'une nouvelle science qu'ils appellent neoastrologie. Cependant, Gauquelin a toujours reconnu qu'il pourrait très bien se tromper, que les corrélations qu'il trouve pourraient être dues à quelque mysterieux 3ème facteur que nous n'avons pas été capables d'isoler et d'établir. Mais, peut-être de manière plus significative, certains (mais certainement pas tous) astrologues ont accueilli l'affirmation d'un Effet Mars avec grande joie et lui ont offert un soutien à sa recherche (e.g., l'utilisation d'ordinateurs), tandis que ses collègues scientifiques "normaux" ont reçu ses affirmations avec soit indifférence soit un sevère antagonisme (bien au-delà de ce qu'on obtiendrait normalement de pairs critiques en science). Donc, l'alliance de Gauquelin avec certains astrologues est compréhensible et largement le résultat de son besoin de trouver un soutien à son travail où qu'il soit. Mais la grande ironie dans tout ceci est que la grande majorité du travail de Gauquelin porte de sérieux dommages à l'astrologie traditionnelle, et qu'il a toujours rendu cela assez clair. Si Gauquelin n'avais pas eu le "malheur" de tomber sur quelques corrélations anormales durant sa recherche sur les affirmations des astrologues, il serait aujourd'hui salué par ses critiques comme le plus grand démonteur de l'astrology que la science aie jamais produite jusqu'ici. Même ses critiques aujourd'hui doivent admettre que sa recherche empirique constitue la meilleure preuve contre l'astrologie traditionnelle qu'on puisse trouver (et , bien sûr, les vastes éléments de Gauquelin contre l'astrologie n'ont rien reçu de comparable à la critique contre les éléments dérivés de manière similaire en faveur de l'Effet Mars).

Bien que nous comprenions facilement que Gauquelin place sa découverte anormale dans le cadre de l'astrologie, la question la plus intéressante pour le sociologue des sciences est : Pourquoi les critiques ont-elles gonflé cette "simple corrélation" en un "effet" qui par là-même accroît l'extraordinarité de l'affirmation plutôt qu'il ne la diminue ? Certainement, 2 fonctions émergent d'une telle escalade.

  1. En augmentant l'extraordinarité de l'affirmation, on peut faire appel à une preuve plus forte que ce que Gauquelin a à offrir ; si le degré de preuve doit être proportionnel à l'extraordinarité de l'affirmation, cela place une plus grande charge de preuve sur Gauquelin.
  2. L'importance du défi aux critiques est accrue si l'objet de l'attaque est plus important. Ceci a 2 composantes.
    1. Il y a peu d'intérêt à l'attaque d'une simple corrélation qui ne débouche qu'à discréditer une anomalie mineur. La Corrélation de Mars n'est significative en tant que question que si elle est liée aux prétentions des astrologues, les véritables cibles des critiques s'étant rallié au "combat de la pseudoscience".
    2. En attaquant l'astrologie et exploitant l'hostilité contre cette "superstition irrationnelle", les critiques se font ainsi connaître et seront vu comme des "héros" par ceux qui voulant voir de telles "absurdités" écrasées et le public "éduqué".

Mais une telle escalade de l'affirmation de base est vraiment inexcusable pour des critiques scientifiques, dont le 1er devoir dans le traitement d'une affirmation extraordinaire devrait être de chercher à minimiser son caractère extraordinaire chaque fois que cela peut raisonnablement être fait. Un partisan d'une anomalie pourrait avoir de bonnes raisons (pratiques comme théoriques) d'interpréter son anomalie ayant une significativité maximum ; mais les critiques d'une anomalie ont une obligation de "couper à sa taille" de manière à ne pas exagérer son importance. Ici l'opposé semble avoir eu lieu, et cela a débouché sur des accusations selon lesquelles les données devaient être fausses parce que l'affirmation était depeinte comme non-crédible. En gonflant l'affirmation, il devient plus important que tout de la discréditer. Cela semble avoir débouché sur des tentatives irresponsables de démonter l'affirmation.

Le statut de l'affirmation

Les éléments actuels indiquent fortement que :

  1. une Corrélation avec Mars était trouvée de manière valide par Gauquelins,
  2. une corrélation a été trouvée dans plusieurs reproductions par les Gauquelins en utilisant des échantillons différents
  3. une corrélation semblable a été trouvée dans des reproductions par le CP et la 1ère étude des Gauquelins menée par Kurtz-Zelen-Abell (KZA).

Concernant (a) et (b), la question-clé concerne la validité des données des Gauquelins. Il a été déclaré de manière répétée et à tort qu'il n'y avait aucune manière de vérifier ces données. Non seulement les Gauquelins ont publié toutes leurs données (et donc les calculs peuvent être facilement vérifiés), ils ont conservé tous les documents d'origine des registres de naissances, et ceux-ci ont été mis à la disposition de tous chercheurs sérieux. En fait, les Gauquelins ont incité les critiques à véfifier ces données (voir la proposition de Gauquelin dans ce numéro du ZS). Il devrait aussi être noté que de vérifier les données ne nécessiterait pas de vérifier chaque cas individuel ; il suffit de ne regarder que les champions sportifs pour lesquels il y a eu une corrélation avec Mars (seulement 23 % environ des champions sportifs). Cependant, ceci est largement une fausse question. En se basant uniquement sur le travail de Gauquelin, un critique peut dire à raison que les éléments ne sont simplement pas suffisamment solides tant qu'il n'y a pas de reproductions indépendantes, et ceci ne nécessite pas de remettre en question les données des Gauquelins. En science, nous adoptons une position agnostique, attendons-pour-voir et parlons d'éléments comme "non-convaincants" plutôt que de sauter à la conclusion que quelque chose de faux est présent. Si vous ne croyez pas que ce que quelqu'un vous dit a réellement eu lieu, vous pourriez penser qu'il s'est trompé est insister sur avoir d'autres témoins sans traiter le narrateur d'origine de menteur. Une fois qu'un critique déclare que le travail de Gauquelin est faux, alors ce critique a la charge de la preuve sur lui de montrer comment il est faux. Cela n'a tout simplement pas encore été fait avec succès, et donc nous devons continuer avec la présomption que les données des Gauquelins sont légitimes. Les affirmations avancées par les Gauquelins sont falsifiables, mais les accusations vagues et non-argumentées de certains critiques sur la fausseté des données ne le sont pas. Toutes les déclarations prétendant à un statut scientifique doivent être falsiflables, qu'elles soient faites par des partisans ou des critiques.

Bien que le CP et KZA puissent souhaiter réanalyser leurs données d'une manière questionnant l'existence d'une Corrélation avec Mars, reste le fait que leurs études ont reproduit le propre travail de Gauquelin. C'est-à-dire que, si l'analyse appliquée aux études de Gauquelin est appliquée aux données utilisées par le CP et par KZA, ces résultats appuient la prétention d'une Corrélation avec Mars. Dans le cas du CP, ils ont mis en question le niveau de chance théoriquement attendu utilisé par Gauquelin dans son propre travail et conclu que leur étude n'a par conséquent pas montré de preuve d'un Effet Mars. Mais il est apparent qu'il s'agit d'un raisonnement post hoc de leur part puisque le même raisonnement aurait pu être appliqué au propre travail de Gauquelin en premier lieu. S'ils avaient raisonné de cette manière à l'origine, ils n'auraient jamais considéré nécessaire de reproduire le travail de Gauquelin. Ils auraient pu expliquer ses résultats de la même manière qu'ils ont expliqué le leur (bien sûr, cela ne prouve pas que la critique du CP du niveau de chance utilisé est incorrecte ; mais cela démontre que c'était une critque qui n'aurait dû être "réalisée" qu'après qu'ils aient eu des résultats qui autrement les auraient forcés à admettre un soutien à l'Effet Mars).

Dans le 1er test KZA, il est clair que l'échantillon total qu'ils ont utilisé a bel et bien montré un Effet Mars. Ce n'est qu'à travers la réanalyse de ces données (séparation d'échantillon, etc.) que celles-ci peuvent être rendues impropres à une démonstration de la corrélation prétendue (une réanalyse que Kammann, Dennis Rawlins et d'autres ont critiqué). Bien que KZA atteignent des conclusions différentes de celles de Gauquelin (tout comme le CP), les résultats de leurs données constituent univoquement une reproduction de la propre découverte de Gauquelin. Ils n'ont pas reproduit son analyse, mais ils ont certainement reproduit son propre schéma de données (nous ne devrions pas mélanger reproduction d'une étude et reproduction des résultats de de données, et nous ne devrions pas mélanger reproduction des résultats de données avec reproduction de l'analyse de ces données).

Donc, que ces reproductions aient ou non des failles semblables à celles qui pourraient être présentes dans les premières études de Gauquelin, ils constituent de fait des reproductions de son travail. Toutes ces reproductions pourraient être tout aussi imparfaites que le travail de Gauquelin, mais les critiques ayant affirmé à plusieurs reprise que le travail de Gauquelin n'avait pas été répété par d'autres n'énonçent tout simplement pas correctement les faits. Et le fait que les "failles" supposémment trouvées lors de ces reproductions — débouchant sur de nouvelles analyses pour écarter la corrélation avec Mars — suivent plutôt que précèdent les données que ces critiques ont produites mais qui appuient la corrélation avec Mars, suggère fortement que les critiques sont vraiment en train de rationaliser des conclusions embarrassantes. Clairement ces réplications ont été initiées par les critiques dans l'attente qu'aucune corrélation significative avec Mars n'émergerait dans leurs études ; car jusqu'à ce que les résultats arrivent soutenant Gauquelin, ces "failles" n'avaient pas été remarquées.

Que pouvons-nous, alors, conclure de toute ceci ?

  1. Que l'Effet Mars est vraiment l'affirmation d'une corrélation, une anomalie bien moins extraordinaire — et nécessitant donc bien moins d'éléments probants — que l'affirmation d'une incroyable relation causale.
  2. Que les éléments existant pour la corrélation avec Mars apparaissent de manière persistance si nous acceptons la méthodologie de base proposée par Gauquelin.
  3. S'il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans la méthodologie de Gauquelin, cette erreur n'a pas été clairement indiquée ou démontrée de manière à convaincre les sceptiques d'une telle prétendue erreur (e.g., même des critique de l'Effet Mars comme George Abell, Dennis Rawlins et Richard Kammann ont dit ne pas comprendre le raisonnement avancé par le CP, et Ray Hyman a soulevé des critiques de l'étude KZA assez semblables à celles avancées par Richard Kammann). Ces investigations indépendantes qui ont été menée dans les données de Gauquelin (e.g., par Hans J. Eysenck, mais nous devrions nous rappeler que des vérifications ont aussi été menée par le CP et par Paul Kurtz) indiquent qu'aucune irrégularité n'y est présente (il pourrait aussi être mentionné que ces "critiques" des analyses de Gauquelin ayant circulé de manière privée ont été vues par nombre d'entre nous, mais que ces critiques — e.g., celles de Lawrence Jerome et Colin James — n'ont pas été adoptées par leurs collègues critiques qui les ont trouvées non-convaincantes ou dans l'erreur).
  4. Le propre travail de Gauquelin a resisté à l'approche critique ainsi largement décuplée contre lui par des critiques responsables.
  5. En suivant les procédures normales de la science, nous devrions accepter les éléments appuyant la corrélation avec Mars tout en reconnaissant que ces éléments pourraient encore être revus par de nouvelles recherches et analyses de données qui pourraient l'établir comme invalide. Mais la charge de telles reproductions et réanalyses doit maintenant reposer sur les critiques de la corrélation avec Mars. La corrélation avec Mars pourrait ou ne pourrait pas être vraiment présente, mais la question repose au final sur les raisons données pour chaque conclusion. Jusqu'ici, la question contre l'Effet Mars repose largement sur du raisonnement erroné. La charge de la preuve est sur celui qui affirme, et Gauquelin a accepté cette charge en menant ses études. Et si des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires, la recherche méticuleuse de Gauquelin (qui va bien plus loin que la norme scientifique d'ouverture puisque toutes ses données sont publiquement accessibles), plus la reproduction par ses critiques, constitue certainement de tels éléments probants extraordinaires (en particulier si nous reconnaissons que l'affirmation d'une corrélation plutôt que d'une causalité n'est simplement pas si extraordinaire).

L'étude du CP

Le CP belge, comme je l'ai fait remarqué ci-avant, a reproduit l'expérience de Gauquelin et ses résultats mais ont argué que ceux-ci n'appuient pas ses conclusions parce que le CP met en question la validité du niveau de chance théorique attendu que Gauquelin a utilisé pour comparer avec son (et leur) groupe de champions sportifs. Il est essentiel de noter que, avant tout, le CP univoquement a accepté la base de données d'athlètes qu'ils ont utilisée. Il a été avancé qu'il avait été demandé à Gauquelin de recueillir les données pour eux sur ces champions sportifs, et ceci a été élevé pour mettre en question l'authenticité de l'échantillon. Mais :

  1. le CP a choisi les athlètes
  2. Gauquelin a simplement agit en capcité de secrétaire, à leur demande, en écrivant aux registres de naissances
  3. les données des registres furent directement transmises au CP
  4. ces documents restent disponible pour véifications
  5. le CP a presque certainement vérifié cette documentation puisqu'ils ont platement adopté les données et explicitement ont exonéré Gauquelin de toutes accusations liées à une erreur de sa part concernant ces données.

Ainsi, les questions posées sur ces données par Paul Kurtz et George Abell sont clairement non-pertinentes à moins qu'ils remettent vraiment en question les déclarations du CP qui sont du même côté que Gauquelin sur cet aspect spécifique.

La raison principale que le CP has a donné pour écarter l'interprétation pro-Effet Mars de leur propre étude concerne la question du niveau de chance théoriquement attendu que Gauquelin a utilisé avec lequel comparer l'échantillon de champions sportifs. Cette explication n'est à ce point toujours pas claire pour presque toutes les critiques de l'Effet Mars en dehors de celles associées au CP. Ceci pourrait être dû à des problèmes de traduction, et ce sera finalement clarifié une fois qu'une traduction autorisée sera disponible (le ZS cherche maintenant à obtenir une telle traduction en anglais). Cependant, en principal, l'argument d'origine du CP a eut du mérite puisque nous n'avions pas de fondement empirique n1indépendent des propres données de Gauquelin sur les non-athlètes qui soutenait son attente théorique pour savoir quel taux de chance il devrait y avoir pour les non-athlètes (la population générale). Ce qui a été largement survolé est que le test Zelen (l'étude KZA) a été construit pour éviter ce problème-même puisque l'approche Zelen utilisait un groupe de contrôle de non-champions empirique (plutôt que théorique). Dans le test KZA test, les non-champions démontraient empiriquement une Effet Mars d'environ 17 %, le niveau-même que Gauquelin et d'autres attendaient théoriquement. Ainsi, le test KZA semblerait démontrer — si ce n'est rien d'autre — que le test du CP montrait vraiment des éléments en faveur de l'Effet Mars et que l'interprétation du CP est probablement mauvaise. A la lumière du test KZA, le test du CP corrobore clairement l'interprétation de Gauquelin. En ce sens, le test du CP et le test KZA sont contradictoires. Kurtz et Abell ont choisi de rester silencieux sur ce fait et ont trompé leurs lecteurs en les laissant penser que les conclusions du test du CP sont congruentes avec leurs propres conclusions négatives sur l'Effet Mars (pour les détails sur le test du CP, je vous renvoie aux échanges entre Gauquelin et J. Dommanget dans le ZS n° 9 et ce numéro).

La CSICOP Connection

KZA a mené 2 études séparées, la 1ère a été publiée dans l'Humanist (le test KZA ou Zelen), la 2nde fut publiée dans le Skeptical Inquirer (le test U.S.). Lorsque Dennis Rawlins a d'abord apporté des accusations contre ces études dans son article de Fate ("sTarbaby"), la réaction initiale des Conseillers du CSICOP fut qu'il ne s'agissait simplement pas du tout d'étude du CSICOP, simplement d'études menée par 3 membres du CSICOP, dont 1 se trouvait être son président et 1 autre un Conseiller. Il faut rapidement mis en avant que cette défense était complètement mauvaise dans la mesure où le 2nd test était concerné puisque le CSICOP avait clairement soutenu le test U.S., payé pour lui, et en avait adopté le crédit via des déclarations publiques à l'époque où il fut publié. Personne n'avait proclamé que tous les membres du CSICOP devraient être tenu responsables des tests liés au CSICOP. Les accusations ont été faites contre la direction du CSICOP, son Conseil Executif, et principalement par d'anciens collègues du CSICOP qui souhaitaient porter ces failles à l'attention des membres du CSICOP en général. La direction du CSICOP n'a cessé d'essayer de faire comme si les critiques attaquaient le CSICOP plutôt qu'eux-mêmes. Ils ont essayé de faire comme si nous en tant que critiques sortions pour détruire plutôt que réformer le CSICOP, une peinture complètement fausse des motivations des critiques. Malheureusement, cette peinture des critiques a apparemment été acceptée par la plupart des collègues du CSICOP puisqu'ils ont ainsi été plus que remarquablement indifférents à toute l'affaire (et cette indifférence a en fait été citée par Paul Kurtz et Hendrick Frazier comme une bonne raison pour laquelle d'autres éléments sur cette controverse ne devraient pas apparaître dans le Skeptical Inquirer. Le CSICOP s'intéresse à l'éducation du grand public mais est peut-être moins intéressé à l'éducation de ses membres). Le fait que le Conseil du CSICOP ait récemment placé une annonce dans le Skeptical Inquirer (suite à la critique publique de Rawlins) selon laquelle le CSICOP ne mènerait ou n'approuverait plus de recheche, est facilement lu comme l'admission, en fait, qu'ils aient soutenu la 2nde étude KZA (le test U.S.), et que c'est une erreur qu'il ne recommettront pas (une malheureuse manière de gérer cet embarras puisque une des raisons à l'origine de la création du CSICOP était qu'ils puissent mener des recherches et pas simplement encourager qu'elles soient menées par d'autres).

Si le lien entre le CSICOP et le test des U.S. est clair, le lien entre lui et la 1ère étude KZA est loin de l'être. Il a été avancé à plusieurs reprises par les Conseillers que cette 1ère étude n'avait même pas été soutenue par le CSICOP. Cette défense n'est pas congruente avec les faits. Il est certainement vrai que l'étude KZA fut publiée dans The Humanist et pas même dans le Skeptical Inquirer. Mais ce qui est rapidement survolé est que dans ces premiers jours du CSICOP (lorsqu'en fait j'étais co-président du CSICOP et au Conseil) il n'y avait absolument aucune distinction claire entre l'American Humanist Association et le CSICOP. L'AHA était le soutien et créateur du CSICOP (le financement pour initier le CSICOP vint de l'AHA). Paul Kurtz fut rédacteur-en-chef de The Humanist comme président du CSICOP. Le financement semble avoir été totalement imbriqué. Le CSICOP n'est devenu une organisation séparée qu'après que le 1er test ait été initié, principalement parce que Paul Kurtz avait quitté son poste de rédacteur-en-chef à The Humanist. Ce mélange des affaires de l'AHA et du CSICOP était bien connu et une raison majeure de mes propres premiers problèmes avec le CSICOP car j'avais depuis le début désapprouvé ce que je voyais comme un manifeste autoritaire publié par Kurtz contre l'astrologie dans The Humanist, une publicité qui promouvait en fait l'initiation du CSICOP. Certainement, dire maintenant qu'aucun lien sérieux n'existait entre le CSICOP et le test KZA d'origine est un raisonnement post hoc remarquable, plus pratique qu'exact.

Mais quelle que soit la relation exacte entre le CSICOP et ces expériences anti-Effet Mars, reste le fait clair que le Conseil du CSICOP a généralement permis au public de croire que ces études sont compétentes et que les critiques levelled par Rawlins et d'autres ont trouvé leur public. Leur silence a généralement été interprêté comme un consentement, et ceci a été intentionnel. En d'autres mots, de mon point de vue, la direction du CSICOP s'est engagée dans une évasivité des accusations de leurs critiques tout en recourrant à des attaques ad honinem (en particulier contre Pawlins) et en cherchant à faire comme si c'était la "mission" du CSICOP et non comme leur propre gâchis qui était attaqué. Ceci est une tragédie puisque la principale critique contre la manière dont le CSICOP avait abordé cette affaire n'était pas venue d'alliés de Gauquelin mais de collègues rationalistes qui étaient sceptiques sur la validité de l'Effet Mars. En court, le CSICOP a été — de mon point de vue — coupable de la science très pathologique qu'ils étaient disposés à attaquer. Au lieu d'exemplifier une approche rationnelle d'une affirmation d'anomalie, le CSICOP s'est abaissé à considérer la protection de l'orthodoxie et de sa propre réputation comme plus importante que de trouver la vérité. Les enquêteurs sont en fait devenus les inquisiteurs que certains craignaient qu'ils deviennent. C'est une grande perte car le monde a vraiment besoin d'un groupe de critiques responsable pour contester les véritables absurdités et pseudosciences en compétition avec la science.

Tout ceci n'est pas pour dire que le CSICOP n'a pas par ailleurs fait du bon travail. Ni que je suggère que la plupart des erreurs commises par son Conseil ont été intentionnelles. Ce qui est triste dans tout cela est que des hommes honorables pourraient faire de telles erreurs, souvent probablement avec de bonnes intentions et peut-être de short-sighted high motives. Voir leurs efforts comme une Grande Croisade Contre l'Irrationnel. Je pense qu'ils se sont simplement emportés, se sont trouvés sur la défensive, et ont alors essayé à tort de rationaliser ou ignorer les erreurs — le tout au nom du Bon Combat et pour la Juste Cause. Hélas, comme Coya l'a bien dit : Le sommeil de la raison produit des monstres.

Finalement, sur cette question, il devrait être noté qu'un certain nombre de Collègues du CSICOP furent outragés par le comportement du Conseil, et ces Collègues démisionnèrent. Quelques autres ont fait part de leur préoccupation. Quelques-uns des Consultants Techniques du CSICOP démisionnèrent également. Mais la grande majorité des Collègues reste apathiques ou soutient le CSICOP (là-dessus, voir le premier sondage par Robert McConnell, dont les résultats sont publiés dans ce numéro). Donc nous sommes loins de voir des demandes de reformes de la part des membres du CSICO.

Et ensuite ?

Le CSICOP a récemment changé les membres de son Conseil Executif. Peut-être cela produira-t-il des changements. George Abell a fait circuler un memo privé dans lequel il reconnait nombre des erreurs dont Eannann l'accuse. Peut-être cela pourrait-il prendre la forme d'un document public. Peut-être, comme je l'ai demandé, une telle admission publique des erreurs pourrait être signée conjointement par Abell, Kurtz et Helen. Cela rendrait l'air beaucoup plus respirable.

Un nouveau test sur la Corrélation avec Mars a été initié, cette fois pour être mené par ses critiques français. Ils rassembleront toutes les données et suivront, nous dit-on, les recommandations pour inclusion avancées par Gauquelin. S'il obtiennent des résultats positifs, personne ne pourra blâmer Gauquelin. Mais si leurs résultats sont négatifs, je gage qu'ils rendrons tous leurs documents accessibles aux sceptiques face à leur travail de la même manière que Gauquelin l'a fait pour ses critiques.

A un certain degré, la négligence des critiques dans le traitement de l'affirmation de l'Effet Mars claim ont amené à ce que Gauquelin soit considéré un peu comme un martyr par certains.

Une contre-réaction semblable suivit la réponse, comme à celle de vigils, des scientifiques aux affirmations extraordinaires de Immanuel Velikovsky. La science n'a pas besoin de ces sortes de héros , martyrs ou chevaliers blancs. Le meilleur antidote à de la mauvaise science, a dit un éminent Collègue du CSICOP, est de la bonne science. Si en fait Gauquelin représente un cas de mauvaise science, si nous cherchons à invalider l'Effet Mars, laissez-nous nous attaquer au problème avec de la bonne science. Et si d'une manière ou d'une autre nous trouvons que l'Effet Mars est réel, réjouissons-nous plutôt que de nous lamenter ; car nous aurons trouvé quelque chose de nouveau et un défi dans la nature, quelque chose qui pourrait nous aider à mieux remodeler la carte incomplète que nous en faisons. N'est-ce pas là ce dont il s'agit quand on parle de bonne science ?

La controverse de l'Effet Mars reste non résolue. Bien que cet essai ait essayé d'apporter quelque clarification sur ces sujets, il se peut qu'il n'y soit pas parvenu. Mais je garde foi en la science en tant que système auto-correctif, et j'incite et invite les avocats de chaque partie à présenter leurs arguments et éléments probants dans des forums publics. Beaucoup de la controverse a eut lieu sous la forme de lettres semi-privées et memoranda circulant de manière sélective. La science demande de l'ouverture, donc j'espère que nous verrons bientôt un échange complet des opinions dans les forums publics. J'ai incité la direction du CSICOP à répondre aux accusations qui ont été faites et leur ont offert un espace dans le ZS à cette fin. De la même manière, j'ai incité tous les Collègues à participer au dialogue et les ai informés à ce propos. Peut-être le prochain numéro du ZS contiendra-t-il leurs réponses. Quels que soient mes propres points de vue, je pense que les lecteurs du ZS (dont nombre soutiennent farouchement le CSICOP par ailleurs) peuvent honnêtement se forger leurs propres conclusions. Même eux d'entre nous qui sont critiques du CSICOP ne sont pas entièrement d'accord sur toutes les questions qui ont été soulevées. De même, je ne pense pas que tous les défenseurs (ou même tous les Conseillers) du CSICOP ont la même pensée. Mais ce n'est qu'à travers un dialogue rationnel et public que nous pouvons approximer une vision vraie de ce qui se passe. Que nous soyons "zététiciens" ou "chercheurs sceptiques", nous pouvons-nous pas coopérer comme des vrais scientifiques et insister sur les normes d'ouverture et de désintérêt ? Nous devons au moins essayer de le faire.

Une postface (28/11/82)

En ré-examinant ce qui précède, je vois que peu de mention a été faite de la 2nde étude associée au CSICOP, le test U.S.. Il doit être clairement noté que ce test U.S., s'il est accepté comme tel, ne démontre pas l'Effet Mars. Cependant, comme Patrick Curry en a discuté dans le ZS n° 9, cette étude a de sérieux problèmes méthodologiques en raison de la controverse sur ses sources de données et de la selection des processus utilisés. A la date ou ces lignes sont rédigées, KZA n'a pas répondu aux critiques de Curry (et Gauquelin). Jusqu'à ce que ces réponses se fassent connaître, ou qu'aucune réponse n'apparaisse certaine, je renvoie simplement les lecteurs à l'article de Curry pour une évaluation indépendante. Pour ma part, je trouve les critiques générale de Curry raisonnables et convaincantes.

Tout au long de cette affaire, l'information m'est parvenue que KZA préparaient une possible réponse à leurs critiques qui pourrait être bientôt publiée. J'espère que cette information se révèlera exacte, et une telle réponse reste plus que bienvenue.