Une poursuite en diffamation pourrait déboucher de la controverse sur les ovnis

Scientific Research, Boulder (Colorado), pp. 11-12, lundi 13 mai 1968

2 anciens membres du groupe de l'Université du Colorado enquêtant sur les objets volants non identifiés pour l'Air Force ont indiqué ce mois-ci qu'ils envisageaient une action en diffamation contre Edward U. Condon, directeur du projet sur les ovnis.

Une action en justice devait être intentée au début de ce mois par le couple David R. SaundersSaunders, David R. et Norman E. LevineLevine, Norman E., à la cour d'état du comté de Boulder, lorsque le magazine Look arriva dans les stands avec une histoire qui relatait les supposés mécontentements et désaccords avec le groupe du Colorado qui débouchèrent sur le renvoi par Condon de Saunders Saunders, David R. et LevineLevine, Norman E..

SaundersSaunders, David R. et LevineLevine, Norman E. déclarent que leur action en justice contre Condon a été reportée, et qu'il y a une petite chance qu'elle ne soit pas portée en justice du tout. Condon a protesté auprès du magazine Look, demandé une réunion avec l'éditeur, et dit qu'il n'excluerait pas la possibilité d'une action légale lui-même.

Saunders, un psychologue, était co-enquêteur principal avec Condon, et LevineLevine, Norman E., un ingénieur en électrique, travaillait avec Condon sur les aspects radar et de physique des plasma liés aux ovnis.

Saunders comme LevineLevine, Norman E. ont critiqué Condon pour avoir adopté ce qu'ils appellent une approche non scientifique. Egalement, alors qu'ils faisaient toujours partie du groupe de recherche, ils avaient envoyé des documents recueillis au cours de l'enquête à des scientifiques extérieurs pour avoir leurs commentaires. L'acte à amené Condon a les renvoyer et émettre un communiqué de presse les présentant comme des chercheurs incompétents.

Il n'y avait pas de raison ni de justification à ce type de langage, dit Saunders. LevineLevine, Norman E. déclare : Une partie de mon idée d'un travail scientifique était de communiquer avec d'autres scientifiques... Condon a décidé qu'il n'aimait pas cette correspondance. Je ne pense pas que c'était parce que l'information ne devait être publiée que plus tard.

L'Université du Colorado à Boulder, Colorado, a reçu fin 1966 un contrat de 15 mois de l'Air Force dans le cadre de son 1er effort scientifique majeur pour aller au fond du mystère des ovnis. Avant que son rapport puisse être réalisé, le groupe de Condon arriva au terme du temps imparti et obtint une rallonge et des fonds supplémentaires pour finir le travail, pour un total de 496 000 $.

Le rapport doit maintenant être délivré à l'Académie Nationale des Sciences en septembre pour évaluation avant qu'il soit transmis à l'Air Force et au public.

Le rapport Condon contiendra une analyse détaillée des nombreuses observations d'ovnis qui ont été faites, une discussion des phénomènes atmosphériques naturels, tels que la foudre en boule et d'autres effets de plasma, qui ont été proposées comme explications possibles à l'origine des ovnis, ainsi qu'une tentative de corréler les observations visuelles avec les éléments radar liés aux ovnis, si et lorsque de tels élements ont été trouvés.

Un des scientifiques extérieurs avec qui LevineLevine, Norman E. a correspondu a été James E. McDonald de l'Institut de Physique Atmosphérique de l'Université d'Arizona, un critique franc de Condon. Dans un récent discours devant une société aérorautique canadienne, McDonald a déclaré : Je dois dire que je suis devenu assez déçu du manque de vigueur scientifique avec lequel ce groupe [de Condon] a mené son étude, et je suis dérangé par la fréquence avec laquelle son directeur a publiquement déclaré avoir déjà pris une position (de ton négative) longtemps avant que l'équipe de travail n'ait assemblé les données adéquates pour pouvoir prendre une position quelconque.

McDonald est incliné vers l'explication extraterrestre des ovnis, l'hypothèse que les objets sont des véhicules venus d'autres planètes. Mais il trace une ligne entre la conjecture scientifique légitime sur l'hypothèse et les récits de 1ère main de personnes déclarant avoir été à l'intérieur des véhicules et avoir rencontré les équipages. McDonald accuse Condon d'avoir rejeté une consideration sérieuse de l'hypothèse extraterrestre dès le début de l'enquête, tout en montrant au même moment un intérêt évident pour les récits d'ovnis de type cultiste et cinglés...

LevineLevine, Norman E. maintient que beaucoup d'éléments pointent en faveur de l'origine extraterrestre des ovnis, et déclare que si vous ignorez l'hypothèse extraterrestre, vous ignorez la partie la plus significative du problème.

En discutant du rapport et des conclusions de son groupe, Condon refuse de dire s'ils pencher en faveur ou ou défaveur de l'explication extraterrestre. Condon a récemment reçu un solide soutien de J. Thomas RatchfordRatchford, JThomas, le scientifique du projet de l'Air Force ayant pris en charge le contrat d'investigation pour l'Air Force Office of Scientific Research.

Il exprime une grande confiance dans le jugement de Condon et nie vigoureusement toute suggestion que l'Air Force puisse être mécontente de Condon ou de son travail. En fait, il déclare que l'Air Force s'attend à ce que beaucoup de connaissances nouvelles émergent du travail sous-traité à Condon pour enquêter sur divers aspects du problème ovni.

Par exemple, la division d'Autométrique de la Raytheon Co. à Alexandrie, Virginie, étudie les besoins photogrammétriques d'une enquête sur les ovnis. L'Institut de Recherche de Stanford, à Palo Alto, Californie, mène des études sur les propagations radar anormales et les propagation optiques dans des conditions de turbulence d'air clair.

Des études sur les plasmas avancent à l'Université de Californie, à La Jolia; et au Centre National pour la Recherche Atmosphérique à Boulder. Le laboratoire de recherche et développement de la compagnie des Moteurs Ford analyse des défaillances de démarrage d'automobile (qui ont été une caractéristique de nombreux rapports d'observation d'ovnis). Une raison pour laquelle l'Université du Colorado a été sélectionnée par l'Air Force a été qu'elle avait accès à un large spectre d'expertise scientifique en recherche atmosphérique à travers les nombreuses agences concentrées dans son voisinage à Boulder.

L'Air Force a pensé que Condon était l'homme qu'il fallait pour diriger l'investigation, étant un physicien de grande expérience et réputation, et un ancien directeur du Bureau National des Standards.

McDonald a présenté sa critique de Condon et de l'enquête à l'Académie Nationale des Sciences et a également suggéré qu'une autre investigation sur les ovnis, entièrement indépendante de l'Air Force, soit menée.

Par coïncidence, une telle étude est mise en place par l'Institute of Aerospace Studies à l'Université de Toronto.