Conséquences

En dépit des nombreux aspects négatifs de la vague de 1947, il reste un corps substantiel de données appelant à une considération serieuse. Beaucoup de ce matériel de 1947 n'a pas été facilement accessible auparavant. Les événements décrits dans ce rapport, ayant lieu comme ils l'ont fait au début de la période contemporaine des phénomènes ovnis dans ce pays, ont une signification historique, en ce que l'on peut faire remonter de nombreux schémas d'apparence et de comportement à 1947. Des signalements d'ovnis en formation, des ovnis buzzing cars, des ovnis avec des objets satellites, et des atterrissages d'ovnis, donnent un poids supplémentaire à des signalements similaires reçus des années plus tard.

3 branches de l'établissement partagent la responsibilité d'empêcher toute investigation sérieuse du problème ovni : la presse, le gouvernement -- principalement, mais pas exclusivement, l'Air Force -- et la fraternité scientifique. Tant que ces 3 groupes d'influence n'écarteront pas sans équivoque leur inclinaison de longue date à ne pas considérer les ovnis comme méritant une attention sérieuse, le sujet est condamné à rester dans les limbes.

Depuis 1965, la presse a affiché une politique éditoriale quelque peu plus objective par rapport aux problème ovni ; la couverture des observations d'ovnis par les agences de presse, cependant, n'a pas rejoint cette politique éditoriale. Par exemple, au cours de février et mars 1967, le NICAP a reçu des centaines de signalements d'observation de 1ère main, ainsi que de nombreux récits de journaux chaque semaine, indiquant qu'une vague d'ovnis de proportions considérables avait lieu. Cependant cet accroissement des signalements d'ovnis n'a pas été reflété dans la presse grand public ou par les agences de presse.

L'étendue avec laquelle les agences gouvernementales, autres que l'Air Force, ont été impliquées dans le problème ovni n'est pas du tout claire aujourd'hui ; il semble certain, cependant, que la CIA a eut une forte influence sur la situation - au moins à partir de 1953. Quant à l'Air Force elle-même, son rôle au cours des 15 dernières années, en dehors de la collecte des données sur les ovnis, a été celui d'une organisation de relations publiques engagée dans un programme déterminé de boniment statistique. Elle a contribué à peu de connaissance significative sur le sujet, ce qui n'était d'ailleurs pas sa préoccupation de base. Sa responsabilité principale est la défense nationale, et ayant indiqué de manière répétée que les ovnis ne représentaient pas une menace pour la sécurité nationale, il semblerait approprié pour elle de mettre un terme à son lien avec le sujet dès que possible n1NDT: Cette phrase prémonitoire sera suivie de la césure de l'USAF avec le sujet 2 ans plus tard, en 1969, avec la publication du rapport Condon.

Jusqu'à 1966, la fraternité scientifique n'a fait aucun réel effort pour tenter d'éclaircir le mystère des ovnis, bien que quelques scientifiques individuels aient récolté et enquêté de manière privée sur des signalements. Le vide créé par cette attitude démissionnaire a été temporairement comblé en 1966, par la sélection de l'Université du Colorado comme bénéficiaire d'une dotation de 300000 $ de l'Air Force (par la suite augmentée à 500000 $), pour entâmer une enquête approfondie sur le sujet. Sous la direction du Dr. Edward U. Condon, le projet du Colorado, comme on l'a appelé, est prévu pour conclure sa recherche au milieu de 1968, avec un rapport contenant ses conclusions et recommandations sousmis à l'Académie Nationale des Sciences pour examen. Les résultats de leur enquête seront rendus publics à ce moment. En attendant que ces résultats soient connus, qu'ils soient négatifs ou positifs, la situation restera sans doute la même qu'elle n'est actuellement. Mais quels que puissent être ces résultats, ils auront un effet profond sur le statut futur des ovnis.