Incident sur la base ICBM de Malmstrom, Montana (USA)

UFOCom, mardi 30 juin 1998

Introduction

Le hasard fait décidément bien les choses… Le la veille, le Journal for Scientific Exploration diffusait le rapport du Dr. Sturrock, éminent physicien américain, et de son équipe, sur la problématique ovni.

Dans ce rapport, on retrouve, par exemple, le cas de Trans-en-Provence (France) qui avait été traité par le GEPAN de M. Jean-Jacques Velasco, dans les années 80. Vous pouvez d'ailleurs prendre connaissance de ce document sur le site UFOCom qui est dédié (avec l'aimable autorisation du SEPRA) à certaines enquêtes officielles du GEPAN.

Le lendemain de la diffusion du document du Dr Sturrock, l'UFOCom recevait un message d'une personne qui pensait s'adresser au GEPAN / SEPRA. Le nom de cet homme est Robert Salas. Il s'agit d'un ex-officier de l'USAF qui semble avoir vécu un incident pour le moins curieux…

Après avoir indiqué à M. Salas que nous n'étions pas impliqués dans le rapport du Dr Sturrock et que nous n'étions pas le GEPAN, je lui demandais quand même l'autorisation de relater son histoire et s'il me permettait de lui poser quelques questions. Il accepta très gentiment. Toutefois, j'ai également transmis son courrier à M. Jean-Jacques Velasco du SEPRA.

Récit de Robert L. Salas

Entre 1966 et 1969, j'étais un officier de l'US Air Force stationné à Malmstrom AFB, dans le Montana et ma fonction était celle d'officier d'officier de tir de missile n1ICBM's Minuteman.

Le 16 mars 1967, j'étais en fonction à l'un de nos centres de lancement (LCF - Launch Control Facilities) et je surveillais le statut de 10 missiles nucléaires.

Tôt ce matin là, j'ai reçu un appel de mon garde de la sécurité qui était passablement effrayé alors qu'il rapportait qu'un ovni "planait" juste au-dessus du poste de garde de l'entrée principale. L'objet était entouré d'un halo de lumière rouge. Le garde (chef poste) m'informa que ses hommes étaient prêts à ouvrir le feu. Pendant notre conversation, l'un des soldats fut blessé et mon interlocuteur mit fin à l'appel.

Alors que j'étais en train d'informer mon commandant de cette conversation, la plupart de nos missiles furent désactivés. Quand nous avons rapporté cet événement au poste de commandement, ils nous ont informés qu'un incident semblable s'était produit au même moment sur un autre site de lancement et que tous les missiles avaient été désactivés pendant que des ovnis étaient observés directement au dessus des sites de lancements.

Cependant, l'Air Force a mené une enquête mais aucune cause n'a jamais été déterminée en ce qui concerne la mise "hors service" des missiles.

J'ai pu acquérir certains documents officiels, relatifs ces événements, de l'Air Force grâce à une loi américaine spéciale appelée FOIA. L'incident fut déclassifié récemment, suite à l'obtention de ces documents.

J'ai pu obtenir le témoignage d'anciens militaires qui valident mon récit.

Question - Réponses

Après avoir pris connaissance du récit de M. Salas, je lui posai quelques questions afin d'éclaircir certains points.

UFOCom: Quel était votre grade à cette époque?

Salas: J'étais alors premier lieutenant.

UFOCom: Faisait-il jour ou nuit ?

Salas: Notre incident eut lieu tôt le matin. Je ne me souviens pas de l'heure exacte, mais il faisait probablement nuit dehors.

UFOCom: Pouvez-vous vous souvenir du nom du garde qui vous a appelé?

Salas: Non, malheureusement.

UFOCom: Combien de gardes y avait-il à l'entrée du site? Ont-ils ouvert le feu sur l'objet?

Salas : 4 des 5 gardes ont vu l'ovni. Ils se sont mis en position, l'arme prête, mais ils n'ont pas tiré sur l'engin.

UFOCom: Quel genre de blessure a reçu l'un d'eux? Qui est cet homme ? Un rapport médical a-t-il été dressé?

Salas : Je me rappelle que la blessure était légère, soit une brûlure ou une coupure reçue alors qu'il approchait ou s'éloignait de l'engin. Mais ceci n'a pas été le résultat d'aucune attaque de l'objet. Cet homme fut évacué du site avant que nous soyions relevés par l'équipe suivante. Cependant, nous avons demandé les documents en rapport à cette blessure. Mais nous n'avons pas eu l'accord de recevoir ce rapport médical.

UFOCom: Avez-vous, ou quelqu'un d'autre, demandé une assistence aérienne?

Salas : Nous avons appris d'autres sources qu'un F-106 fut envoyé en interception de l'un des objets, mais nous ne possédons aucune trace écrite du résultat de cette intervention. Nous, dans le LCC (Centre de Contrôle de Lancement), nous n'avons pas demandé de support aérien à cause de la suite des événements : l'ovni quitta le site durant les quelques minutes de notre rapport et son comportement n'était pas hostile.

UFOCom: Quelle fut la réaction de la sécurité?

Salas : Des équipes de sécurité furent envoyées afin d'enquêter sur place. L'une d'elles rapporte avoir vu un OVNI au-dessus de l'un des sites de lancement mais celui-ci partit très rapidement.

UFOCom: Parlez-nous de l'autre site qui fut également visité. Est-ce arrivé au même moment?

Salas : L'autre LCC était nommé Echo. Nous, nous étions à November. Ces sites sont distants l'un de l'autre d'environ 35 à 45 miles (56 à 72 km). Leur incident se produisit la même matinée.

UFOCom: L'incident a-t-il été mentionné dans le cahier du chef poste?

Salas : Oui, l'événement fut aussi bien mentionné dans le journal du chef de la sécurité que dans le mien (équipe du site November) et celui de l'équipe de l'autre site (Echo).

UFOCom: Quel était le nom et le grade de votre commandant?

Salas : Mon commandant direct était le capitaine Frederick C. Meiwald. Il termina sa carrière militaire sous le grade de colonel.

UFOCom: Ces observations (et aussi la blessure du garde) apparaissent-elles dans les documents récemment déclassifiés ou mentionnent-ils seulement le problème des missiles?

Salas : L'un des documents que nous avons obtenus est l'historique du 341ᵉ Escadrille de Missiles Stratégiques pour la période janvier - mars 1967. Ce texte rapporte de manière très détaillée l'incident du site Echo mais ne mentionne pas les événements de November si ce n'est qu'il précise que les membres des équipes de sécurité November ont été questionnés. Ce rapport ne parle d'ovnis qu'une seule fois et c'est en ces termes : Des rumeurs faisant état d'ovnis ont été réfutées. Je peux certainement montrer que cette déclaration est fausse si l'on considère mon témoignage, celui de mon commandant (situé dans le même local) et de l'autre équipe. Ce document ne rapporte pas la blessure de notre garde.

UFOCom: Avez-vous reçu l'ordre de ne pas parler de cet incident?

Salas : Oui. Une fois de retour à la base, nous avons été en débriefing (rapport oral de fin de garde ou de mission) avec notre Commandant d'Escadrille, George W. Eldridge. Un membre de l'AFOSI assista à cette entrevue. Lorsque le briefing fut terminé, ils nous ont dit que l'incident était désormais classifié (top-secret) et que nous ne pouvions en parler à personne. J'ai suivi ces ordres même dans la vie civile. J'ai démissionné en 1971. Ce n'est qu'après avoir lu un résumé de l'incident "Echo" dans un livre que j'ai décidé d'envoyer une requête d'information, sous le sceau du FOIA, demandant la déclassification des documents relatifs à cet événement. A ce moment là, je pensais que j'étais au "flight" Echo car je ne me rappelais plus de ma position. Plus tard, j'ai appris qu'en fait j'étais au flight November. Si je rends cette affaire publique, c'est à cause de la déclassification de l'incident "Echo".

Les documents déclassifiés

Vous pourrez trouver ces documents déclassifiés, grâce à la loi américaine du FOIA, sur le site du CUFON dont le sysop est M. Jim Klotz. Ce dernier mena également une enquête sur cette affaire. L'adresse de cette page sur le web est : https://www.tcet.unt.edu/~chrisl/cufon/malmstrom/malm1.htm. Bien entendu, les documents sont rédigés en anglais. Vous y trouverez de nombreuses illustrations afin de visualiser davantage les événements décrits par M. Robert Salas.

Conclusions

La conclusion à toute cette affaire, pour nous européens, est … qu'il est impossible de conclure. Ce cas de la base de Malmstrom dans le Montana semble être intéressant car les témoins principaux sont des officiers de l'armée américaine triés sur le volet. On ne confie pas le lancement de missiles nucléaires stratégiques au premier bidasse venu.

De plus, il semblerait que la base de Malmstrom, faisant actuellement partie de l'Air Force Space Command, ait connu le même genre de problèmes, le 7 novembre 1975 (voir article en anglais). A suivre…