Mercredi 9 août 1995

L'article du Monde à la Une
L'article d'origine

Les fac�ties d'un objet volant non identifi� (ovni) auraient profondément perturb� le trafic de l'aéroport de San Carlos de Bariloche, une station de sports d'hiver située sur les premiers contreforts de la cordill�re des Andes, à 1800 km au sud-ouest de Buenos Aires. Le Phénomène, qui a dur� une quinzaine de minutes dans la nuit du janvier 1995 au , a été observ� et décrit avec pr�cision par une dizaine de témoins, dont Jorge Polanco, pilote de la compagnie Aerolinas Argentinas, qui s'apprétait à atterrir. J'ai soudain vu, en face, une lumi�re blanche qui venait directement sur nous à toute vitesse et s'est arrêt�e d'un coup à 100 m environ, explique ce dernier. L'objet, de la taille d'un avion de ligne, a fait ensuite un tour bizarre pour accompagner notre virage de descente et rester en parall�le à une centaine de mêtres. Alors que j'amor�ais ma dernière approche, les lumi�res de la piste et de l'aéroport se sont �teintes et j'ai d� remonter de 3 miles, toujours accompagn� par l'ovni. Quand la lumi�re est revenue au sol et que j'ai recommencé ma descente, il s'est �loign� à grande vitesse. Selon Jorge Polance, cet engin ne se déplaçait pas selon les lois physiques connues.

Certes, les ovnis se manifestent de préférence l'�t�, une période où l'actualit� laisse plus de place à la description de leurs apparitions. Le plus souvent, une simple vérification montre qu'il s'agit de ballons stratosph�riques, de Phénomènes atmosphèriques comme les nuages lenticulaires ou tourbillonnaires, de l'entr�e dans
l'atmosphère d'une m�t�orite ou d'un d�bris de satellite ou de fus�e.

Depuis quelques années, les confusions les plus fr�quentes ont pour origine les systèmes lumineux à faisceaux multiples dont se sont dot�es certaines discoth�ques. Ils projettent sur les nuages des taches lumineuses visibles parfois à 10 km à la ronde, souligne Jean-Jacques Velasco, responsable du Service d'expertise des Phénomènes de rentr�e atmosphèrique (Sepra) au Centre national d'études spatiales (CNES).

Environ 80 % des Phénomènes bizarres soumis au Sepra sont interpr�tables d'une manière ou d'une autre, assure-t-il. Mais desévénements sont, en revanche, très difficiles à expliquer. C'est le cas de ceux d'Argentine, que l'expert du CNES affirme prendre très au sérieux. En effet, explique-t-il, au moins 3 autres observations très similaires, encore inexpliqu�es, ont �t� faites dans le passé.

D'après les archives du Sepra, le plus spectaculaire a eu lieu le 19 septembre 1976 à T�h�ran. Le même type de Phénomène lumineux a été observ� du sol et 2 avions de chasse ont tent� de l'intercepter, avec ordre de tirer. Ils n'ont pu mettre à feu leurs missiles car leurs instruments de bord ont été neutralis�s, un peu comme le système d'�clairage de l'aérodrome argentin.

Le lundi 7 mars 1977, un pilote de la base a�rienne de Luxeuil, Haute-Sa�ne, a connu la frayeur de sa vie en voyant une boule de lumi�re verte monter à la verticale pour se porter à sa hauteur, puis virer à 90 à et foncer droit sur son Mirage, qu'elle a �vit� au dernier moment.

A chaque fois, souligne Jean-Jacques Velasco, on pouvait avoir l'impression d'un Phénomène intelligent, r�agissant par rapport à l'avion, qui semblait venir à sa rencontre et évoluer avec lui. Il n'en tire pour autant aucune conclusion. Phénomène naturel encore inconnu, canular "high-tech", expérimentations secr�tes d'engins ou... autre chose ? Il n'existe malheureusement pas de structure internationale pour prendre en compte et analyser ce genre d'événement, regrette l'expert du CNES. La question ne sera donc probablement pas tranch�e "scientifiquement" avant longtemps, laissant place à l'imagination fertile des amateurs d'"autres mondes".