L'émergence, , de la Guerre froide, confrontation entre les USA et l'URSS, fut simultanée aux premières observations d'ovnis. Le premier rapport d'une "soucoupe volante" au-dessus des États-Unis advint , quand Kenneth Arnold, pilote privé et homme d'affaires réputé, tandis qu'il était à la recherche d'un avion qui s'était écrasé, observa 9 objets en forme de disque près du Mont-Rainier, dans l'état de Washington, qui volaient à une vitesse estimée à plus de 1000 miles/h (1850 km/h). Le rapport d'Arnold fut suivi d'un flot d'observations, y compris des rapports de pilotes civils et militaires et de contrôleurs du trafic aérien, dans tous les Etats-Unis . En , le général de l'USAF Nathan Twining, chef de l'Air Technical Service Command, met en place le projet Sign (baptisé initialement projet Soucoupe (Saucer)) pour réunir, comparer, évaluer et distribuer au sein du gouvernement toute information relative à de telles observations, en partant du principe que les ovnis pourraient être réels et constituer un objet d'intérêt pour la sécurité nationale .
La Division du Renseignement Technique de l'AMC à Wright Field (qui devint plus tard Wright-Patterson Air Force Base), situé à Dayton (Ohio), assuma le contrôle du projet Sign et commença son travail le 23 Janvier 1948. Bien que craignant tout d'abord que les objets ne fussent des armes secrètes soviétiques, l'USAF parvint bientôt à la conclusion que les ovnis étaient réels, mais facilement explicables et pas du tout extraordinaires. Le rapport de l'USAF découvrit que presque toutes les observations trouvaient leur origine dans une ou davantage des trois causes suivantes : hystérie de masse et hallucination, canular, ou mésinterprétation d'objets connus. Néanmoins, le rapport recommandait la poursuite d'un contrôle du renseignement militaire sur l'investigation de toutes les observations, et n'excluait pas la possibilité d'un phénomène extraterrestre .
Au milieu d'observations d'ovnis toujours croissantes, l'USAF continua de collecter et
d'évaluer les données ovnis à la fin des années 1940s, sous un nouveau projet, Grudge, qui tentait de soulager l'anxiété du public à propos des
ovnis par une campagne de relations publiques conçue de façon à persuader le public que les ovnis ne constituaient en
rien quelque chose d'inhabituel ou d'extraordinaire. Les observations d'ovnis étaient expliquées par des ballons, des
avions conventionnels, des planètes, des météores, des illusions d'optique, des reflets du
Soleil, ou même de gros grélons
. Les responsables de Grudge ne trouvèrent pas, dans les observations d'ovnis,
d'indice sérieux de la conception ou du développement d'armes étrangères évoluées, et ils conclurent que les ovnis ne
menaçaient pas la sécurité des Etats-Unis. Ils recommandèrent qu'on réduise la visibilité du projet, parce que
l'intérêt manifeste des responsables de l'USAF poussait les gens à croire aux ovnis et
contribuait à l'atmosphère d'hystérie de guerre
. Le 27 décembre 1949, l'USAF annonça la clôture du projet .
Avec la tension croissante due à la guerre froide, à la guerre de Corée, et aux observations d'ovnis qui se poursuivaient, le Directeur du Renseignement de l'USAF, le major-général Charles P. Cabell, ordonna un nouveau projet en 1952. Le projet Blue Book devint le plus important effort de l'USAF dans l'étude du phénomène ovni, tout au long des années 1950s et 1960s . La tâche d'identification et d'explication des ovnis continuait à incomber à l'AMC à Wright-Patterson. Avec une petite équipe, l'ATIC tentait de persuader le public que les ovnis ne sortaient pas de l'ordinaire . Les projets Sign, Grudge et Blue Book donnèrent le ton de la position officielle du gouvernement US concernant les ovnis pour les 30 années qui suivirent.