Alors que la vision à distance a constitué l'activité principale
au SRI et à la SAIC, d'autres chercheurs ont utilisé une technique
similaire pour tester la cognition anomale, nommée ganzfeld. Comme indiqué dans le Rapport
Final de la SAIC Final du jeudi 29 septembre 1994, les expériences de Ganzfeld diffèrent de la vision à distance sur 3 aspects fondamentaux. Tout d'abord, un
état de concience légèrement altéré est utilisé
; ensuite, on utilise [généralement] des émetteurs, de sorte
que la télépathie est le mode principal, et troisièmemement les récépteurs
(voyants) font leur propre jugement après la session, au lieu d'avoir un juge indépendant.
Les expérience ganzfeld menées aux PRL ont déjà été mentionnées en Section 3.4. Depuis que ces résultats ont été rapportés, d'autres laboratoires ont aussi mené des expériences ganzfeld. A la Rencontre Annuelle de l'année suivante de la Parapsychological Association, 3 reproductions furent rapportées, toutes publiées dans les Comptes-Rendues à comité de lecture de conférence.
Les expériences ganzfeld diffèrent aussi dans la méthode d'analyse privilégiée. Au lieu d'utiliser la somme des classements de l'ensemble des sessions, on compte simplement combien de fois une correspondance à été trouvée à la première place dans une série. On propose 4 choix au lieu de 5, et donc par chance il devrait y avoir environ 25% des sessions qui aboutissent à des correspondances à la 1ʳᵉ place.
Dans la publication des résultats ganzfeld des PRL, Bem et Honorton (1994) excluèrent une une des études de l'analyse générale pour des raisons méthodologiques, et trouvèrent que les études restantes montraient 106 réussites sur 329 sessions, pour un taux de réussite de 32,2% alors qu'on attendait 25% par chance. La valeur p correspondante fut de 0,002. Comme mentionné plus tôt, la marque de la science est la reproductibilité. Ce résultat a aujourd'hui été reproduit par 3 autres laboratoires.
Bierman (1995) rapporta 4 séries d'expériences menées à l'Université d'Amsterdam. Dans l'ensemble, il y eut 124 sessions et 46 réussites, pour un taux de réussite de 37%. Les taux de réussite pour les 4 expériences furent respectivement de 34,3%, 37,5%, 40 % et 36,1%, ce qui en fait des résultats cohérents sur l'ensemble des 4 expériences.
Morris, Dalton, Delanoy et Watt (1995) ont rapporté les résultats de 97 sessions menées à l'Université d'Édimbourg lors desquelles il y eut 32 succès, pour un taux de réussite de 33 %. Ils menèrent à peu près le même nombre de sessions dans chacune des 3 conditions. Dans 1 condition il y avait un émetteur connu, et dans les 2 autres conditions il fut déterminé au hasard à la dernière minute (et inconnu du récepteur) s'il y aurait un émetteur ou non. Les taux de réussite furent de 34% lorsqu'il y avait un émetteur connu et lorsqu'il n'y avait pas d'émetteur, et 28% lorsqu'il y avait un émetteur mais que le récepteur ne savait pas s'il y en avait ou pas. Ils découvrirent post hoc qu'un expérimentateur eut plus de succès que les 2 autres pour réussir des sessions, mais le résultat n'e dépassait pas ce à quoi on aurait pu s'attendre par chance en observation post hoc.
Broughton et Alexander (1995) rapportèrent les résultats de 100 sessions à l'Institut pour la Parapsychologie de Caroline du Nord. Ils trouvèrent aussi un taux de réussite semblable, avec 33 réussites sur 100 sessions, ou 33% de réussite.
Les résultats du travail ganzfeld d'origine et ces 3 reproductions sont résumées dans le Tableau 3, avec les résultats de vision à distance du SRI et de la SAIC. Les tailles d'effet pour les reproductions ganzfeld sont basées sur le h de Cohen, qui est d'un type semblable à celui de la taille d'effet utilisée par les données de vision à distance. Les deux tailles d'effet mesurent le nombre de fois où la déviation standard tombe au-dessus du hasard, en utilisant la déviation standard pour une seule session.
| Laboratoire | Sessions | Taux de réussite | Taille d'effet |
|---|---|---|---|
| Toutes les visions à distance au SRI | 770 | N/A | 0,209 |
| Toutes les visions à distance à la SAIC | 455 | N/A | 0,230 |
| PRL, Princeton (New Jersey) | 329 | 32 % | 0,167 |
| Université d'Amsterdam (Pays Bas) | 124 | 37 % | 0,261 |
| Université d'Édimbourg (Écosse) | 97 | 33 % | 0,177 |
| Institut pour la Parapsychologie (Caroline du Nord) | 100 | 33 % | 0,177 |
Les résultats en Tableau 3 montrent que la vision à distance a été conceptuellement reproduite dans un certain nombre de laboratoires, par divers expérimentateurs et dans différentes cultures. Il s'agit d'un effet robuste qui, s'il n'était pas dans un domaine si inhabituel, ne serait plus remis en question par la science en tant que phénomène réel. Il est improbable que des problèmes méthodologiques puissent expliquer la cohérence remarquable des résultats montrés ans le Tableau 3.