Intérêt possible pour la science de l'étude des ovnis

Home > L'énigme ovni > Point-contrepoint

Le Dr J. Allen Hynek s'occupe d'ovnis depuis longtemps. En tant qu'astronome de l'Université de l'Etat de l'Ohio, l'Air Force lui demanda, parmi les rapports sur les ovnis d'identifier les observations que l'on savait être des objets astronomiques. Quand le Projet Blue Book fut créé le capitaine Ruppelt demanda à Hynek de continuer ce travail. Ses opinions sur ce sujet avaient évoluées au cours des nombreuses années d'investigations sur les ovnis et actuellement beaucoup s'accordent à dire que c'est un "croyant". Un de ses plus forts arguments est de dire que l'étude des ovnis peut grandement contribuer à l'étude d'autres domaines scientifiques tels que la psychologie et la physique, et ce sans préjuger de la réalité des ovnis en tant que vaisseaux spatiaux extra-terrestres.

Etant lui-même un scientifique, Hynek est au fait de la méthodologie nécessaire pour aborder le sujet, et des opinions de la communauté scientifique. Pour ce dernier point, il distingue 2 classes de scientifiques se penchant sur les problèmes d'ovnis :

  1. Les scientifiques qui traitent le phénomène ovni par le ridicule et le mépris, se refusant même à l'examiner, le qualifiant de sujet incontrôlable et
  2. ceux des scientifiques qui soutiennent, ou qui sont prêts à admettre après examen qu'il y a une forte possibilité que les ovnis soient un phénomène purement psychologique, c'est-à-dire totalement généré par l'activité cérébrale d'un individu ou d'un groupe d'individus (aucun scientifique ayant examiné le sujet objectivement ne peut soutenir longtemps que les ovnis sont uniquement le fruit d'une mauvaise identification d'objets ou de phénomènes normaux). (42)

Il estime que les opinions du 2? groupe donnent droit à discussion et à débats, ce qui n'est pas le cas pour celles du 1er groupe tant que ces scientifiques n'ont pas examiné les données existantes.

La pauvreté de ces données est un autre des problèmes de Hynek. Il estime que parfois ce manque d'informations "solides" est dû au fait que l'investigateur ne pose pas au témoin les questions qui permettraient d'obtenir la bonne information du témoin. Il y a aussi le problème du rapport "signal/bruit" dans lequel l'investigateur doit séparer les vrais rapports d'ovni (signal) des canulars et des mauvaises identifications (bruit). Cependant Hynek signale que les astronomes sont très accoutumés, à ce genre de problèmes car ils sont aux prises avec des erreurs instrumentales et la distorsion atmosphérique.

Que tant de rapports d'ovnis soient interprétés comme étant des véhicules extra-terrestres, Hynek pense que c'est évidemment injustifiable sans étude détaillée du contenu des comptes-rendus sur des choses vues et non identifiées. En effet, les lettres N-I d'OVNI signifient simplement Non Identifiés et peuvent s'appliquer à une large gamme de causes sans liens entre elles (43).

A travers ses écrits, Hynek se réfère à quelques unes des grandes découvertes scientifiques de notre planète et au fait qu'elles ont paru invraisemblables à l'époque, il cite par exemple la découverte du radium par Madame Curie.

Supposons... qu'il y ait eu une rumeur, un conte de bonne femme, ou une histoire d'alchimiste faisant état de l'existence d'un élément inconnu et miraculeux qui pourrait être utilisé pour la transformation des éléments, qui aurait des pouvoirs miraculeux de dégagement de chaleur et d'autres propriétés "exotiques". Y aurait-il eu un scientifique... pour faire ce qu'a fait Madame Curie, c'est-à-dire extraire le signal du bruit à travers des tonnes de pechblende ? Presque personne. Madame Curie savait qu'il y avait un signal. Ce n'était pas une rumeur. (44).

Dans les auditions devant le "House Science and Astronautics Committee", Hynek posait les questions suivantes : pouvons-nous nous permettre d'ignorer complètement les ovnis ?, pouvons-nous nous permettre de passer éventuellement à côté d'une découverte scientifique très importante ?
Plus tard, il ajoute que même s'il ne pouvait tirer des conclusions que de données fiables, il pouvait se permettre un pressentiment et que ce pressentiment lui disait qu'il y avait un "intérêt" de scientifique dans le phénomène ovni, que ce travail pouvait être extrêmement profitable et qu'en conséquence, un effort scientifique beaucoup plus important que jusqu'alors devait être entrepris pour attaquer ce problème de front (45).

Pour savoir dans quelle discipline les efforts devaient porter, Hynek suggère une approche pluridisciplinaire, il estime que le champ d'investigations s'apparente plus à l'astronomie qu'à la physique, du fait que les données sont le plus souvent des données d'observation et non des résultats d'expériences et du fait que l'on ne peut prédire quand l'événement va se produire, il suggère que si les ovnis doivent s'avérer être extraterrestres, les sciences du comportement s'avèreront certainement utiles. Il réclame un effort international pour établir des objectifs mondiaux partant du principe que si des structures définies sont mises en place la probabilité que de telles corrélations se produisent simplement par chance... deviendra faible, par contre la probabilité que les ovnis représentent quelque chose de réellement nouveau pour la science - de nouvelles observations empiriques - deviendra virtuellement une certitude (46).

Home > L'énigme ovni > Point-contrepoint