Farces et crédibilité des témoins

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Donald Menzel, un astrophysicien d'Harvard, s'oppose au "mythe" des ovnis depuis le début des années 1950s. Parmi les nombreux problèmes auxquels doivent faire face ceux qui enquêtent sur les phénomènes aériens sortant du commun, se trouvent les farces délibérées montées dans un but de publicité et celles réalisées par des adolescents. Il y a 22 ans, Menzel parlait de ces canulars et expliquait leur origine de la manière suivante :

L'histoire d'Arnold n'avait probablement pas 24 h lorsque farceurs, plaisantins et autres amateurs de publicité du pays, se mirent de la partie. Les gens avaient vu des soucoupes dans le ciel. Les gens voulaient en voir d'autres. Ainsi les plaisantins commencèrent à lancer des objets arrondis de toutes sortes depuis le toit des plus hauts immeubles. Les résultats escomptée ne se firent pas attendre. Les femmes hurlèrent comme on pouvait s'y attendre en de pareilles occasions. Les hommes au moins après s'être assure que les objets n'explosaient pas les ramassaient gravement et découvraient alors ce que c'était (38).

Les plus populaires de ces plaisanteries semblent être les photographies car elles sont considérées comme une bonne preuve par les enquêteurs bien que le nombre de faux entame sérieusement la crédibilité d'une telle "preuve". Menzel parle de l'incident de Trindade qui eut lieu en 1958 avec le cas d'un équipage d'un navire brésilien qui avait vu un ovni et où un civil à bord de ce navire l'avait photographié. Après enquête il s'avéra qu'aucun membre de l'équipage n'avait vu l'ovni, mais uniquement les photos de celui-ci, qui furent considérées comme frauduleuses. Les 3 témoins qui disaient avoir vu l'ovni rapportaient qu'il était brillant mais les photos montraient seulement une forme grisâtre. Sur la seule photo où l'on distinguait une forme, les montagnes de l'arrière plan étaient très claires alors que l'ovni était juste une ligne sombre, avec un début et une fin imprécis et avec une vague suggestion d'arrondi au sommet et au bas. En fait, le photographe n'avait aucun lien avec la Marine Brésilienne et était en réalité un photographe professionnel spécialisé dans la photographie truquée (39).

Les canulars grossissent le problème ovni. Menzel en fournit un excellent exemple, car il se rattache également à la crédibilité des témoins. En janvier 1968, à Castle Rock, Colorado, petite ville à environ 50 km de Denver, 12 témoins virent un ovni. Voici la gamme de leurs descriptions : Tout d'un coup environ une douzaine de lumière s'allumèrent devant moi, les phares de la voiture éclairaient comme s'ils étaient recouverts de boue ; une grosse lumière brillante. Pas éclatante, mais brillante qui se déplaçait à différentes vitesses et semblaient avoir une hauteur de 600 pieds et au moins 25 pieds de diamètre ; une bulle en forme d'Suf de 50 pieds de long, 20 pieds de large et 20 pieds de profondeur. 2 jours plus tard, une mère légèrement embarrassée vint expliquer que ses fils avaient construit l'ovni à partir d'un sac de plastique clair utilisé pour emballer les vêtements dans les boutiques de nettoyage à sec. (40).

Selon Menzel, les estimations de taille "ridiculement grandes" sont une des erreurs existant dans de nombreux rapports sur les ovnis, ainsi que pour la plupart des observateurs, les problèmes de perception d'un phénomène étrange et soudain. Menzel fit une communication sur ces problèmes sensoriels en 1968 au Comité sur la Science et l'Astronautique de la Chambre et en 1969 au Symposium de l'AAAS. Il cite l'exemple suivant : dans le milieu de la nuit un enfant se leva pour aller à la salle de bains, et alluma la lumière. Un de ses parents qui était réveillé fut ébloui par cette soudaine illumination ; la lumière disparut et il alla jeter un coup d'Sil par la fenêtre.

Il commença à voir une tache lumineuse particulière flottant au-dessus des arbres et se déplaçant de manière irrégulière et saccadée. Il regarda l'ovni pendant 1 mn ou 2 jusqu'à ce e qu'il disparaisse.

Cet homme ne peut être blâmé de ne pas s'être aperçu que le mouvement erratique et rapide de l'ovniétait la rémanence sensorielle de l'image dont le mouvement était en fait celui de ses propres yeux. (41).

A travers le monde, parmi tous les objets qui sont pris pour des ovnis, Menzel cite les oiseaux, les cerfs-volants, les chapeaux, les papiers, les sacs de plastique, les plumes, les toiles d'araignées et les cosses de graines. Il commente ceci de la manière suivante : Si vous voulez voir des soucoupes volantes, il suffit de regarder en l'air.

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