Instrumentation pour les recherches sur les ovnis

Edward U. Condon

Comme remarqué précédemment, la courte durée de la plupart des observations d'ovnis, les délais pour les signaler et les délais causés par la communication et le voyage, rendent pratiquement impossible que des enquêteurs apportent un équipement d'observation physique sur site suffisamment rapidement pour faire une observation d'ovni de cette manière. Il existe une autre manière souvent proposée pour obtenir des données observationnelles meilleures qu'elles ne le sont aujourd'hui ; à savoir, installer un réseau automatisé permanent de stations d'observation en divers endroits du pays pour observer les ovnis qui pourraient arriver à leur portée.

Un tel réseau de stations pourrait être installé pour le seul but de l'étude des ovnis, ou être établi en conjunction avec un des réseaux de stations existant dans d'autres buts astronomiques ou météorologique. Cette dernière alternative, bien sûr, serait bien moins coûteuse que la 1ère, ou pourrait fournir une plus grande couverture pour la même dépense.

Nous avons eu une attention considérable pour les possibilités et les difficultés dans cette voie (section 6, chapitre 9). D'abord nous avons espéré que des résultats clairs puissent être obtenus via une telle coopération avec des stations existantes de manière à rendre des résultats disponibles pour ce rapport.

Une caméra plein-ciel fut exploitée pendant la plupart du mois d'août 1967 à Harrisburg (Pennsylvanie) durant une vague d'observations d'ovnis dans cette localité (cas 25) mais aucun résultat intéressant n'a été trouvé parmi quelques 9000 photographies. Il serait relativement coûteux d'exploiter un réseau de telles caméras de manière routinière dans tous les Etats-Unis. La probabilité que des images intéressantes soient enregistrée serait très faible. Etant donnée la courte durée d'une apparition d'ovni, un plan adéquat pour l'utilisation de caméras plein ciel impliquerait un traitement fréquent et un examen du film, sans quoi la présence d'un ovni ne serait reconnue que longtemps après qu'il ait disparu. Ceci augmenterait grandement le coût d'exploitation d'un tel réseau.

Une autre suggestion souvent faite est de mener des études sur les ovnis par rapport aux réseaux radar en activité ans ce pays pour le contrôle de traffic aérien sous auspices de la FAA. Cette possibilité fut envisagée et il fut conclu qu'il était hors de question de surcharger de réseau par des taches supplémentaire de cet ordre. Les opérateurs de contrôle de traffic aérien sont aujourd'hui fortement chargés par le travail de sûreté du guidage de l'aviation civile et militaire. Lors de l'été 1968 en particulier, les surcharges pesant parfois sur le système furent ressenties par des retards de traffic dans les environs de plusieurs grands aéroports de la nation. Il serait hors de question de demander aux contrôleur de traffic aérien d'ajouter la responsabilité d'observer des ovnis à celles qu'ils ont déjà. De même qu'il ne serait pas viable qu'un groupe de personnel distinct s'installe dans ces stations pour regarder les mêmes radars à la recherche d'ovnis.

Le Réseau Prairie est un groupe de stations de caméras exploitées dans le mid-west par l'Institution Smithsonian dans le cadre du Programme de Harvard sur les Météores. Son objectif principal est de détecter et enregistrer les traînées de météores de manière à guider la recherche de corps météoritiques concrets ayant frappé la surface de la Terre. Le quartier-général de ce réseau se trouve à Lincoln (Nebraska).

Nous avons préparé une liste d'observations d'ovnis depuis 1965 qui tombe dans les limites géographiques de ce réseau et via l'aimable coopération de l'Institution Smithsonian obtenu les données du réseau pour les moments et lieux de ces observations. Environ la moitié des observations manquaient tellement d'informations précises que, rapporte Frederick Ayer même si un objet avait été enregistré par le film il aurait été impossible de le corréler avec l'observation. Environ 1/3 des observations n'ont pu être recherchées sur le film à cause d'un ciel couvert. Quelques 18 % de l'ensemble des observations d'ovnis ont été identifiées dans les archives du réseau avec un bon degré de probabilité. Pratiquement tous furent identifiés comme étant des objets astronomiques. Le coût et la probabilité de réussite d'une adaptation des instruments du Réseau Prairie à la recherche d'ovnis sans interférer sur leur but principal ont été envisagés. Nous pensons que quelque chose pourrait être fait dans cette voie pour un coût raisonnable, mais ne recommandons pas expressément qu'un tel programme soit entrepris en raison de l'aspect peu concluant des informations qui seraient recueillies selon nous.

Un autre programme existant qui fut étudié pour des engistrements d'ovnis non-reconnus fut celui de scanner le ciel nocturne pour étudier la lueur aérienne en haute atmosphère, et la lumière zodiacale. Une étude détaillée fut réalisée sur 2 enregistrements récupérés d'une station des îles hawaiiennes. Un de ceux-ci reste non-identifié mais est supposé être lié à un satellite artificielle à propos duquel les informations ne sont pas facilement accessibles. L'autre a été clairement identifié comme étant un missile sub-orbital lancé de la base aérienne de Vandenberg sur la côte de la Californie du Sud. M. Ayer conclut que en raison de leur couverture du ciel relativement étendue, les luxmètres scrutateurs peuvent être considérés comme des instruments utiles dans la conduite de recherches sur les ovnis. Ceci, cependant, ne doit pas être compris comme une recommandation qu'un réseau de stations de luxmètres scrutateurs soit établi à cette fin.

A également été examiné la possibilité d'adapter à des fins de recherche d'ovnis des radars du type de ceux utilisés par le Bureau Météorologique, et la station radar du Radar Meteor Project de l'Institution Smithsonian située près de Havana (Illinois).

Bien qu'il soit souvent déclaré dans la littérature populaire sur les ovnis que des perturbations magnétiques étaient dues à la présence d'ovnis, l'examen de diverses archives officielles de magnétomètres records n'a fourni aucun indice d'un effet de ce type qui, à notre avis justifierait la mise en place d'un programme observationnel pour rechercher les ovnis par leurs effets magnétiques supposés.