Analyse de rapports d'ovnis

William T. PowersPowers, William T.: Science, p. 11, avril 1967

Je suis ravi de voir que quelques scientifiques proposent des commentaires sur le sujet des ovnis (Lettres, 2 décembre, 23 décembre et 27 janvier). Ils soutiennent la controverse de Hynek (Lettres, 21 octobre) selon laquelle le manque d'attention scientifique est à la fois la cause et l'effet du discrédit dans lequel sont maintenus les ovnis. Burke-Gaffney a déclaré que les rapports d'ovnis ne fournissent pas d'indices d'êtres intellectuels extraterrestres. Bien sûr, il est un fait que nos 500 ou 600 meilleurs rapports, s'ils sont acceptés comme tels, pointent tous précisément vers cette conclusion qui a amené des scientifiques autrement respectables à s'embêêec les ovnis et à chercher une manière de déterminer la vérité ou la fausseté de cette sous-classe de rapports. On n'a pas l'impression que les bons rapports soient si explicites en lisant les journaux du matin ; on doit aller aux documents d'origine et parler directement aux témoins.

La contribution de Cannon à l'observation de Dunbar de 1800 s'ajoutera aux centaines d'autres rapports d'avant 1900. Les effets de la technologie contemporaine sur l'interprétation tels qu'ils sont mentionnés par Cannon ont été discutés plusieurs fois ; Ezechiel a vu un trône volant, et au Moyen-âge, les paysans voyaient des chariots sphériques luisants atterrir, libérant des anges. Dans la grande vague de 1896/1897, des milliers de personnes depuis San Francisco jusqu'au Midwest ont vu des "aéronefs", avec des gondoles, roues à aube, et ailerons. On voudrait savoir si la technologie a le malheureux résultat de multiplier les hallucinations de masse, ou si nous pouvons l'esprit tranquille pousser plus loin.

La suggestion de Cannon que les ovnis soient le résultat de "réflexes" visuels pourrait s'appliquer à certaines observations - il n'est sûrement pas le 1er à suggérer cette possibilité - mais faire cette hypothèse pour l'ensemble des observations est impossible. Lorsque l'on étudie les rapports d'origine et que l'on interroge les témoins, on prend conscience que les ovnis se répartissent en catégories, et qu'une explication qui pourrait s'appliquer à une catégorie ne s'applique pas aux autres. Après tout, il existe d'autres manifestations à côté des choses qui ressemblent à des vaisseaux spatiaux qui pourraient dérouter une personne ayant un niveau d'instruction moyen. Toute tentative d'expliquer l'ensemble des rapports d'ovnis comme étant des satellites et des météores, ou comme étant des hallucinations, ou comme des méprises de phénomènes ordinaires, ou comme étant des plasmas, ou des canulars ne peut mener qu'à l'échec. Le phénomène ovni n'est pas homogène. En 1954, plus de 200 signalements dans le monde entier concernèrent des atterrissages d'objets, de nombreux avec des occupants. Sur ceux-ci, près de 51 % furent observés par plus de 1 personne. En fait, dans toutes ces observations au moins 624 personnes furent impliquées, et seulement 98 de ces gens étaient seuls. Dans 18 cas à témoins multiples, certains témoins n'étaient pas au courant que quelqu'un d'autre avait vu la même chose au même moment et au même endroit. Dans 13 cas, il y avait plus de 10 témoins s1Vallée, JacquesVallee, Jacques Challenge to Science, Regnery, Chicago, 1966. Comment traiter des signalements tels que ceux-ci ? Un fait est clair : nous ne pouvons pas les écarter.

William T. PowersPowers, William T.
Observatoire Dearborn,
Université Northwestern
Evanston, Illinois 60201