L'observation de Luçon

Observations

dimanche 8 février 1976 à 20 h, Jeanine C. (37 ans), demeurant au Château d'Olonne (Vendée), alors qu'elle ferme ses volets, remarque dans le ciel étoilé un feu clignotant blanc, de l'éclat d'une étoile brillante, allant vers le nord, puis, avant qu'il ne disparaisse, un autre point lumineux, également de l'éclat d'une étoile brillante, mais non scintillant et allant vers l'Est. La vitesse des 2 phénomènes est semblable. L'observation dure quelques mn.

En voiture

Le le lendemain Guy B. (chauffeur routier, 39 ans), son épouse (36 ans), Michel B. (30 ans) et leurs enfants (11, 9 et 8 ans) quittent Poîtier où ils étaient à un championnat de pétanque, en Peugeot 504. Leurs phares sont en feux de route.

Peu après Luçon (Vendée), Mme B. aperçoit à travers la vitre de la portière avant droite une masse lumineuse. A l'approche de Beugné l'Abbé, son mari lui demande si elle voit ce qu'il voit. A sa réponse affirmative, il n'ose pas aller plus loin et s'arrête à la sortie du village, les phares et le moteur toujours allumés. Il réveille Michel B. Il est lundi 9 02:05.

Selon Guy B., la soucoupe volante paraît flotter en l'air, immobile sur la droite de la chaussée, à 50 m environ et faire 20 m d'envergure. Elle semble metallique, quoique légèrement floue. Son dessous est plus sombre que son dessus et ses contours légèrement plus lumineux. Après , elle part document en diagonale vers le ciel, vers l'ouest, en devenant plus nette.

Guy B. reprend alors la route et, pendant 2 à 3 km, le phénomène a la dimension de la Lune et toujours la même forme biconvexe, avant de disparaître à l'ouest.

Confirmation ?

Dans la journée, apprenant cette observation, Jeanine C. fait un lien avec son observation de la veille.

A une heure plus tard, le conducteur de la voiture appelle la brigade de Gendarmerie de Luçon.

Enquête

Gendarmerie

2 gendarmes se rendent rapidement sur les lieux de l'observation, mais ne trouvent aucune trace.

Le octobre 1976, la brigade établit un PV du signalement et de l'inspection des lieux.

Rapidement, la presse relate l'affaire s1Ouest France, 02-12 et, du janvier 1977 à février 1977, la gendarmerie des Sables d'Olonne mène une enquête auprès des 3 témoins principaux ; le mercredi 23, leur PV est envoyé aux autorités.

Le cas est par la suite mentionné par la presse spécialisée s2"Nouvelles récentes", LDLN n° 154, p. 26

GEPAN

Alors qu'à l'époque de l'observation le GEPAN n'existait pas encore, le GEPAN commence à enquêter à l'affaire. Claude Poher se rend sur les lieux, avec 3 autres membres de l'organisme.

Leur conclusion :

Nous estimons que les 5 témoins de Luçon ont réellement observé le 9.02.76 un objet volant d'apparence métallique, de forme discoïdale, d'un diamètre probablement supérieur à 10 m.

Par la suite, les 8 membres de son Conseil Scientifique, chargés de vérifier la valeur de la méthodologie de l'organisme, reçoivent chacun une copie des PV de Gendarmerie, ainsi qu'un questionnaire leur demandant leur avis sur l'observation. Sur les 5 qui y répondent, tous considèrent le phénomène comme restant non-identifié, et 1 dissocie le témoignage de Jeanine C. qui a propablement vu le passage de 2 satellites (ou 1 avion et 1 satellite). Enfin, 3 ne voient pas quelle discipline scientifique pourrait aider à résoudre le cas, bien que 2 proposent d'examiner la présence de nuages bas et la possibilité de diffusion de lumière. Ces hypothèses sont toutefois invalidées par le GEPAN lui-même, qui note qu'il n'y avait pas de brouillard ni de source de lumière dans les environs. De plus le phénomène s'est déplacé dans le sens contraire du vent, a gagné rapidement en altitude, et la distance supposée entre le témoin et le phénomène était trop réduite pour permettre une confusion. Il est toutefois indiqué sur le rapport : La Lune se couchait mais n'était pas visible à cause des nuages.

Le mardi 12 septembre 1978, à l'occasion d'une fameuse réunion avec les associations ufologiques française , au siège du CNES à Toulouse, que l'organisme distribue son rapport d'enquête de 43 pages sur l'observation, présenté comme exemple de ses méthodes de travail.

Caudron

Dominique Caudron obtient le rapport du GEPAN le dimanche 24.

Il est tout d'abord surpris que le GEPAN parle d'absence de nuages et de source de lumière alors que le même rapport parle d'une Lune basse masquée par des nuages. Pour lui, d'après les éphémérides, la Lune était bien visible ce soir-là (pas encore couchée, à 7° 15'), au lendemain de son 1er quartier.

Caudron se demande aussi pourquoi seuls 5 témoins sont mentionnés dans la conclusion. Quid du 6ᵉ témoignage ? Il trouve aussi que l'enquête a été réalisée fort longtemps après le témoignage et note que le rapport survole un témoignage bénévole qui parle d'un brouillard du soir contredisant les témoins principaux et les gendarmes.

GEIPAN

Le lundi 12 décembre 2011, le GEIPAN rééxamine le cas, le re-classant en identifié comme étant la Lune. s3"NOTES D’ENQUÊTE, LES SABLES D’OLONNE (85) 09.02.1976", GEIPAN/CNES, 2011-12-12

s4Caudron, Dominique: "Analyse d'un rapport particulièrement crédible ou l'enquête au 2nd degré", Inforespace HS n° 3, 1979-12, pp. 14-38