Biot naît le à Paris (France).
Après avoir servi un court moment dans l'artillerie, il est nommé en professeur de mathématiques à Beauvais, et en devient professeur de physique au Collège de France, à travers l'influence de Pierre-Simon Laplace, dont il a obtenu la faveur de lire les premières épreuves de La mécanique céleste.
en , à un âge inhabituellement jeune, il est élu membre de l'Académie des Sciences.
Cette année-là, en , l'air était tranquille, le ciel était serein, quand on aperçut de
Caen, de Pont-Audemer, et des environs d'Alençon, de Falaise et de Verneuil, un
globe en flammes, d'un éclat très brillant, et qui se mouvait dans l'atmosphère avec beaucoup de rapidité
s1Biot, J.-B. : "Relation d'un voyage fait dans le département de l'Orne pour constater la réalité d'un météore observé à l'Aigle le 6 floréal an 11", édition Baudouin, thermidor an XI.
Il arrive quelque 3 semaines après l'événement, le meilleur qu'il pouvait faire ; il était à 120 miles de distance et les nouvelles ne voyageaient pas vite s2Morrison, Philip : "The Nature of Scientific Proof: A Summary", Symposium de l'AAAS sur les ovnis, 26-27 décembre 1969, Boston (Massachussetts). Edité dans Sagan, Carl-Page, Thornton Leigh : 1972, pp. 276-290.
À cette époque, l'origine des "pierres tombées du ciel" est controversée. Malgré les hypothèses de Chladni dès en qui défendait l'idée que ces pierres provenaient de l'espace et engendraient les bolides lumineux en raison de la chaleur dégagée par friction dans l'atmosphère, beaucoup de scientifiques refusaient de croire à une origine extraterrestre dans ces pierres. Les derniers doutes à ce sujet furent définitivement balayés après la publication à l'Institut de France du rapport de Biot sur la nature de la chute de L'Aigle.
C'est près de 3000 fragments qui s'abattirent dans la région de L'Aigle ce jour-là. Convaincu de l'origine des météorites, Biot est envoyé sur place 2 mois après pour étudier précisément la nature de cette chute. Il rédigea la première carte d'un champ de répartition de météorites, l'ellipse de chute, de près de 11 km2.
Accompagné d'un guide, Biot parcourt la campagne à la recherche de témoignages et de spécimens de météorites. Les témoignages rassemblés émanent de plus de 20 hameaux dispersés sur une grande étendue, les témoins étant de mœurs et d'opinions différentes.
Les moutons, épouvantés par le bruit du météore, se serraient les uns contre les autres
C'était comme un roulement de tonnerre qui dura sans interruption pendant environ 5 mn, et qui était accompagné d'explosions fréquentes semblables à des décharges de mousqueterie.
les pierres tombaient en sifflant autour d'eux comme la grêle
elles exhalaient une odeur de soufre si désagréable qu'on fut obligé de les mettre dehors
Biot indique dans son rapport que tous ces témoignages relatent un phénomène qui concourt à faire admettre qu'il
est tombé des pierres aux environs de L'Aigle ce jour-là. Il achève son rapport en ces termes : Je me suis borné
dans cette relation à un simple exposé des faits ; j'ai tâché de les voir comme tout autre les aurait vus, et j'ai
mis tous mes soins à les présenter avec exactitude. Je laisse à la sagacité des physiciens les nombreuses
conséquences que l'on en peut déduire, et je m'estimerai heureux s'ils trouvent que j'ai réussi à mettre hors de
doute un des plus étonnants phénomènes que les hommes aient jamais observés
.
Suite à son rapport, l'origine extraterrestre de ces "pierres tombées du ciel" ne fera plus de doute, et le physicien Chladni sera alors honoré pour sa clairvoyance.