Oh, disent les technophiles,
la science va arranger tout cela ! Nous allons éradiquer la famine, éliminer la souffrance psychologique, rendre tout le monde heureux et en bonne santé !C'est ça... C'est ce qu'ils disaient il y a 200 ans. La Révolution Industrielle était censée éliminer la pauvreté, répandre le bonheur, etc. On en est loin du compte. Les technophiles sont désespérément naïfs (ou décevants) en ce qui concerne la compréhension des problèmes sociaux. Il sont incapables de comprendre (ou feignent de l'être) que de grands changements au sein d'une société, même s'ils semblent bénéfiques, conduisent à une chaîne d'autres changements, dont la plupart sont impossibles à prévoir (paragraphe 103). Le résultat en est la désagrégation de la société. Ainsi, il est probable que dans leurs tentatives pour mettre un terme à la pauvreté et à la maladie, rendre les personnalités dociles, heureuses, et ainsi de suite, les technophiles créeront des systèmes sociaux extrêmement troublés, peut-être plus qu'actuellement. Par exemple, les scientifiques se vantent de pouvoir combattre la famine en créant génétiquement de nouvelles plantes. Mais ceci permettra à la population humaine de continuer à s'accroître indéfiniment, et il est bien connu que la surpopulation conduit à une augmentation de stress et d'agressivité. C'est au moins un exemple de problème prévisible qui pourrait advenir. Nous pouvons en inférer que, comme l'a montré le passé, le progrès technique amène de nouveaux problèmes bien plus vite que les anciens ne peuvent être résolus. Ainsi, une longue et pénible période d'ajustements sera nécessaire aux technophiles pour débarrasser leur Meilleur Des Mondes de ses bugs (s'ils s'y arrivent). Dans le même temps la souffrance s'accroîtra. Il n'est donc pas certain du tout que de la survie de la société industrielle résultera moins de douleurs que de son effondrement. La technologie a placé la race humaine à un endroit d'où il n'est pas facile de trouver une issue facile.