Enfin, la police me croit

Les petits êtres aux yeux bridés savaient peut-être que j'étais seul avec Serge, quoi qu'il en fut, je m'étais une nouvelle fois retrouvé face à eux, sans témoins. Lorsque ma femme revint, je lui annoncai qu'ils étaient revenus.

Qui ?

questionna-t-elle.

Les petits hommes de la soucoupe

, répondis-je.

Je lui racontai les diverses péripéties de cette aventure. Elle blêmit.

Tu as eu l'audace d'emmener le gamin a bord de cet engin ?

Et Serge de dire :

- Maman... le monsieur, il a pris une cocotte.

Je suppliai ma femme de garder le silence sur cette nouvelle affaire. Je pris ensuite la voiture pour aller prévenir le commissaire de police d'Onnaing à qui je racontai ma nouvelle aventure. Aprés m'avoir longuement écouté, le commissaire Goucher me conseilla de ne pas ébruiter cette dernière immixtion le black-out total fut donc décidé par les autorités, dés le vendredi 10. Malgré ma mauvaise expérience avec la police un mois plus tôt, j'avais quand même décidé de tout raconter au commissaire. Pourquoi ? Logiquement, n'aurais-je pas du me taire ? Est-ce ma seule volonté qui me poussa à agir ainsi ? J'en doute, car en allant prévenir la police, j'étais parfaitement conscient des risques que j'encourais. Dés cet instant, je compris que j'étais "télécommandé", que je ne réagissais plus comme un homme normal, mais comme un robot. J'étais une machine ! Mon audition et ma déposition terminées, le commissaire Gouchet m'accompagna jusqu'au passage à niveau. Le policier constata les traces laissées par l'astronef et s'exclama :

C'est phénoménal ! Ils sont revenus.

Il fit instantanément prévenir les autorités compétentes qui arrivèrent le lendemain avec armes et bagages laboratoire roulant, matériel de détection, appareils photographiques, etc. Les enquêteurs découvrirent sur 5 traverses 18 traces identiques aux précédentes, ainsi qu'un cercle d'herbes couchées et flétries. Il y avait une distance de 300 m entre les 2 lieux d'atterrissage. L'inspection du terrain ne dura qu'une journée une éternité pour moi qui me tenais à l'écart, craignant d'étre emmené, interrogé, "électrocuté", drogué. On me laissa libre, mais l'espace d'un instant je tremblai pour ma femme. Celle-ci, malgré mes recommandations, avait parlé de ce nouvel atterrissage. Un inspecteur la sermonna sérieusement. Il ne mâcha pas ses mots.

Nous vous interdisons de parler de cette affaire, vous n'en avez pas le droit, c'est bien compris ? Cela relève de la Défense Nationale et de nul autre. Si vous passez outre, vous serez incarcérée ainsi que votre mari. Si vous avez des enfants pensez à eux, car ils seraient confiés à l'Assistance publique !

Une telle menace ferait taire les plus bavards. Le policier fut assuré que ma femme ne parlerait plus. Deux journaux seulement mentionnèrent cette nouvelle affaire : Nord-Matin et France-Soir. Par la suite, je me sentis surveillé dans mes déplacements, mais je n'eus aucun ennui. Quelques mois passèrent. L'affaire fut oubliée du public bien que la presse, de temps à autre, en parlât encore. Le calme revint et, un peu plus tard, je consentis à donner une interview clandestine au Poste Parisien en espérant recevoir un peu d'argent. Je ne reçus que des poignées de mains en guise de remerciements Aprés avoir été filmé par les "Actualités", je perdis mon emploi aux aciéries de Blane-Misseron, je retrouvai - grâce a un ami - un emploi de cadreur.

Finalement, et peut-être à cause de ce qu'elles avaient trouvé dans la "boîte", les autorités conclurent. Les traces examinées n'étaient pas celles laissées par un engin secret terrestre, il semblerait qu'une "soucoupe volante" se soit posée dans ce lieu par 2 fois.

Plus de concessions

On se demandera, légitimement, pourquoi je n'ai pas parlé de tout cela plus tôt. Il y a plusieurs raisons. A cette époque et après celle-ci, je craignais toujours pour la vie de ma famille. 26 ans plus tard, si je consens à raconter mon témoignage (qui a souvent été faussé) c'est parce qu'un auteur sérieux s'est déplacé depuis le Midi de la France pour me rendre visite à Tours, afin d'obtenir des renseignements approfondis sur l'affaire de Quarouble. Certains journaux ont dénaturé la vérité, ce qui a donné un coté fantastique et rocambolesque à mon aventure. L'origine de celle-ci résidait en l'atterrissage d'un engin et d'humanoïdes avec traces sur le sol. Je n'ai rien dit de plus et cela s'est transformé en histoire a sensation. Tout ce tapage a certainement contribué à jeter le doute sur l'affaire de Quarouble qui parut à "la Une" des journaux du monde entier. Alors qu'on ne savait pratiquement rien, mon histoire devenait véritablement étrange. C'est en songeant à la mémoire de ma 2nde épouse et de Marc Thirouin que j'ai voulu mettre la vérité a sa place, mais aussi pour obéir à certaines lois cosmiques contre lesquelles j'ai trop longtemps résisté. Délégués par l'ufologue Jimmy Guieu, Roger Luc Mary et sa jeune femme - qui est également son assistante - Ont enregistré mes déclarations pendant de longues heures. L'écrivain et son épouse me croient sincère tout comme je crois en la compétence de Roger-Luc Mary : lui et moi, d'un commun accord, avons décidé de ne nous faire (et de ne faire) aucune concession. A ce propos, Roger-Luc Mary propose une hypothèse sur la mort de mon chien, une hypothèse qui demeure la sienne, je ne l'approuve ni ne la réprouve. Il est néanmoins évident que je ne possède pas les connaissances de ce chercheur. Par ailleurs, il est vrai, qu'en peu de temps je perdis 2 animaux qui m'étaient chers et que je ne peux plus en garder aucun ; pourtant, je voudrais donner mon avis en ce qui concerne la mortalité des poules. A la suite du premier atterrissage, quelques jours après, toute ma volaille fut victime du choléra diphtérique. On me dit que ce cas n'était pas unique dans la région ou il y avait également une épidémie de fièvre aphteuse. Ma voisine du passage a niveau 78, Mme Edwige Soriau, m'apprit que ses poules étaient mortes. Comment le virus s'est-il propagé ? Je n'en sais rien. En tout cas, une chose me semble certaine cela n'a rien à voir avec l'atterrissage.

De graves ennuis, mais aussi un ami

Ce fut le commencement de toute une série d'ennuis (perte d'emploi, de logement, etc.) que l'administration et la SNCF provoquèrent. j'étais un indésirable ! La commune de Quarouble me procura un baraquement en bois que je dus mettre en état durant 3 mois. Nous étions en l'année suivante. C'est dans cette maisonnette que je fis la connaissance de Marc Thirouin qui vint m'interviewer. Les "Martiens !"... Encore ! J'en avais par dessus la tête et ne le cachais pas au visiteur. Celui-ci prit alors un pot de colle et m'aida à tapisser ma nouvelle maison. Je n'en croyais pas mes yeux un journaliste (que j'avais reçu sèchement) qui ne se proposait même pas a m'aider et qui "mettait la main a la pâte" ! On ne pouvait que sympathiser avec un tel homme ! Il devint mon ami. Et il prouva qu'il l'était en gardant le secret sur ce que je devais lui confier. Ces confidences concernaient la "boite", l'engin que j'avais vu dans le blockhaus, ma rencontre avec le véritable inventeur du V-1, etc.

Et brusquement l'amour...

Mon épouse et moi ne vivions plus en excellente intelligence. Lors de mes déplacements, je rencontrais parfois des aventures sans lendemain, mais celles-ci se renouvelaient de plus en plus et, alors que j'avais été un homme tout a fait normal, je me rendis bientôt compte qu'un appétit sexuel grandissait en moi en devenant de plus en plus exigeant. Ce n'était pas tout, un nouvel état d'esprit m'habitait sans très bien m'en rendre compte, je cherchais chez les femmes quelque chose de supplémentaire, mieux qu'un simple plaisir égoïste. Une véritable notion de "partage" se glissait dans mon être sans que j'en aie véritablement conscience. Ce "partage", je ne pouvais assurément pas le vivre avec mon épouse légitime. Le hasard mit alors sur mon chemin une femme hors du commun, à laquelle mon cœur et mon esprit demeureront attachés bien au-delà de la mort Marie-Jeanne... D'emblée, ma liaison avec elle m'apparut inévitable, solide, et un peu folle aussi. Mais l'amour-fou n'est-il pas plus fort que l'amour-sage, habituel, ennuyeux ? On parle difficilement de quelqu'un que l'on a aimé passionnément et qui a disparu. Je ne dirai donc pas grand-chose de l'amour que Marie-Jeanne et moi avons partagé. En août 1960, je quittai Quarouble pour m'installer en Touraine avec Marie-Jeanne. Je trouvai un emploi de transporteur routier, je travaillai ensuite dans le cirque Pinder. Marie-Jeanne et moi eûmes un enfant : Marc. Malheureusement, il naquit handicapé physique. Nous dûmes le confier à un établissement spécialisé. Nous quittâmes la Touraine pour Paris ou un emploi mieux rémunéré m'était offert. Enfin, après 3 ans de vie parisienne, nous revâmes a Tours pour nous y installer définitivement.

Une vision de cauchemar

Marie-Jeanne ne voulait pas entendre parler de mon aventure qui avait défrayé la chronique. Elle n'était pas vraiment sceptique mais, plutôt, impressionnable. Elle fut cependant le témoin d'un fait incroyable : un soir de février 1976, Marie-Jeanne est éveillée par une forme humaine. Avant la disparition de celle-ci, Marie-Jeanne a le temps d'apercevoir l'aspect de cette forme ainsi que 2 têtes dont les yeux sont phosphorescents. Cette vision dura, environ, une dizaine de secondes alors que je regardais la télévision dans le salon. Marie-Jeanne conta cette aventure a Michel Leproust qui la consigna dans mes dossiers :

Cela faisait 2 heures que je dormais à la place de Mario, expliqua Marie-Jeanne a Michel Leproust, quand, soudain, je sens une sorte de picotement à l'épaule droite, ce qui m'éveille brutalement et, effrayée, j'appelle Mario. Je saute hors du lit : Je vois une ombre qui va se cacher dans un coin formé par la fenêtre, le mur et l'armoire parallèle au lit. Mes mains ont glissé sur une sorte de survétement. A cet instant, j'ai eu une vision cauchemardesque : par la fenêtre, je vis une tête qui me regardait avec des yeux rouges, phosphorescents. La tête était renversée, comme si l'étre avait été suspendu par les pieds. Puis, tout disparut vers le haut. J'aperçus alors le même visage dans l'encoignure de la fenêtre et du mur. La taille de l'être me parut égale à celle d'un enfant. Il se sauva par la fenêtre en faisant claquer les ventaux, et fila horizontalement vers le haut. J'ai eu le temps d'apercevoir un vêtement mat. Quand Mario est arrivé dans la chambre, il a vu la forme disparaître. J'ai eu des sueurs froides et je suis allée me réfugier dans les W.-C., seul lieu ne donnant pas sur l'extérieur. J'y suis restée environ 3 heures. Quand j'en suis sortie pour aller me recoucher, Mario dormait. Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit.