Le meilleur cas d'ovni de tous les temps ?

Huyghe, Patrick: The Anomalist n° 8, Printemps 2000, pp. 113-136, 2000

Un examen et une mise-à-jour sur l'incident de Socorro

Introduction

Interprétation d'artiste par Chris Lambright
Interprétation d'artiste par Chris Lambright

Comme aucune histoire d'ovni auparavant, l'incident de Socorro a réussi à convaincre toute une génération de gens que les ovnis n'étaient pas simplement des objets mystérieux volant autour de nos cieux, mais étaient probablement pilotés par les habitants d'un autre monde. Le cas de Socorro ne fut certainement pas la 1ère proclamation d'une rencontre apparente avec des extraterrestres. De telles histoires circulent depuis au moins 1/2 siècle. Mais jusqu'à ce que l'observation du policier Lonnie ZamoraZamora, Dionicio fasse l'actualité en 1964, tous les autres récits de rencontres avec le peuple de l'espace venaient de témoins de crédibilité et réputation douteuse. Et leurs histoires étaient risibles.

L'histoire de Zamora fut différente. Il était policier, un témoin hautement crédible. C'est ainsi qu'avec ce cas, le sentiment général — même au sein des croyants aux ovnis — qu'il y avait quelque chose d'absurde, si ce n'est de risible, à propos des humanoïdes, tomba simplement en miettes. à partir de là, les petits pilotes associés aux atterrissages d'objets mystérieux appelés ovnis furent irrévocablement liés au phénomène.

L'événement

L'après-midi du vendredi 24, le ciel au-dessus de Socorro (Nouveau-Mexique), était clair et ensoleillé, avec juste quelques nuages épars. Le vent soufflait fort, cependant, et la loi elle-même vrombissait avec force à la poursuite d'un chauffard en Chevrolet noire. Lonnie Zamora, un officier de police de Socorro, conduisait la voiture de police n° 2, une Pontiac blanche de vendredi 24, et alors qu'il pourchassait le contrevenant à vendredi 24 17:45 ce vendredi après-midi, il entendit soudain un rugissement et vit une flamme dans le ciel. Pensant qu'une cabane à dynamite de la zone avait pu exploser, Zamora décida sagement d'abandonner la poursuite et se dirigea plutôt vers la flamme mystérieuse.

Portant des lunettes de soleil vertes par-dessus une paire de verres correcteurs, Zamora regarda la flamme descendre lentement alors qu'il continuait à conduire. La flamme était couleur bleue et orange et avait une forme d'entonnoir. Elle était 2 fois plus large à sa base qu'à son extrêmité et 4 fois plus haute que large. Zamora ne put voir la base-même de la flamme cependant, alors qu'il continuait à rouler derrière une colline.

Le bruit que Zamora entendit était clairement un rugissement, pas une explosion ou un bruit de réacteur. Alors qu'il conduisait les fenêtres baissées sur la route caillouteuse menant à la cabane de dynamite, le bruit émis par la flamme passa d'une fréquence élevée à une fréquence basse en une dizaine de secondes environ.

Pendant ce moment Zamora eut une difficulté considérable à rouler en haut de la colline raide et rugueuse. Les roues de sa voiture continuaient à s'ensaboter dans les cailloux et la rocaille instable, et par 2 fois il dût reculer pour essayer à nouveau. A la 3ᵉ tentative, il ne remarqua plus la flamme ni le bruit, mais finit par réussir à grimper la colline de 60 pieds de long.

Une fois au sommet, Zamora roula lentement vers l'ouest sur la route gravillonneuse, mais sans rien remarquer pendant mars 1965 à lundi 20.

Regardant autour de lui à la recherche de la cabane de dynamite, dont il ne pouvait se souvenir l'endroit exact, il remarqua soudain un objet brillant au sud, à 800 pieds de là environ. Il arrêta immédiatement sa voiture et observa la scène pendant quelques secondes.

Tout d'abord l'objet brillant en haut devant le fit penser à une voiture retournée à l'envers. Voyant 2 personnes en combinaisons blanches près de l'objet, il suspecta qu'elle avait été retournée par des gamins. La "voiture" avait l'air blanche devant le paysage de mousses et les 2 personnages semblèrent normaux à Zamora, qui supposa qu'il s'agissait de petits adultes ou de grands enfants. Ils faisaient environ 1/3 de la taille de l'objet, ou 4 pieds à 4.5 pieds de haut environ. Un d'entre eux se tourna alors vers Zamora et sembla effrayé.

Espérant être d'une aide quelconque, Zamora commença à rouler rapidement vers eux. Sur le chemin, il indiqua par radio au bureau du sheriff avoir trouvé un accident possible et sortir de sa voiture, pour examiner la situation dans l'arroyo, une coulée asséchée peu profonde. Toujours en parlant à la radio, il stoppa sa voiture à 100 pieds environ de la "voiture retournée." Alors qu'il commençait à ouvrir sa porte, Zamora fit tomber son micro, qu'il ramassa et replaça sur son support avant de sortir de la voiture. Pendant ce moment, Zamora entendit 2 ou 3 "coups" forts, espacés de ou moins. Comme si quelqu'un avait ouvert et fermé une porte de voiture en la faisant claquer.

Même avant qu'il se tourne vers la scène, Zamora avait une nouvelle fois entendu le rugissement, qui était devenu plus fort, montant d'un ton bas à un ton aigü. Au même moment, il vit la flamme sous l'objet, dont il réalisa finalement qu'il ne s'agissait pas du tout d'une voiture. L'objet s'élevait tout droit lentement, émettant depuis le milieu de sa face inférieure une flamme bleue légère, dont la base était de couleur orange. La flamme semblait remuer la poussière dans les environs immédiats mais il n'y avait pas de fumée.

Depuis une distance de 800 pieds environ Zamora eut un bon apperçu de l'objet. Il avait la forme d'un oeuf et était couleur aluminium. Il n'avait pas de portes, ni de fenêtres, ni d'autres caractéristiques à part des inscriptions en rouge. Ces inscriptions à la manière d'un insigne occupaient près de 2.5 pieds de large au milieu de l'objet. Lorsque l'objet fut à environ 3 pieds , Zamora remarqua qu'il semblait avoir des "pieds" à sa base, inclinés vers l'extérieur et orientés vers le sol.

Alors que le rugissement grandissait, Zamora pensa que l'objet allait peut-être exploser, se détourna et, paniqué, courrut retourner à sa voiture. A un moment, alors qu'il regardait en arrière vers l'objet, il tapa sa jambe contre le pare-chocs arrière de sa voiture, tomba au sol, et perdit ses lunettes. Il se releva tout de suite cependant, et continua de courrir vers le bord de la colline. Alors qu'il jettait un œil en arrière il remarqua que l'objet s'était élevé complètement hors de la coulée et était maintenant dans les airs au même niveau que sa voiture de police.

Il était si effrayé par le rugissement qu'il comptait bien continuer à dévaler la colline, mais arrivé là le rugissement s'arrêta et il entendit un gémissement aigü qui dura peut-être . Zamora plongea alors juste par-dessus la colline, tourné vers le sol, et couvrit son visage de ses bras. Dans le silence qui suivit, cependant, il décida de regarder en l'air et lorsqu'il le fit, vit l'objet partir en direction du sud-est. Il voyageait en ligne droite, à environ 10 pieds à 15 pieds du sol, passant à 3 pieds de la cabane de dynamite de 8 pieds de haut.

Zamora revient alors en courrant à sa voiture, gardant un œil sur l'objet alors qu'il montait et se dirigeait au large de la campagne, silencieusement et sans flamme. Il ramassa ses verres correcteurs, mais laissa ses lunettes de soleil sur le sol, et rentra dans la voiture. Il appela immédiatement par radio Ned Lopez, l'opérateur radio de la police, et lui dit de regarder par la fenêtre, pour voir s'il pouvait voir un objet. Qu'est-ce que c'est ? demanda Lopez. Ca ressemble à un ballon, répondit Zamora, qui pouvait toujours voir l'objet en parlant à Lopez. Il semblait s'élever lentement et "rappetissir" au loin très vite. Après avoir passé Box Canyon ou Six Mile Canyon Mountain, il disparût simplement.

Zamora donna alors des instructions à Lopez et au sergent M. Samuel Chavez, un patrouilleur d'état du Nouveau-Mexique, sur la manière de le retrouver. Alors qu'il attendait, il sortit son stylo et fit un croquis de l'insigne qu'il avait vu sur l'objet. Ce qu'il dessina était un demi-cercle au-dessus d'une flèche pointant vers la haut depuis ligne droite de base n1(on suspecte que le dessin de Zamora fut par la suite "changé" par l'enquêteur de l'Armée US et que Zamora décrivit à l'origine l'insigne comme "un 'V' inversé avec 3 lignes parallèle en-dessous.") Zamora descendit alors là où l'objet s'était trouvé et vit les broussailles brûler en plusieurs endroits. A ce moment il entendit le sergent Chavez l'appeler sur la radio de police dans sa voiture, demandant sa position. Zamora retourna alors à son véhicule et dit à Chavez de regarder droit devant lui — il se tenait juste là.

Le même jour à New York

Le vendredi 24 10 h — environ 10 h avant l'événement de Socorro — Gary Wilcox, un fermier vivant à TiogaCity (New York), vit un appareil qui ressemblait vraiment beaucoup à celui vu à Socorro, ainsi que 2 personnages similaires habillés de manière presque identique. Wilcox décrivit avoir vu un objet brillant dans les bois. Alors qu'il l'approchait, il vit un objet en forme d'oeuf de 20 pieds de long stationnant à 2 pieds au-desus du sol. Lorque Wilcox commença à examiner l'objet, il fut confronté à 2 êtres, chacun de 4 pieds de haut environ et portant des combinaisons blanches argentées qui recouvraient leur tête. Les personnages trapus portaient des plateaux sur lesquels se trouvaient des échantilons de sol.

Un des êtres approcha Wilcox et commença à lui parler en anglais. Ils parlèrent pendant de sujets tels que la pollution de l'air, les sondes spatiales, les méthodes d'agriculture et le fait que les êtres prétendaient venir de Mars. Les martiens dirent à Wilcox de ne parler à personne de son aventure, puis entrèrent dans leur vaisseau, qui émit un son de ralenti en décollant.

Wilcox réalisa à quel point son histoire était absurde et pensa que quelqu'un lui faisait une blague. Il appela alors sa mère pour lui raconter ce qui était arrivé, et l'histoire finit par sortir. Dans les jours qui suivirent, diverses personnes vinrent interroger Wilcox, dont le sheriff, 2 agents fédéraux, ufologues et des journalistes de presse. Ils trouvèrent tous en Wilcox un sujet très réticent ; certainement personne que l'accuserait d'être à la recherche de publicité. Wilcox n'entendit pas parler de l'événement de Socorro avant une semaine plus tard, lorsque son père lui montra une coupure de presse à ce sujet.

L'enquête

L'officier de police Lonnie Zamora produisit ce croquis de l'insigne qu'il observa sur l'objet encore inexpliqué
L'officier de police Lonnie Zamora produisit ce croquis de l'insigne qu'il observa sur l'objet encore      inexpliqué

Quelques minutes après la rencontre, l'enquête sur l'incident de Socorro commença. Au travers de coincidences comme de circonstances, ce sera l'un des incidents d'ovnis les plus enquêtés de l'histoire.

Le sergent Chavez de la Police d'Etat du Nouveau-Mexique arriva dans sa voiture juste quelques instants après que Lonnie Zamora ait vu l'objet disparaître au loin. Chavez jeta un œil à Zamora qui était pâle et en sueur. On dirait que tu as vu le diable, dit-il. Peut-être que je l'ai vu, répondit Zamora. Lorsqu'il mis le patrouilleur au courant de ce qui s'était passé, Chavez fut sceptique. Par la suite, il regarda subrepticement dans la voiture de Zamora à la recherche d'outils qui auraient pu être utilisés pour produire les traces d'atterrissage qu'ils allaient découvrir. Il ne trouva rien permettant d'incriminer Zamora, cependant.

Lorsque Zamora et Chavez commençèrent à marcher le long de l'arroyo où Zamora avait vu l'objet, ils trouvèrent des traces de brûlures ici et là. De la fumée semblait venir d'un buisson brûlé, mais il n'y avait pas de flammes ni de braises. Chavez remarqua que le buisson brûlé était au centre de 4 empreintes triangulaires. Chavez cassa alors une branche du buisson mais il était froid au toucher. Les 4 empreintes au sol avaient apparemment été faites par les pieds de ce qui avait atterri là, quoi que ce fût.

Quelques minutes plus tard, le policier d'état Ted V. Jordan, sous-sheriff James Luckie, et l'inspecteur de bétail Robert White, qui était tombé sur le traffic radio de la police, arrivèrent tous et examinèrent le site. Jordan prit des photographies. vendredi 24 19 h Chavez et Zamora partirent rejoindre les bureaux de la Police d'Etat. Lorsqu'ils arrivèrent, Zamora parla à l'agent du FBI J. Arthur Byrnes, Jr., qui se trouvait être au bureau pour une autre affaire et avait entendu parler de l'incident sur la radio de la police.

Byrnes contacta immediatement l'officier en charge au Site d'Essais de White Sands qui à son tour contacta le capitaine de l'Armée Richard T. Holder, l'officier militaire senior le plus proche. Holder arriva à la station plus tard, et lui comme Byrnes interrogèrent Zamora. Par la suite ils visitèrent le site en compagnie de plusieurs officiers de police de Socorro. Puis, de retour au poste de police, Holder appela une police militaire, qui établit un périmètre autour du site le soir-même et, à l'aide de lampes-torches, prirent des mesures et recueillirent des échantillons. le lendemain, Holder avait terminé son rapport sur l'incident. Plus tard encore ce matin-là, Holder allait recevoir l'appel d'un colonel dans la salle de commandement de l'Etat-Major Inter-Armées du Pentagone qui voulait être tenu au courant de l'incident sur le brouilleur.

L'Air Force commença alors son enquête. Le major Hector V. Quintanilla, qui était directeur du projet Blue Book pour l'US Air Force depuis seulement 1 an lorsque survint le cas de Socorro, admit que ce fut un enfer lorsque l'histoire parut dans les journaux le samedi 25 01 h. Des journalistes commençèrent à appeler Quintanilla tôt chez lui, de sorte qu'il partit à son bureau immédiatement pour diriger l'enquête. Lorsqu'il arriva là-bas les téléphones sonnaient, sonnaient, sonnaient, se souvient-il ; il y avait une douzaine d'appels en attente pour lui. Mais il ne répondit à aucun. La 1ère chose qu'il voulait faire était de joindre le major William Connor, l'officier enquêteur sur les ovnis à la base aérienne de Kirkland à Albuquerque (Nouveau-Mexique), à 55 miles de Socorro. Bien que Conner fut inexpérimenté, le sergent David Moody, qui était l'analyste en chef de Quintanilla, se trouvait être en affectation temporaire à Kirkland.

Cela prit des heures à l'enquête de l'Air Force pour se mettre en route. Un compteur Geiger dût être trouvé ainsi que le photographe de la base. Moody et Conner finirent par réussir à vérifier la radioactivité du site 2 jours après l'événement, mais les résultats furent négatifs. Ils ne parvinrent pas non plus à trouver une quelconque piste radar du passage de l'objet. De plus, Moody et Conner obtinrent des copies de l'enquête préliminaire de Holder ainsi que les photographies que le sous-sheriff Jordan avait prises.

Les échantillons de sol pris sur la scène le soir du la veille furent analysés par le Air Force Materials Laboratory. Une analyse spectrographique achevée le mardi 19 mai 1964 ne révéla aucun matériau étranger dans le sol qui pourrait indiquer la présence d'un propulseur. Pas plus que le labo ne trouva de quelconque différences significatives de composition entre les échantillons de contrôle et ceux du site. Le labo conclut qu'il n'y avait eu aucun résidu étranger sur le site.

Les media d'actualités exerçaient une pression sur le Bureau de l'Information de l'Air Force pour avoir une réponse mais, nota Quintanilla, il n'y avait rien à partir de quoi nous pouvions tirer une conclusion définie ou une évaluation digne de ce nom. Quintanilla n'avait aucune idée de ce que Zamora avait vu, mais il était déterminé à découvrir ce que c'était. Il décida d'envoyer le conseiller scientifique de Blue Book, l'astronome de l'Université Northwestern Josef Allen HynekHynek, Josef Allen, à Kirkland pour assister l'enquête.

Dans le même temps, le dimanche 26 avril 1964, Jim et Coral E. Lorenzen de l'Organisation de Recherche sur les Phénomènes Aériens de Tucson étaient arrivés pour mener leur propre enquête. Ils trouvèrent que les empreintes laissées par les pieds de l'objet couvraient une zone de 8 pieds sur 12 pieds . Les empreintes étaient de forme triangulaire et de 3 à 4 pouces de profondeur. Ils signalèrent aussi 4 depressions circulaires, d'environ 4 pouces 1/2 de diamètre et approximativement 3 pouces de profondeur ; ils supposèrent que celles-ci avaient été faites par l'échelle que les personnages avaient dû utiliser pour entrer et sortir de l'appareil. 4 autres empreintes avec une petite forme de croissant au milieu furent trouvées là où les personnages se tenaient ; on pensa qu'il s'agissait de leurs empreintes de pas.

Le 04-28 vit l'arrivée de Raymond D. Stanford, représentant le Comité National d'Enquêtes sur les Phénomènes Aériens, un groupement ufologique privé mais de haut niveau basé à Washington, D.C. Stanford, un voyant qui avait vu des ovnis de nombreuses fois lui-même, interrogea aussi Zamora, visita le site, et recueillit ce qui sembla être des erraflures métalliques sur une roche dans l'une des dépressions dans le sol où l'objet avait atterri. Une analyse ultérieure par des scientifiques du Centre de Vol Spatial Goddard à Greenbelt, dans le Maryland, révéla que le matériau était simplement de la silice — juste du sable. Mais Stanford insiste sur le fait que le scientifique faisant l'analyse lui avait initialement dit que les éraflures étaient un alliage zinc-fer différent de tous ceux connus sur Terre, indiquant que l'objet de Socorro aurait pu être un appareil extraterrestre.

De nombreuses personnes enquêtèrent sur l'incident de Socorro, mais probablement personne ne fit un travail aussi approfondi que Ray Stanford, dont Socorro Saucer in a Pentagon Pantry (s1Blueapple Books, Austin, Texas, 1976) fut le seul et unique livre publié sur l'incident de Socorro. Malgré sa perfection, cependant, l'enquête de Stanford est considérablement colorée d'une attitude quasi-paranoïaque, largement répandue à l'époque, au sujet d'une politique de secret de l'Air Force sur les ovnis. Stanford était convaincu que les autorités avaient essayé de dissimuler leur implication dans le cas de Socorro, de cacher les indices et leurs implications. En fait, l'agent du FBI Arthur Byrnes demanda que son nom ne soit pas mentionné comme participant à l'enquête de Socorro. Byrnes avait aussi demandé à Zamora de ne pas mentionner avoir vu les 2 personnages associés à l'objet. Et le capitaine de l'Armée Holder suggéra à Zamora qu'il ne mentionne pas le symbole qu'il avait vu sur le côté de l'appareil à quiconque à part à des enquêteurs officiels.

Plus tard, Stanford apprit par James McDonald, un physicien de l'atmosphère senior de l'Université d'Arizona, qu'un chimiste radiologique du Public Health Service de Las Vegas avait analysé les matériaux recueillis à Socorro, dont du sable vitrifié qui avait été recueilli sur le site d'atterrissage. Mais il semble que le personnel de l'Air Force prit toutes les notes et matériaux du chimiste et lui demanda de ne plus en parler. L'Air Force avait aussi pris (et jamais retourné) les photographies du site d'atterrissage que le patrouilleur d'état Ted Jordan avait prises après le départ de l'objet ; la raison pour laquelle la pellicule ne fut jamais rendue à Jordan ? Elle fut ruinée, apparemment irradiée.

Au moment où l'astronome Hynek arriva à Socorro pour le compte de l'Air Force, il y avait peu de choses qu'il puisse faire pour ajouter à l'effort d'enquête déjà mené. Zamora reconstitua l'épisode entier pour Hynek, qui erra également loin de la scène effective de l'incident, à la recherche de traces d'atterrissage similaires dans la zone, mais n'en trouva aucune. Les traces elles-mêmes ne faisaient que 2 ou 3 pouces de profondeur, étaient sabloneuses, argileuses et hard-packed, et semblaient avoir été écopées, comme si un dispositif mécanique énorme s'était mis en position avec une certaine douceur. Hynek observa personnellement certains des buissons épineux qui avaient été carbonisés dans le voisinage immédiat de l'incident.

Hynek décida de se focaliser sur le caractère et les relations des personnes impliquées, Zamora en particulier. Il espéra invalider le témoignage de Zamora d'une manière ou d'une autre, mais cet effort échoua. Mon opinion est, conclut Hynek, qu'un événement réel, physique a eut lieu dans la périphérie de Socorro cet après-midi-là...

Dans le même temps Quintanilla procéda à ses propres vérifications. Il appela le Centre de Contrôle de Ballons de la base aérienne de Holloman au Nouveau-Mexique, afin de vérifier l'activité des ballons dans la région au moment de l'incident. Lui et sa secrétaire Marilyn Beumer Stancombe appelèrent toutes les stations météo et bases de l'Air Force du Nouveau-Mexique concernant le lâcher de ballons météo. Il examinèrent également la possibilité d'une activité d'hélicoptère, ainsi que les vols d'appareils gouvernementaux et privés dans l'état, qui auraient pu donner une explication aux observations de Zamora.

Mais tout se révéla négatif. Il n'y avait eu aucun hélicoptère, ballon ou appareil non-identifié dans la région et les installations radar de Holloman et Albuquerque n'avaient observé aucun blips inhabituels, bien que le site de radar le plus proche de Socorro, le Holloman Moving Target Indicator Radar, ait été éteint ce jour-là à 16 h. Désepéré, Quintanilla appela même la division reconnaissance du Pentagone et le Service d'Immigration. Finalement, en dernier recours, il décida de vérifier auprès du Poste de Commandement de la Maison Blanche. Mais cela se révéla aussi être une impasse — un général informa Quintanilla que la seule activité qu'ils avaient eue dans la zone était des vols de U-2, le 1er avion espion de haute altitude de l'Amérique à l'époque.

Après des jours à vérifier une chose et une autre, Quintanilla finit par recevoir le rapport de Hynek sur Socorro. Mais celui-ci n'ajouta pratiquement rien au rapport que Connor et Moody avaient soumis. En fait, Quintanilla était furieux contre Hynek d'avoir soufflé sur les braises lors de ses conférences de presse sur le sujet. J'étais déterminé à résoudre le cas envers et contre tout, notera Quintanilla. Mais, comme Hynek, il était convaincu qu'un véritable appareil physique s'était trouvé là. La question était : était-ce extraterrestre ou de fabrication humaine ?

Quintanilla suspectait que la solution au cas se trouve dans un hangar de la base aérienne de Holloman. Après avoir tiré quelques ficelles au Pentagone, Quintanilla prit lui-même l'avion pour Holloman afin d'interroger en longueur le commandant de la base. Au cours de sa visite de 4 jours, Quintanilla parla à tout le monde et fit des recherches d'un bout à l'autre de la base. Il passa même un autre jour avec les contrôleurs les plus au bas de l'échelle de la Zone de Missiles de White Sands. Mais en définitive il repartit déprimé, convaincu que la réponse au mystère de Socorro ne résidait finalement pas à Holloman.

Sur le chemin du retour à la base aérienne de Wright Patterson (Ohio), Quintanilla aboutit à une autre solution potentielle au mystère de Socorro. Zamora aurait-il pu voir un prototype du module d'atterrissage lunaire testé sur le terrain ? Dès son retour, il demanda à être informé sur le sujet, les recherches sur l'atterrisseur pour le programme lunaire Apollo étant menées juste là, à Wright Patterson. Il passa beaucoup de temps à suivre cet piste, et pour de bonnes raisons. C'était une excellente supposition.

Fin 1962 la NASA avait sélectionné Grumman pour fabriquer cette pièce de matériel cruciale pour la course à la Lune de l'Amérique. Le contrat fut signé le lundi 14 et Grumman passa les 3 premiers mois à établir une forme externe acceptable pour le véhicule. Beaucoup d'attention fut concentrée à imaginer à quoi la surface de la Lune ressemblerait et comment un atterrissage pouvait être conçu en toute sécurité. Les concepteurs réalisèrent qu'ils n'avaient pas besoin d'un véhicule profilé aérodynamiquement, comme cela aurait été nécessaire dans l'atmosphère terrestre. L'appareil ne devant opérer que dans le vide spatial, il pouvait avoir une apparence aussi maladroite que nécessaire. Comme l'appareil de Socorro, ce serait un véhicule pour 2 hommes.

La NASA décida que les systèmes de propulsion de l'atterrisseur seraient testés à White Sands. Ils prévoyèrent également de tester le module lunaire en vol au Nouveau Mexique, selon une histoire du programme par la NASA. Mais au fil des années, la conception de l'atterrisseur lunaire changea considérablement, et à la fin Grumman aboutit avec une sorte d'énorme insecte aux pattes d'araignée, assez différent de ce que Zamora avait vu au Nouveau-Mexique en l'année suivante.

Dans sa quête, Quintanilla écrivit même à toutes les sociétés impliquées dans la recherche opérationnelle sur l'atterrisseur lunaire, mais toutes leurs réponses furent négatives. Aucun atterrisseur lunaire n'était opérationnel en avril 1964.

A la fin, Quintanilla, forcé de se prononcer sur le cas, le qualifia de "non-identifié." Il le fit bien que pensant que de nombreux éléments essentiels du cas manquaient, des éléments intangibles qui étaient impossibles à vérifier. Ecrivant dans un journal intitulé Studies in Intelligence en 1966, Quintanilla ne doutait pas une minute de la fiabilité de Zamora : C'est un officier de police sérieux, un pilier de son église, et un homme bien versé dans la reconnaissance des véhicules aériens dans cette région. Il est intrigué par ce qu'il a vu et, franchement, nous le sommes tout autant. Il s'agit du cas le mieux documenté de nos archives, et nous ne sommes toujours pas parvenus, en dépit d'une enquête approfondie, à trouver le véhicule ou tout autre stimulus qui effraya Zamora au point de le paniquer.

Témoins corroborants

Déterminée comme elle l'était à expliquer le cas, l'Air Force n'essaya pas beaucoup de trouver d'autres témoins de l'événement de Socorro. Mais d'autres virent apparemment l'objet de Zamora, dont 2 hommes de Dubuque, dans l'Iowa, dont le témoignage, cependant, se révéla par la suite douteux. Le soir de l'incident, le dispatcher de la radio de la police reçu 3 signalements de locaux prétendant avoir vu une flamme de lumière bleue dans la zone, mais manqua de consigner leurs noms dans le registre. Une chaîîtélé d'Albuquerque aurait reçu un appel juste avant 17 h 30 d'un correspondant déclarant avoir vu un ovni en forme d'oeuf voyageant en direction du sud vers Socorro. Mais encore une fois le nom du correspondant ne fut pas conservé. 2 femmes du côté sud de Socorro déclarèrent avoir entendu le bruit de rugissement associé à l'objet, mais sans jamais voir l'objet lui-même.

2 jours après l'incident, Opel Grinder, le responsable de la Station Service des Frères Whitting, arriva avec une histoire fascinante, bien que non étayée. Grinder raconta qu'un groupe de touristes — un homme, sa femme et 3 garçons — s'était arrêté à la station en fin d'après-midi et avait fait la remarque de cet appareil volant bas près du sol autour d'ici. Lorsque Grinder répondit qu'il y avait beaucoup d'hélicoptères dans la région, le touriste commenta : C'était un drôle d'hélicoptère, si c'était çà. L'objet avait survolé leur voiture, se dirigeant apparemment droit vers la coulée où Zamora avait rencontré l'objet. L'homme ajouta même avoir vu une voiture de police — probablement celle de Zamora — se dirigeant vers la colline. Mais il ne revint jamais s'identifier après que l'observation de Zamora ait fait l'actualité.

Des années plus tard, d'autres témoins encore se firent connaître. î Dusenberry, qui travaillait pour la Socorro Electric Corporation, déclara avoir vu le départ de l'objet avec 2 autres hommes alors qu'ils roulaient le long du "site d'atterrissage" ce jour-là. Et plusieurs heures après l'incident un sergent-chef de la Stallion Range Station voisine de la Zone d'Essais de Missiles de White Sands repéra une lueur bleue dans le ciel. Alors que celle-ci s'intensifiait, le moteur de sa voiture s'arrêta et son système électrique défailli. Mais après que la lueur ait disparu, il fut à nouveau capable de démarrer sa voiture. La lueur était apparue au sud-ouest, exactement la direction où l'objet se dirigeait lorsque Zamora le perdit de vue.

La seule voix disonnante d'un canular

Une seule personne de Socorro pensa en fait que Zamora avait fabriqué toute l'histoire, et cet honneur douteux revint à Felix Phillips. Phillips vivait près du site d'atterrissage et se trouvait chez lui avec sa femme au moment de l'incident. Ils vivaient si près, en fait — juste à 1000 pieds environ de distance — que Phillips pensait qu'il aurait dû entendre l'énorme rugissement dont Zamora avait parlé, en particulier parce que Zamora avait prétendu l'avoir entendu à 4000 pieds de loin, par-dessus le son de sa propre voiture de police, lancée à pleine vitesse. Bien que Phillips ait eu plusieurs des fenêtres de sa maison ouvertes cet après-midi-là, ni lui ni sa femme n'entendirent aucun de ces sons.

Phillips fut la seule personne à considérer Zamora comme auteur d'un canular. Mais Hynek trouva l'accusation inacceptable. Phillips était directement en vent arrière depuis la coulée, indique le memo officiel de Hynek sur l'incident, il y avait un vent sud-ouest qui soufflait très fort, et la coulée est sur le versant opposé de la colline d'où Phillips écoutait. Ceci, bien sûr, peut faire une différence énorme dans la capacité à entendre.

Dans toutes les années, aucune autre suggestion d'un canular ne devait émerger. Il est honteux de s'en prendre à quelqu'un d'aussi honnête que Lonnie Zamora, dit aujourd'hui l'enquêteur Ray Stanford. Cet homme est honnête du matin au soir.

Théories et explications

Tout le monde pensait que Zamora avait vu quelque chose. Mais qu'est-ce que c'était ? En dépit de la propre conclusion de l'Air Force, les sceptiques, comme Donald Menzel, un astronome de l'Université de Harvard et le démonteur d'ovnis le plus proéminent de l'époque, pensait que quelqu'un avait du faire une blague à Zamora. Le scénario élaboré de Menzel impliquait des gamins du lyçée utilisant un ballon et divers produits chimiques pour "avoir" Zamora pour une raison ou une autre. Des années plus tard, cependant, Menzel avait changé d'avis : peut-être, pensait-il, Zamora avait-il vu un tourbillon de poussière.

Initialement, Philip Klass, rédacteur pour Aviation Week and Space Technology, pensa que Zamora avait vu un phénomène de plasma lié aux lignes électriques à haute tension voisines. Mais lui aussi changea d'avis des années plus tard, et en vint à croire que Zamora avait conspiré avec le maire, qui possédait la propriété sur laquelle l'incident avait eut lieu, afin de fabriquer l'histoire d'ovni et attirer des touristes. S'il l'ont fait, cela n'a pas marché.

La plupart des gens à Socorro pensaient que l'objet que Zamora avait vu était probablement un appareil expérimental secret. L'ufologue Jacques ValléeVallee, Jacques pensait cela, aussi. Ce fut l'insigne que Zamora avait vu sur l'objet qui le rendit suspicieux.

L'insigne : que cela pouvait-il être ?

Peut-être la facette la plus intriguante de l'observation de Zamora est-elle l'insigne qu'il se souvient clairement avoir vu sur l'objet mystérieux en forme d'oeuf. Il est assez rare que les signalements d'ovnis contiennent une description de types quelconques d'inscriptions sur l'appareil. En fait, de telles inscriptions constituent une caractéristique particulière d'appareils de fabrication humaine dans un but précis — l'identification. En théorie, si nous pouvions faire correspondre les inscriptions que Zamora avait vues sur l'ovni avec un insigne connu, nous serions capables de déterminer la nature de l'appareil.

La description des inscriptions sur l'objet par Zamora rappelèrent à J. Allen Hynek un marquage de bétail typique, mais à l'évidence ce que Zamora avait vu n'était pas une vache. Jacques ValléeVallee, Jacques, qui travaillait étroitement avec Hynek à l'Université Northwestern en 1964, pensait que l'insigne ressemblait beaucoup au logo de Astropower, une filliale de Douglas Aircraft Corporation. Il avait trouvé le logo dans une publicité d'un numéro spécial informatique des Actes de l'Institut des Ingénieurs Radio datés de janvier 1961. L'insigne rendit ValléeVallee, Jacques suspicieux. Il n'avait jamais entendu parler d'un signalement de soucoupe authentique où un insigne avait été peint sur le côté. Ceci l'amena à se demander si l'appareil de Socorro aurait pu être un certain type de prototype militaire. Comme Quintanilla, ValléeVallee, Jacques suspecta aussi qu'il puisse s'agir d'un prototype d'atterrisseur lunaire.

Haut, haut et loin !

Larry Robinson pense savoir ce que Lonnie Zamora a vu en ce jour éloigné. A un moment entre 1965 à février 1967, Robinson, aujourd'hui ingénieur à l'University d'Indiana, se souvient avoir vu un article de magazine sur une série de vols de ballon à air chaud dans plusieurs états. Une carte avec l'histoire montrait les points d'atterrissage de ballon. Une anecdote parlait d'une aventure amusante sur le trajet : Le ballon fit une rencontre avec un représentant des forces de l'ordre qui pensèrent-ils allait le descendre et eux avec, se souvient Robinson. Le ballon l'avait effrayé. Ils découvrirent plus tard que celui-ci avait cru voir un vaisseau spatial. Malheureusement, Robinson ne parvint pas à retrouver cet article.

Puis en le mois suivant Robinson acheta le numéro spécial du magazine Look sur les soucoupes volantes et, pour la 1ère fois, lu le récit de l'observation de Socorro. Le nom de Socorro lui était familier parce qu'il l'avait vu récemment sur la carte publiée avec l'article du magazine.

Logo de International Paper

En juin 1968 Robinson vit pour la 1ère fois les inscriptions que Zamora avait vues sur l'appareil et se souvint immédiatement d'une publicité qu'il avait vue dans un autre magazine en 1963 ou l'année suivante, montrant un ballon appartenant à, ou sponsorisé par, la société International Paper. Leur logo était un cercle avec une flèche constituée des lettres "I" et "P" pointant vers le haut. Mais il écarta l'explication d'un ballon pour l'observation de Socorro, ne sachant pas à l'époque que les ballons pouvaient être si bruyants.

Puis un jour de l'été 1976 Robinson entendit son chien aboyer ainsi qu'un fort rugissement dehors. Lorsqu'il sortit dans son jardin, il vit un objet rond à environ 200 pieds de haut. C'était un ballon à air chaud piloté, propriété d'un établissement vinicole local. La ballon rugit à nouveau et il vit une flamme sortir du brûleur qui provoqua l'ascension. Lorsque Robinson relu le récit de Socorro en février 1996, tout concordait.

Tous les effets observés collent parfaitement avec ce que fait le ballon, conclut Robinson, qui note que ces ballons sport à air chaud ne dataient que de 1 ou 2 années en 1964. Lorsque le ballon atterrit, les pilotes stoppèrent le brûleur par sécurité. Ils avaient probablement la platforme triangulaire plate utilisée avant 1966. En atterrissant, il laissa 3 marques. L'équipage then set up a stand ou tinrent l'anneau de la bouche pour garder la bouche de l'enveloppe ouverte. En faisant cela ils firent probablement les 4 marques et les empreintes de pas. Ils réallumèrent alors le brûleur (i.e; les coups entendus par Zamora) et remplirent à nouveau l'envelope. Le brûleur émet des souffles sur les côtés lors du remplissage jusqu'à ce que l'enveloppe s'élève. Ce processus mit probablement le feu aux broussailles. Avec un flic éventuellement dérangé se cachant derrière des choses, peut-être prêt à le descendre et eux avec, ils battirent vite en retraite droit vers le ciel.

Robinson pense que les inscriptions que Zamora a vu sur l'objet était le logo de International Paper Corporation et que l'objet était un de leurs ballons. Mais une vérification auprès du siège de International Paper à Rye, dans l'état de New York, ne permit pas de confirmer cette hypothèse. Le logo de International Paper, qui ressemble effectivement à ce que Zamora a vu, ne fut pas utilisé par la société avant 1968, 4 ans après l'incident de Socorro. Et il n'était pas rouge, comme Zamora l'a décrit.

Je pense savoir ce qui s'est passé, répond Robinson. Dans les courses de ballons, les emblèmes sur les ballons doivent être lisibles depuis assez loin pour pouvoir identifier le ballon. Le précédent logo de International Paper n'aurait certainement suffi identifier un ballon pour les responsables. C'est là que le nouveau logo doit être né. Ou quelqu'un d'autre avait un logo semblable.

Ou le ballon a-t-il pu être un projet militaire secret ? Un article de Peter Stekel sur le pionnier des ballons Don Piccard note : 'Au cours de ses années à Raven (Industries), entre 1962 à 1964, Piccard consacra son énergie à faire le marketing du Vulcoon, des ballons thermiques à passager unique. Insistant sur son absence d'accréditation de sécurité à l'époque, Piccard dit qu'il travailla strictement sur les ballons sport et n'eut aucun contact avec ancun des contrats militaires de Raven... Se remémorrant ces jours à Raven, Piccard pense que la division des ballons sport de la compagnie était une couverture pour les applications militaires de ballons. Le programme de ballon sport, auquel la direction de Raven Industry ne croyait pas, was strictly getting this crazy guy qui aimait voler dans des ballons et faire couverture. Donc, lorsqu'un de ces autres ballons descendaient, il ressemblerait juste à l'un de ces aéronautes sportifs." Lorsque la Marine mis fin son contrat avec Raven, le programme de ballons sport s'arrêta aussi. C'était en 1964.

Une conception avec des "pieds"

Il est possible de déduire des informations sur l'appareil de Socorro d'après la dépression qu'il a laissé derrière lui dans le ravin du désert. L'objet laissa derrière lui 4 marques de "pads d'atterrissage" arrangées de manière asymmétrique. 3 des 4 marques faisaient 1 ou 2 pouces de profondeur au centre avec un monticule de terre de 2 pouces de haut écarté vers le haut du centre de chaque marque de pad équilaterale ; la 4ème marque n'avait que 1 pouce de profondeur et était mal définie. Il a été estimé que vous auriez besoin d'une installation gentle d'au moins 1 t pour produire chacune des marques de pad laissées dans ce type de sol du désert. Le véhicule lui-même, alors, aurait pu peser quelque part entre 4 et 10 t.

Plus particulier, cependant, est l'arrangement des 4 marques de "pad d'atterrissage" sur le sol. Les marques suggèrent une figure quadrilatérale avec la distance entre les marques de pad allant de 9 pieds 7 pouces 1/2 à 13 pieds 2 pouces 1/2. De manière significative, lorsque des lignes sont tracées entre marques de pad opposées, elles coupent le centre à des angles de 90°. Une analyse d'ingéniérie minutieuse par William T. PowersPowers, William T. en 1968 montra que les diverses mesures sont cohérentes entre elles. De plus, Powers montra que si le centre de gravité de l'objet était directement au-dessus de la marque de brûlure du centre, alors un poids égal aurait été supporté à chaque point médian des lignes tracées entre les 4 pads d'atterrissage — en supposant que le lien entre les "pieds" était souple.

Nous devons conclure, écrivit Powers dans Flying Saucer Review, que tout plaide en faveur d'un véhicule ayant atterri près de Socorro, sur 4 pads. Powers fut surpris de trouver que les pads d'atterrissage semblaient avoir été plus placés de manière pratique pour ceux utilisant le véhicule (les empreintes de pas, et vraisemblablement la porte, sont situés près de la marque qui qui semble la plus "mal placée") que selon un attachement compulsif à la symmétrie... Et il le fait, nota Powers avec un étonnement considerable, sans sacrifier à de quelconques nécessités d'une bonne ingéniérie.

Aperçu de Lonnie Zamora

A l'époque de l'incident, Lonnie Zamora avait 31 ans, un vétéran trappu, bespectacled, de plus de 10 ans des forces de police de Socorro, au Nouveau-Mexique. Personne ne douta jamais qu'il avait effectivement vu quelque chose en ce jour fatidique du vendredi 24. Et tout le monde a toujours les plus hautes éloges pour Zamora. Pour son superviseur, le chef de la police Polo Pineda, Zamora était un bon gars, une expression qui covers a lot of ground parmi les officiers de police. Le Dr. Lincoln LaPaz, qui était directeur de l'Institut de Météoritique de l'Université du Nouveau-Mexique à Albuquerque à l'époque, connaissait le patrouilleur Zamora depuis 15 ans. Pour LaPaz, Zamora était un homme honnête et fiable. Le sergent Sam Chavez de la Police d'Etat, avait la plus haute considération pour la fiabilité de Zamora et son intégrité incontestée. Il connaissait Zamora comme un homme sobre dédié à son travail. Et, censément, si l'alcool avait quoi que ce soit à voir avec cela, le dernier verre que Zamora prit avant l'incident était 2 ou 3 bière plus d'un mois auparavant.

Le véritable nom de Lonnie Zamora est Dionicio Zamora. Il est né à Magdalena, au Nouveau Mexoque, le 1933-09-07. A l'âge de 17 ans, il rejoint la Garde Nationale du Nouveau-Mexique et sert pendant 24 ans. Bien qu'il ne vit jamais le combat, il aida à mater des émeutes de prison dans les années 1980s. Zamora rejoignit le département de police de Socorro en tant qu'officier à mi-temps en 1951 et passa à plein temps à l'âge de 21 ans.

Il semble que l'un des incidents d'ovni les plus significatives de tous les temps devrait changer un homme pour toujours. Cet incident avait-il changé Zamora ? Je décidais de le découvrir. Retrouver Zamora fut assez facile. Il vivait toujours dans la même ville. Son numéro de téléphone était le même qu'un quart de siècle plus tôt. Et à l'âge de 66 ans il travaillait toujours. Il fut très réticent à me parler.

Il tenta tout d'abord de me dissuader. Je ne m'en souviens même plus aujourd'hui, dit-il. Je ne fais plus d'interviews. Mais il était trop gentil et aimable pour insister et répondit à mes questions de toute façon, bien que brièvement. Zamora came accross as utterly sincere, bien qu'il soit clairement toujours aussi déconcerté par l'incident aujourd'hui qu'il le fut alors, 35 ans plus tôt.

Je commençais la brève interview avec une question sur la longueur de la rencontre. La littérature prétend que moins de 2 mn s'écoulèrent entre le moment ou Zamora vit la flamme pour la 1ère fois et la disparition ultérieure de l'objet au loin. Mais cela me sembla être une période de temps impossiblement brève pour inclure l'événement, y compris ses 3 tentatives de faire grimper sa voiture de police en haut de la colline. Je lui demandais donc s'il se souvenait de la longueur que dura son observation : Oui, je me souviens. Oh, je dirais que c'était 6 ou 7 mn environ.

Lorsque vous avez réalisé que l'objet n'était pas une voiture renversée, qu'avez-vous pensé que c'était alors ?

Je ne sais pas. Je n'ai rien pensé. J'ai juste couru, je n'ai pas... Je n'ai pas... J'étais tellement effrayé, je n'ai pas pensé.

En quoi était-ce effrayant ?

Le bruit. L'apparence de l'objet.

Que pensez vous actuellement de ce qui est arrivé alors, il y a 35 ans ?

Je ne sais pas. Je n'y pense pas beaucoup. Je ne vais pas là-bas. Je ne parle plus de çà. Mais les gens m'appelent toujours à propos de çà.

Cet incident a-t-il grandement affecté votre vie ?

Ca n'a pas affecté ma vie du tout. C'est juste quelque chose qui est arrivé et j'ai juste poursuivi mon chemin après çà.

Combien de temps avez-vous été au département de police ?

15 ans au total. Mais juste pendant 2 ans après l'incident et puis je suis parti. J'ai été transferré au remblai, vous savez, remblayer la terre. Je le fais encore aujourd'hui.

La ville de Socorro a-t-elle changé depuis l'incident ?

Non, pas du tout. C'est toujours une petite ville, rien de plus.

Que pensez-vous que vous avez vu ce jour de 1964 ?

Je ne sais toujours pas. Ce n'était rien qui venait d'ici par contre. C'était quelque chose qui venait d'un autre endroit, je suppose. Je ne pense pas que c'était un projet secret ni rien comme çà.

Mais les 2 personnes que vous avez vu se tenant à côté de l'objet, ils avaient l'air plutôt normaux, non ?

Je n'ai pas vu de personnages. J'ai juste pensé les avoir vu sur le chemin du retour en haut de la route là-bas. En fait je ne les ai pas vus. J'ai pensé avoir vu des combinaisons là, mais en fait que ne les ai pas vues. n22 h après l'incident, lorsque Zamora fut interrogé pour la 1ère fois sur son observation par l'agent Byrnes du FBI, on dit à Zamora qu'il serait mieux qu'il ne mentionne pas avoir vu 2 petits personnages en lanc, parce que personne ne le croirait. Plus de 3 décades plus tard, Zamora admettait difficilement à des étrangers avoir effectivement vu ces personnages. Où les a-t-il vus ?

Avez-vous jamais trouvé ce qu'étaient ces inscriptions sur l'objet ?

Non, je n'ai jamais trouvé. Personne, je pense.

Une personne a récemment essayé d'expliquer votre observation en disant qu'il y avait une course de ballons à air chaud à l'époque, et que ce que vous avez vu était un des ballons faisant une brève halte. Que pensez-vous de cette idée ?

Les gens disent toutes sortes de choses. A l'époque, tout le monde savait ce que c'était. Tout le monde avait une explication. Ils ont dit que c'était un 'pogo' n3un appareil à décollage et atterrissage vertical, c'était un ballon à air chaud, que c'était un vortex, vous savez, une de ces entonnoirs qui descendent. Ils ont dit beaucoup de choses, mais je sais ce que j'ai vu. Et ce n'était pas une de ces choses.

Avez-vous vu quoi que ce soit d'autres de semblable depuis ?

Non.

Croyez-vous à la vie extraterrestre ?

Je ne sais pas. Peut-être. J'ai vu quelque chose, mais je ne sais pas ce que c'était.

Que pense votre femme de tout çà ?

Elle pense que je suis fou. [Rires.]

Toutes les femmes disent çà de leurs maris, cependant.

C'est vrai. [Rires.]

Conclusion

L'incident de Socorro reste l'un des cas d'ovnis les plus remarquables de tous les temps. Enquêté de manière intensive et analysé en profondeur par certains des esprits les plus brillants de l'époque, le cas est, notamment, le seul cas inexpliqué de Blue Book impliquant un appareil atterri est ses occupants.

Il existe plusieurs facteurs plaçant ce cas au-dessus de la plupart des observations d'ovnis. Le témoin principal était un policier et un individu hautement digne de confiance. Une certain nombre de témoins secondaires déclarent également avoir observé un aspect ou un autre de l'événement, qui eut lieu, de manière notable, à faible distance en plein jour. Mais peut-être plus important, l'événement laissa derrière lui des indices physiques, des trous dans le sol et des broussailles carbonisées, qui furent hautement suggestives d'un objet physique ayant été présent à l'endroit d'atterrissage proclamé. Un autre facteur jetant sur ce cas une telle lumière favorable est ce qui arriva immédiatement après l'observation elle-même. A peine l'objet avait-il été perdu de vue que la 1ère enquête d'une longue série commença.

En somme, il y a peu de doutes dans l'esprit de quiconque qu'un objet réel fut impliqué. Mais qu'était-il ? De nombreuses personnes furent convaincues qu'il s'agissait d'une arme militaire secrète ou d'un appareil de la NASA qui fit un bref atterrissage d'urgence. Mais en dépit d'avoir été à travers les plus hauts canaux, le directeur de Blue Book Quintanilla ne parvint jamais à confirmer une telle possibilité. Et certainement, même si le secret lui avait été caché, nous pourrions certainement nous attendre à savoir ce que c'était maintenant, plus d'un quart de siècle plus tard. Mais rien de semblable n'a émergé des coffres noirs du Pentagone.

Cela aurait-il pu simplement être un ballon à air chaud faisant un arrêt momentané, comme le suggère l'ingénieur de l'Indiana Larry Robinson ? C'est possible. Après tout, comme l'avance correctement Robinson, Zamora lui-même dit que cela ressemblait à un ballon. Mais il y a plusieurs facteurs qui mitigent fortement une telle explication. Zamora ne vit pas de panier, de gondole ou de plate-forme sous le ballon, ni de cordes, et les flammes qu'il vit venaient du dessous de l'objet, mais du milieu, et elles brûlaient vers le bas. De plus, Zamora paniqua clairement à la vue de cet objet ; dans ses 13 années comme officier de police il n'avait jamais rien vu de tel. Robinson insiste sur le fait que le ballon à air chaud moderne n'avait que 2 ans d'existence à l'époque de l'observation et que les gens n'étaient pas encore familiers du rugissement et de la flamme de cette nouvelle technologie. Pas la peine de se demander pourquoi Zamora était surpris. Mais si c'était un ballon, comme aurait-il pu laisser des marques d'atterrissages dans le désert comme s'il s'agissait d'un appareil de 4 à 10 t ? Robinson pense que l'impact d'un ballon avec une plate-forme métallique aurait été suffisant pour créer ces indentations. Après tout, nous rappelle-t-il, les personnages ont laissé des empreintes, eux aussi. Avaient-ils un surpoids ? demande-t-il.

Mais on pourrait penser qu'une telle explication triviale aurait fait l'objet d'une enquête approfondie à l'époque. S'il y avait eu la moindre chance qu'il s'agisse d'un ballon, Blue Book aurait certainement sauté dessus pour leur explication. Après tout, Quintanilla désespérait d'une solution. Comment aurait-il pu — et tous les autres — manquer quelque chose d'aussi simple ? D'un autre côté, si Robinson à raison, qui aurait pensé à demander à une société qui fait des boîtes à fiches s'ils avaient un ballon dans le région ? Alors que l'explication du ballon est pas impossible, il est hautement improbable. Mais peut-être pas aussi improbable qu'un appareil extraterrestre.

Cela aurait-il pu être un appareil venu d'un autre monde ? Le nombre d'observations d'ovnis doubla au mois de avril 1964, et cette observation sembla être le prologue au début de la "vague" d'ovnis des années 1960s. Mais s'il s'agissait d'un véhicule extraterrestre pourquoi alors apparût-il être un appareil si "humain" ? Des bruits de forts rugissements et des flammes brillantes sont l'exception plutôt que la règle dans les signalements d'ovnis. Non, si cela venait d'un autre monde, cela devait être du nôtre — de notre future peut-être. Il n'est pas clair, cependant, pourquoi une machine à voyager dans le temps devrait faire autant de bruit et cracher une flamme aussi énorme.

Le vérité est que nous ne savons tout simplement pas ce que Zamora a vu ce jour-là dans le ravin de Socorro. Peut-être un jour y aura-t-il une réponse. Mais 35 ans plus tard, ce jour reste clairement à venir.

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