Les faisceaux de "lumière solide"

L'importance du concept des ondes de plasma ioniques réside dans le fait que l'amplitude des oscillations du champ électrique peut être assez grande pour que ce champ puisse ioniser l'air. Cela se fait par l'intermédiaire des électrons. Il en découle immédiatement que les faisceaux d'onde de plasma ioniques devraient avoir certaines propriétés.

  1. À l'intérieur d'un faisceau d'ondes de plasma ioniques suffisamment intense, l'air sera lumineux.
  2. Les bords de ces " faisceaux lumineux " devraient être nettement définis, puisque l'amplitude des oscillations doit dépasser un seuil donné pour que l'onde de plasma ionique puisse continuer à se propager, en générant elle-même le plasma dont elle a besoin pour se propager.
  3. La longueur des faisceaux qui se propagent librement dans l'air est limitée, puisque l'amplitude des oscillations doit dépasser un certain seuil. La longueur du faisceau dépendra de l'amplitude et de la fréquence des oscillations à la sortie de la source et des processus qui déterminent les pertes d'énergie en cours de route [43]. Quand tous ces paramètres sont fixés, on obtient un " faisceau lumineux tronqué ", parce que l'ionisation s'arrête dans toute la section du faisceau à une certaine distance de la source. Tout se passe, comme s'il avait été coupé au couteau.

Comparons maintenant ces prédictions aux observations disponibles. Nous savons que des faisceaux lumineux qui ont été observés à Eupen au début de la vague belge (figure 1) avaient des bords nets et ils étaient lumineux dans tout leur volume. D'après ce que nous venons de dire, on peut donc penser que les "phares" ont créé des ondes de plasma ioniques qui se sont propagées jusqu'au sol. Cela ne s'oppose pas à ce que les "phares" des ovnis de la vague belge pouvaient assumer parfois la fonction d'un système de guidage auxiliaire, puisque cela dépend du champ magnétique local. Quand il est intense et oscille de manière synchrone avec le champ électrique, on "chasse" les particules chargées dans la direction de la force transversale. Quand le champ magnétique est nul (ou négligeable), on peut exciter des oscillations de plasma ioniques, ce qui crée un faisceau lumineux.

Si tout cela était vrai, il faudrait qu'on trouve d'autres confirmations, même dans le cadre de la vague belge. Citons d'abord un cas qui montre d'une manière indépendante que les phares produisent une ionisation de l'air. C'est l'observation du dimanche 22 avril 1990, à Pont-de-Loup s1VOB.1. 206-208 s2VOB.2. 262-266. Le matin, à dimanche 22 08:25, 2 témoins ont vu un objet triangulaire aux coins arrondis qui se tenait verticalement à très basse altitude. Il tournait autour d'un axe vertical central (un tour complet toutes les 2 ou 3 secondes), tout en étant animé d'un mouvement de translation (à environ 30 km/h). Cela permettait de voir alternativement les 2 faces de l'objet.

La face avant portait 3 grands "phares" près des coins et quelques structures secondaires. La face arrière était d'un gris métallique uniforme. Les phares étaient allumés comme des "lampes" d'une voiture, bien que le soleil était levé. Puisque le soleil se trouvait derrière les témoins, il éclairait l'objet, mais lorsque le soleil frappait la face avant, il se dégageait des phares comme les couleurs de l'arc-en-ciel, avec une dominance de couleur rouge et orange et ceci à chaque rotation. Cela signifie qu'il devait y avoir des petites gouttes d'eau. Il y avait effectivement du brouillard en formation. Donc l'air était humide, mais la condensation était fortement favorisée devant les phares, s'il y avait des particules chargées. C'est le même mécanisme qui rend les trajectoires des particules ionisantes visibles dans une "chambre de Wilson". Plus on collecte des cas d'observations d'ovnis, plus on a des chances de tomber sur des cas qui permettent un décodage.

Que les ovnis puissent mettre en jeu des champs électriques intenses pour ioniser l'air est suggéré par l'observation du 17 avril 1990. Un témoin vit un énorme engin triangulaire, doté de trois grands phares et d'une structure qui semblait comporter une gorge assez profonde où scintillaient d'innombrables points lumineux pareils à des étincelles provoquées par du courant électriques3VOB.1. 205.

Quant aux faisceaux lumineux, citons le cas du 22 novembre 1990. 2 témoins virent à la tombée de la nuit un objet triangulaire allongé qui s'approcha d'eux à très basse altitude. Il se déplaçait avec sa base vers l'avant et près des coins de celle-ci, il y avait 2 puissants "phares". Les deux faisceaux intenses qu'ils projetaient vers l'avant étaient tels que la lumière ne se dispersait pas, mais restait concentrée comme canalisée par deux tubes imaginaires s4VOB.1. 250. Les "phares" peuvent projeter des faisceaux lumineux qui touchent le sol, mais cela n'est pas toujours le cas. Le 23 avril 1990, on vit un faisceau orienté vers le bas, mais il ne parvenait pas au sol. Il semblait s'arrêter avants5VOB.1. 210. Le 12 décembre 1991, un ovni émit verticalement vers le bas un faisceau lumineux d'un blanc mat et opaque. Il était conique et n'atteignait pas le sol. Il semblait être tronqué horizontalement. En outre, on précisait que le volume de ce cône tronqué était lumineux comme le serait un phare de voiture dans le brouillard. Pourtant, il n'y avait pas de brouillard qui aurait pu diffuser la lumière s6VOB.2. 40.

Figure 21 : Des faisceaux de " lumière solide " observés en 1963 à Trancas, en Argentine [46].
Figure 21 : Des faisceaux de " lumière solide " observés en 1963 à Trancas, en Argentine [46].

À l'échelle mondiale, il y a au moins quelques dizaines de cas, où l'on a observé des faisceaux lumineux tronqués dans des situations assez variées s7C. Bourtembourg et A. Ashton: "A preliminary catalogue of solid light cases", SOBEPS, Buxelles, 1976. 45, s8W. Bucher: "Solid lights", in "Ungewöhnliche Eigenschaften nichtidentifizierbarer Lichterscheinungen". Ed. I. Brand. Mufon-CES, 1978, 163-225.. Le cas le plus célèbre et le plus informatif est sans doute celui de Trancas s9O.A. Galindez: "Trancas after seven years", FSR, 17, n°3, 14, 1971, trad. fr. LDLN, 121 et Phénomènes Spatiaux, 33 s10J. Lob et R. Gigi: "Au cœur de l'étrange", in "O.V.N.I. dimension autre" (2), Dargaud, 1975, 24-29.. Dans la soirée du 21 octobre 1963, six soucoupes volantes avaient atterri près de la villa des Moreno, en Argentine. Quatre d'entre elles projetaient des faisceaux lumineux, parallèles au sol. C'étaient d'énormes " tubes de lumière blanche " d'environ 3 m de diamètre et une paire de ces faisceaux lumineux tronqués avait une longueur d'environ 200 m (figure 21). Ils étaient parfaitement cylindriques. L'intérieur était lumineux, les bords étaient nets et la longueur était bien définie, comme coupée au couteau ! Les deux faisceaux qui se dirigeaient vers un hangar où se trouvait un tracteur se sont allongés progressivement pendant quelques mn. Les extrémités se sont finalement immobilisées devant le hangar. Ces tubes avaient l'apparence d'une "lumière solide" et restaient en place pendant une quarantaine de minutes.

Yolié, une des trois grandes filles de la famille Moreno, s'approcha d'un de ces tubes. S'agissait-il vraiment d'un solide ? Elle voulut le toucher, mais il n'y avait pas de résistance. Elle y plongea sa main et même son avant-bras. Elle constata alors que le faisceau n'en était pas déformé et que son bras ne créait pas d'ombre. C'était comme si la "lumière" pouvait traverser son bras et Yolié ressentit d'ailleurs une forte chaleur. On comprend que cette rencontre avec l'inconnu, surréaliste et pourtant réel, provoqua une grande frayeur. Une des soucoupes, proche de la maison (à l'avant plan sur la figure 21), dirigeait une paire de faisceaux de "lumière solide" vers celle-ci. Ces faisceaux ont traversé les murs, puisque dans la maison, il fit clair comme en plein jour et la température y est montée de 16 à 40 °C.

Le mathématicien hollandais Jan Heering a cité ce cas et une série d'autres, pour en conclure que les ovnis mettent en œuvre une physique qui dépasse très largement tout ce que nous savons et que nous ne devons pas nous attendre à pénétrer ces secrets de si tôt s11J. Heering, "UFO Physics" 1, FSR 22, n°5, 19, 1976 s12FSR 24, n° 2, 25-27, 1978 s13"Aspects physiques des manifestations du phénomène OVNI" (1) Inforespace 39, mai 1978, 24-30 s14Inforespace 39, sept. 1978, 35-36 s15"A comparative analysis of 62 "solid light" beam cases". UPIAR 2, n°1, 11 1977. Que certains aspects puissent nous paraître extrêmement mystérieux est certain, mais à mon avis, il serait dangereusement pessimiste de propager l'idée qu'il est inutile de chercher à les comprendre, parce qu'on n'y parviendrait quand même pas. J'ai donc fait une proposition. Il pourrait s'agir, par exemple, de faisceaux de protons, dissipant leur énergie en cours de route. S'ils ont tous pratiquement la même énergie, ils parcourent une distance identique et la portée pourrait être accrue de manière progressive, en augmentant l'énergie initiale des protons.

Cela a suscité des objections valables s16W. Bucher: "Solid lights", in "Ungewöhnliche Eigenschaften nichtidentifizierbarer Lichterscheinungen". Ed. I. Brand. Mufon-CES, 1978, 163-225. s17J. Heering: "Réponse de Jan Heering au Pr. Meessen". Inforespace, 42, novembre 1978, 18-19. , mais ce n'étaient pas les protons qui étaient essentiels à mes yeux. C'était l'idée qu'il pourrait s'agir d'une radiation ionisante, produisant une luminosité de l'air traversé. Il faudrait que cette radiation ait une portée finie, modifiable. Les "ondes de plasma ioniques" pourraient fournir une meilleure solution du problème posé. C'est du moins une voie qu'il convient d'explorer plus à fond. Ce qui me tient à cœur, en tout cas, c'est qu'on ne se contente ni d'une résignation, ni de solutions purement verbales, pratiquement paranormales. Il est possible que Jan Heering voulait seulement mettre en relief le caractère hautement original, non conventionnel, énigmatique et provoquant du phénomène ovni. Dans ce cas, il avait bien raison. Sa compilation est même à considérer comme une étape nécessaire pour circonscrire le problème à résoudre, en partant des observations. C'est ce qu'on doit toujours faire.