Sur des pratiques malhonnêtes envers les prétentions du paranormal

Truzzi, MarcelloTruzzi, MarcelloEdward Binkowski: Oxymoron: Annual Thematic Anthology of the Arts and Sciences, vol.2: The Fringe, New York: Oxymoron Media, Inc., 1998

La réception de déclarations non-conventionnelle ou extraordinaires en science a été l'objet d'une attention croissante de la part des sociologues et des historiens. Les anomalies scientifiques ont donné naissance à des révolutions scientifiques, mais de telles prétentions ont eu à combattre des préjudices au sein de la science. Cette essai offre des réflexions éparses sur le processus d'adjudication auxquels sont confrontés les protoscientifiques (ceux qui "voudraient faire partie" de la science) souhaitant une admission dans le courant de la science établie. Mes commentaires ne visent pas ici à soutenir les partisans du paranormal (puisque je reste un sceptique, tel que défini ci-dessous) mais à aider à mettre à plat un cadre de jeu et une plus grande honnêteté qui pourraient aider l'ensemble des scientifiques.

Equilibre en science

Le philosophe Paul Feyerabend a affirmé que dans une société libre, la science est trop importante pour être laissée entièrement aux scientifiques. Il avait raison, car la Grande Science institutionalisée a amené avec elle des intérêts personnel accrus, dont certains pourraient menacer le progrès scientifique lui-même. Bien que de nombreux historiens et philosophes des sciences nous rappellent que la science a besoin de rester un système d'essais et ouvert, à la fois fallible et probabiliste, la science pourrait, comme le font d'autres institutions humaines, développer des orthodoxies et même des dogmes.

L'historien Thomas Kuhn a parlé de la "tension essentielle" en science entre son besoin conservateur d'accumuler un corps de connaissances testées et son besoin progressiste d'innovations à partir de théories et de données qui pourraient mener à de nouveaux paradigmes. Ainsi, un scientifique accompli réalise une sorte de parcours de funambule, engagé dans un acte équilibré, avec une arrogance à l'esprit étroit pesant à une extrêmité du balancier, et une crédulité à l'esprit ouvert à l'autre. Si une des extrêmités tire trop loin, une chute pourrait s'ensuivre.

Aujourd'hui, je pense que la balance penche trop vers l'arrogance. L'émergence d'un nouveau dogmatisme quasi-religieux, généralement appelé Scientisme, a été examinée et critiquée depuis divers points de vue ces dernières années, en particulier ceux de Tom Sorell, Mary Midgley et Bryan Appleyard. Bien que des critiques du Scientisme prennent une position d'anti-science, nous n'avons pas besoin d'aller aussi loin pour reconnaître certains excès actuels. Et bien que certains postmodernistes et autres questionnent l'épistemologie de base de la science, ma préoccupation n'est ici que celle des débats metaphysiques sur quels phénomènes la science devrait juger être "réels", en particulier les prétentions controversées de la réalité d'anomalies (allant de processus prétendus tels que la perception extra-sensorielle et la psychokinésie — les prétentions des parasciences — aux choses physiques bizarres comme le bigfoot et les ovnis — les prétentions des cryptosciences). Mes objections, alors, ne concernent ici que les violations de la part de scientifiques de la méthode-même qu'ils professent ; en fait, je partage l'avis de ceux qui affirment que la science est fondamentalement sa méthode plutôt que son contenu substantif à un moment donné.

Sur les impossibilités et les erreurs

Dans leur "Introduction" à No Way: The Nature of the Impossible, le mathematicien Philip J. Davis et le physicien David Park concluaient que bien que nous puissions avoir des conceptions de l'impossible, nous ne pouvons en avoir une connaissance absolue, puisqu'il n'y pas de critère de l'impossibilité. En ligne avec ceci, le philosophe Charles Sanders Peirce défendit plus tôt que notre 1ère obligation doit être ne de rien faire qui pourrait bloquer l'investigation. Pourtant, certains, déclarant parler au nom de la science demandent maintenant que les portes soient fermées à de nombreux sujets. Bien que la science ne puisse affirmer que des événements extraordinaires sont hautement improbables, certains critiques parlent de "lois de réfutation" comme si nous pouvions préjuger impossibles certains événements empiriques qu'il ne serait pas nécessaire d'examiner. De tels défenseurs du status quo s'engagent souvent dans une rhétorique ridicule et sarcastique considérée incivile dans le discours scientifique normal, et les sociologues des sciences Harry M. Collins et Trevor J. Pinch sont allés jusqu'à characteriser certaines de ces activités comme de la "vigilance" scientifique.

De telles défenses d'une orthodoxie ne sont pas surprenantes, et elles émanent typiquement d'un désir honnête d'éviter de penser à tort que quelque chose de spécial se passe alors que ce n'est pas le cas en réalité (ce que les statisticiens ont appelé Erreur de Type 1). Cette erreur est incarnée dans l'aphorisme tout ce qui brille n'est pas or. Cependant, les partisans de prétentions ésotériques sont souvent plus préoccupés d'éviter l'erreur de penser que rien de spécial ne se passe alors que c'est en fait le cas (l'Erreur de Type 2 du statisticien). Leur attitude est exemplifiée par la maxime populaire que l'on ne devrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Ces types d'erreur contrastés, et notre besoin de suivre un chemin évitant les 2, sont centraux à la "tension essentielle" en science de Kuhn ; et je pense que la plupart de la différence entre les partisans et les critiques des prétentions extraordinaires en science pourrait se centrer sur lequel de ces 2 types d'erreur est désigné comme le plus dangereux. Le caractère chinois pour "crise" consiste en une combinaison des symboles pour "danger" et "opportunité". Tel est le cas avec la crise de paradigme inhérente dans une prétention extraordinaire en science, consistant généralement en une anomalie prétendue (un fait en recherche d'une théorie). Les conservateurs en science voient typiquement les anomalies comme des dangers (des menaces pour les théories actuellement acceptées) tandis que les progressistes (partisans) de ces prétentions les voient comme des "opportunités" (stimulants pour la reconstruction de théorie).

Sur l'hérésie, le scientisme et la discréditation du paranormal

La science conservatrice se confrontant à la menace des anomalies, elle pourrait se défendre avec un zèle excessif. Tant et si bien que certaines critiques organisées des anomalies ont même été caractérisées comme une "Nouvelle Inquisition" cherchant à mettre un terme aux hérésies contre une orthodoxie du Scientisme. Ironiquement, avoir avoir été lui-même un critique proéminent de nombreuses prétentions d'anomalie, Isaac Asimov a fait la distinction entre "exohéretiques" (extérieurs à un domaine) et "endohérétiques" (internes ou collègues professionnels) en science. On accorde généralement une plus grand courtoisie aux endohérétiques qu'aux exohérétiques. Ainsi, ai-je trouvé, les endohérétiques sont plus susceptibles d'être décrits comme des "archarnés" (tenaces) et faisant des "erreurs," alors que les exohérétiques sont ouvertement qualifiés de "cinglés" (fous) et accusés de "fraude". Les qualificatifs les plus péjoratifs tels que "pseudoscience" et "pathologie" tendent à être attribués aux prétentions et méthodes des exohérétiques.

Dans l'effort de discrediter les prétentions d'anomalie, les critiques les ont souvent caractérisés comme des "miracles," et tous liens avec un support religieux ou occulte du passé tend à les faire qualifier de "supernaturel" ou "magique". Ceci est particulièrement malheureux, parce que les termes comme "paranormal" ont été introduits à l'origine pour naturaliser le supernaturel. Les partisans protoscientifiques du paranormal insistent sur le fait que le paranormal fait partie de l'ordre naturel et consiste en des anomalies amenable à l'investigation scientifique et une vérification possible. Alors que des occultistes et théologiens ont reconnu cette différence entre le paranormal et le supernaturel, de nombreux critiques "scientifiques" les amalgament en un "non-sens transcendental". En raison de cela, de nombreux critiques du paranormal invoquent à tort le fameux argument de David Hume contre les miracles lorsqu'il traitent des prétentions du paranormal. En fait, Hume fait la distinction entre les événements simplement extraordinaires et les miracles (qui doivent impliquer une volonté divine et une suspension des lois de la nature). La plupart des critiques du paranormal ne semblent pas être au courant de la volumineuse literature distinguant les "merveilles" (anomalies de la nature) des "miracles." Un conséquence pratique majeure d'une telle confusion sémantique est la fausse impression que les anomalies peuvent être largement discreditées a priori et ne nécessitent donc pas d'autre investigation. Une telle rhétorique bloque ainsi l'enquête.

Comme l'a fait remarquer le psychologue Ray Hyman, de nombreux scientifiques pourraient être plus intéressés par discréditer plutôt qu'invalider les prétentions de l'extraordinaire. Ceci peut mener à une éducation médiocre et des méthodes en-dessous des standards professionnels normaux, et résulte aussi en des attaques ad hominem et des astuces rhétoriques plutôt qu'en une falsification solide. Hyman a fait remarquer que cela peut aussi mener à l'utilisation d'"hommes de main" (des non-scientifiques tels que des journalistes ou même des prestidigitateurs) encouragés à discrediter les prétendants. Ces non-scientifiques ont affirmé le besoin de combattre le feu par le feu et les avantages de "railleries" des arguments et éléments présentés. De telles contre-attaques constituent en elles-mêmes une forme de pathologie au sein de la science. Comme le dit le philosophe (et critique du paranormal) Mario Bunge : la pression occasionnelle pour la supprimer [la dissidence] au nom de l'orthodoxie du jour est encore plus injurieuse pour la science que toutes les formes de pseudosciences réunies.

Sceptiques ou rieurs ?

Peut-être l'astuce rhétorique la plus insidieuse a-t-elle été le détournement du terme "sceptique" pour décrire ce que sont en fait des rieurs. Comme le sociologue Robert K. Merton l'a montré, le scepticisme organisé est une norme fondamentale en science. Cependant, le terme de scepticisme est correctement défini comme le doute, pas la dénégation. C'est une position d'agnosticisme, de non-croyance plutôt que d'incrédulité. Le véritable sceptique (qui doute) ne fait aucune affirmation, et n'a donc aucune charge de preuve. Cependant, le rieur (dénégateur) affirme une déclaration négative, de sorte que la charge de la preuve que la science place sur tout déclarant soit s'appliquer. Lorsque les rieurs représentent à tort leur position comme une forme de "ligne dure" du scepticisme, ils cherchent vraiment à échapper à leur charge de prouver une position négative.

Peut-être la plus grande confusion liée à la distinction nécessaire entre sceptiques et rieurs concerne leurs réactions différentes à l'échec d'un déclarant à soutenir une proclamation d'anomalie. L'attitude des sceptiques envers les prétentions extraordinaires (par exemple, celles de la parapsychologie) où les partisans ont jusqu'ici produit des éléments inadéquats à convaincre la plupart des scientifiques que leurs hypotheses sur les anomalies sont vraies est caracterisée comme un cas non prouvé. Un sceptique maintient que l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence. Le rieur, d'un autre côté, voit l'échec des partisans comme la preuve qu'une prétention d'anomalie a été invalidée. La perspective du rieur, comme pour la plupart des dogmatiques, tend à ne distinguer que le blanc du noir et n'arrive pas à assimiler les zones grises (notre système de justice criminelle pourrait de la même manière être trop dichotomique. Ainsi, un raisonnement semblable a amené des citoyens à conclure que l'acquittement de meurtre de O. J. Simpson signifie qu'il a été jugé innocent alors qu'il a simplement été trouvé non coupable. La science ferait mieux de suivre le chemin de la Loi Ecossaise qui permet 3 jugements possibles : coupable, non coupable ou innocent, et non prouvé). Les rieurs utilisent un raccourci semblable envers les questions de preuve. Il est courant d'entendre des déclarations selon lesquelles il n'y a aucune preuve soutenant une déclaration alors qu'en fait il s'agit simplement d'une preuve inadequate qui a été présentée. La preuve est toujours une question de degré, certaines étant extrêmement faibles ; mais même une preuve faible peut se solidifier (comme montré par la meta-analyse) pour produire un cas plus solide. Une preuve faible (plus couramment une preuve anecdotique plutôt que systématique et expérimentale) est souvent écartée, cependant, par des assertions qu'elle tombe en-dessous d'un certain seuil de ce que la science devrait considérer comme preuve. Ceci, bien sûr, élimine la base des preuves de la plupart de la médecine clinique et des sciences sociales, mais ce ne semble pas terrifier le rieur qui invoque de tels critères.

Décaler les poteaux d'arrivée et règles de caouthouc

A mesure que les partisans d'anomalies produise des preuves plus solides, les critiques ont parfois déplacé les poteaux d'arrivée plus loin. Ceci est particulièrement clair dans le cas de la parapsychologie. Afin de convaincre les scientifiques de ce qui a simplement été soutenu par des preuves répandues mais faiblement anecdotiques, les parapsychologues ont déplacé la recherche psychique dans le laboratoire. Lorsque des resultats expérimentaux ont été présentés, les conceptions ont été critiquées. Lorsque les protocoles ont été améliorés, une "preuve de fraude" ou une "expérience critique" a été demandée. Lorsque celles-ci ont été avancées, des reproductions ont été demandées. Lorsque celles-ci ont été produites, les critiques ont affirmé que de nouvelles formes d'erreur pourraient en être la cause (telles que l'erreur du "tireur de dossier" qui pourrait résulter d'études négatives non publiées). Lorsque des meta-analyses ont été présentées pour contrer cette question, elles furent écartées comme controversées, et l'ESP fut réduite à une erreur quelque part n1N.D.T.: Jeu de mot sur le terme ESP utilisé pour désigner Extra-Sensory Perception (perception extra-sensorielle) et requalifié en Error Some Place (une erreur quelque part), présente mais non-spécifiée sous la forme de ce que Ray Hyman a appelé l'argument du tube à essai mal lavé (prétendant que de la saleté dans le tube ne fait du résultat psi apparent qu'un simple défaut). Et dans un cas, lorsque le rieur ne trouva pas de contre-explications, il décrivit le résultat comme une "simple anomalie" ne devant pas être prise au sérieux et appartenant donc simplement à une page de mystère. Les poteaux d'arrivée ont maintenant été déplacés dans une zone où certains critiques tiennent des positions infalsifiables.

Les rieurs sont typiquement rapides à demander une bonne méthodologie lorsqu'ils traitent de prétentions extraordinaires, insistant sur des choses telles que les reproductions, les groupes de contrôle, les expériences en double-aveugle et la règle de parcimonie (le Rasoir d'Ockham). Ils écrivent souvent sur les erreurs cognitives commises par les paranormalistes. Dans le processus, cependant, ils passent rapidement le même besoin de rigueur dans les nombreux domaines qu'ils défendent. Ainsi, la médecine alternative est dénoncée pour son échec à démontrer ses prétentions à l'aide d'expérimentations adéquates, ignorant l'absence de preuves experimentales dans de nombreux domaines de la médecine orthodoxe (par exemple, en chirurgie). Et les rieurs dénoncent les ambassadeurs du "psychisme" mais ne s'embêtent pas à faire des expériences contrôlées les comparants à des conseillers orthodoxes telles que psychiatres, psychologues cliniciens et travailleurs sociaux.

Les psychologues se plaignant de niveaux de reproductibilité inadéquats en parapsychologie ne semblent pas conscients du morne historique de reproductibilité de la psychologie conventionnelle. Ils ne parviennent pas non plus à noter que ce qui constitue une reproduction en elle-même est souvent un sujet de controverse, et, comme Harry Collins l'a montré, implique souvent une négotiation sociale.

Les astronomes qui invectivent contre la neo-astrologie ne semblent pas dérangés par la non-falsifiabilité de nombre des modes actuelles dans leurs propres théories cosmologiques, et ils semblent avoir oublié que la gravité fut une fois rejetée par des collègues scientifiques de Newton sur l'assertion qu'il pouvait y avoir une "action à distance." Les rieurs semblent supposer une unité en science, oubliant que l'histoire révèle de nombreux désaccords parmi les branches de la science, comme les arguments du physicien Lord Kelvin (alors raisonnables) contre la théorie de l'évolution de Darwin, le soleil étant trop jeune pour permettre le temps nécessaire à la théorie de Darwin (la fusion n'avait pas encore été découverte).

La règle de parcimonie affirme que la théorie adéquate la plus simple devrait être préférée, mais, comme Mario Bunge l'a montré dans son livre sur le sujet, le concept de simplicité est loin d'être une question simple. De plus, la présomption que des explications conventionnelles couvrent de manière adéquate des déclarations extraordinaires est généralement la question-même, et invoquer la parcimonie peut parfois revenir à une pétition de principe.

En critiquant le paranormal, les scientifiques qui sont des rieurs ne parviennent généralement pas à fournir les mêmes standards professionnels que l'on attend d'eux dans leurs propres domaines. Ceci est particulièrement évident lorsque l'on regarde leurs éloges d'articles signalant des expériences sur le paranormal ayant obtenu des résultats négatifs. Certains de ces articles contiennent des conclusions et méthodes questionables et n'auraient probablement jamais passé un examen par des pairs s'ils avaient montré des résultats positifs.

Prétentions extraordinaires versus preuve extraordinaire

Dans son fameux essai de 1748, Of Miracles, le grand sceptique David Hume affirma que un homme sage... proportionne sa croyance aux preuves, et dit du témoignage de prétentions extraordinaires que la preuve, résultant du témoignage, admets une diminution, plus ou moins grande, en proportion avec l'aspect inhabituel du fait. Une déclaration semblable fut faite par Laplace, et de nombreux autres auteurs ultérieurs. Je l'ai tourné en la phrase aujourd'hui populaire des prétentions extraordinaires réclament des preuves extraordinaires (que Carl Sagan a popularisé en ce qui est presque le cri de guerre de certains rieurs). Comme l'ont observé les psychologues de l'anomalistique Leonard Zusne et Warren H. Jones, cette demande pourrait non seulement être utilisée mais mal utilisée au point où aucune somme de preuves d'une proclamation paranormale ne servira contre un sceptique qui a déjà préjugé la question. Le problème central repose cependant dans le fait que "extraordinaire" doit être relatif à des choses "ordinaires", et à mesure que nos théories changent, ce qui fut un temps extraordinaire pourrait devenir ordinaire (ce qui est mieux vu dans les effets de quantum aujourd'hui acceptés qui furent auparavant considérés comme "impossibles"). De nombreuses déclarations aujourd'hui extraordinaires pourraient devenir plus acceptables non pas lorsqu'elle sont reproduites mais lorsque les contextes théoriques changent pour les rendre plus bienvenus.

Une quadrature du cercle pour la charge de la preuve ?

Dans la loi criminelle, la charge de la preuve est assignée au procureur ; dans la cour de la science, elle est placée sur le défenseur de la proclamation de science déviante. Tandis que, dans nôtre système légal basé sur la Grande-Bretagne, le défenseur est présumé innocent jusqu'à ce qu'il soit prouvé est coupable, en science le scientifique isolé est présumé "coupable" (d'erreur) jusqu'à ce qu'il soit prouvé "innocent." Ceci n'est pas approprié puisque la science doit basiquement être conservatrice dans sa propre défense contre une myriade d'envahisseurs en puissance. Mais il est important de se souvenir que le partisan du paranormal a une bataille difficile depuis le début. Les chips s'empilent contre lui, et son assaut n'est donc pas si menaçant pour le tissu de la science, comme le caractérisent souvent les rieurs. D'un sens, la science conservatrice a "la loi" de son côté.

En loi, nous trouvons 3 variétés dans le poids de charge de la preuve.

  1. preuve par prépondérance d'éléments,
  2. preuve claire et convainquante, et, en loi criminelle,
  3. preuve au-delà d'un doute raisonnable.

En science conventionnelle, nous utilisons généralement (1), mais lorsque l'on traite des déclarations extraordinaires, les critiques semblent souvent demander (3) puisqu'ils demandent que toutes les explications alternatives soient éliminées avant que la déclaration isolée soit acceptable. Cette demande devient parfois déraisonnable et pourrait même rendre infalsifiable la position du rieur. Puisque le partisan de l'anomalie est déjà chargé avec une présomption de "culpabilité," il me semblerait que (2), une preuve claire et convaincante, pourrait être le meilleur standard, bien que des partisans puissent raisonnablement se demander pourquoi le standard (1) devrait toujours leur être contesté.

Une recommandation

En plus de reconnaître et travailler sur les questions que j'ai soulevées ci-dessus, nous avons besoin de termes échelonnés pour traiter des niveaux de preuve pour la meilleure des déclarations extraordinaires mise en avant par les protoscientifiques. Les scientifiques pourraient bien faire une distinction entre des déclarations extraordinaires qui sont : suggestives, signifiant intéressantes et méritant l'attention mais généralement de priorité basse ; contraignantes, signifiant que l'élément présenté est un soutien solide et appuie pour assigner une plus haute priorité scientifique pour une plus grande investigation; et convaincantes, signifiant que les scientifiques les plus raisonnables examinant ces éléments s'accorderaient au moins sur le fait qu'une prépondérance d'éléments soutient la déclaration. Utiliser un tel langage gradué pourrait nous aider à changer nos débats actuels, avec de la place uniquement pour gagnants et perdants, en dialogues entre pairs, dont tous devraient souhaiter voir la science progresser judicieusement. Nous pouvons tous être gagnants.