Les fluctuations des vitesses Doppler

La figure 14 présente la synthèse de l'ensemble des données enregistrées, quand on ne retient que des mesures réelles (indiquées par des réinitialisations pour les échos anormaux) et quelques données représentatives pour les F-16. J'ai choisi deux paramètres significatifs : l'altitude de la source des échos et sa vitesse relative par rapport au F-16. Il apparaît clairement que les points de mesure constituent deux groupes distincts.

Un groupe, représenté par des symboles ouverts, correspond au premier F-16. Les pilotes essayaient de maintenir la même vitesse et une altitude proche de la valeur nominale, recommandée par le CRC de Glons. Les échos anormaux, représentés par des symboles fermés, forment un autre groupe. Puisque les points 1 et 7 correspondent l'un et l'autre à une seule mesure, suivie d'une extrapolation temporaire, leurs poids statistiques sont faibles. Je les ai quand même repris, sans préjuger de leur signification.


Figure 14 : La statistique des points de mesure pour l'altitude et la vitesse relative
du premier F-16 (symboles ouverts) et les échos anormaux (symboles foncés).

L'altitude de la source des échos anormaux fluctue essentiellement entre 5 et 12 mille pieds, tandis que les vitesses relatives se situent en général entre 200 et 500 nœuds. La bande grise verticale définit le domaine des vitesses possibles des masses d'air humide par rapport au F-16, en tenant compte de la vitesse des avions (350 à 450 nœuds) et de la vitesse du vent (25 nœuds). Il apparaît clairement que les échos anormaux se situent presque toujours en-dehors de cette bande. Il peut y en avoir, cependant, parce que la vitesse du F-16 n'est pas connue au moment des interceptions. La figure 14 est donc en accord avec l'idée que la vitesse Doppler instantanée est en général différente de la vitesse moyenne. L'écart moyen est de l'ordre de 150 nœuds.

On peut s'étonner du fait que la distribution n'est pas symétrique par rapport à la vitesse moyenne attendue. Je suppose que cela résulte d'un balayage de la gauche vers la droite pour chaque ligne de la figue 8, c'est-à-dire pour chaque valeur particulière de d, avec une certaine constante de temps pour le filtrage au moyen du seuil adaptatif. Cela pourrait être vérifié par une expérimentation spécifique. Les constructeurs des radars pourraient s'assurer aussi de la possibilité que les échos provenant de nuages invisibles ont une structure temporelle particulière. Cela permettant de les discriminer et de les éliminer par une analyse électronique rapide, effectuée en parallèle.