Interférence s avec véhicules

Rodeghier a examiné une petite mais importante fraction des rapports d'ovnis décrits comme ayant impliqué des effets sur les lumières électriques, les automobiles et d'autres machines de diverses sortes. Ces rapports sont intervenus tout au long de l'ère moderne de signalements d'ovnis (depuis 1947) et viennent du monde entier, bien que (comme pour l'ensemble des signalements d'ovnis) ils proviennent principalement des nations occidentales. De ces rapports, ce sont ceux décrivant des interférences avec des véhicules (principalement des automobiles) qui ont reçu le plus le plus de attention. Un tel cas est discuté ci-dessous. Une discussion plus approfondie des cas d'interférences avec des véhicules est présentée dans le rapport de Rodeghier (1981). (voir section 15.)

Haines City, Floride, 20 mars 1992

Basé sur son examen du rapport MUFON d'origine, Rodeghier a présenté la synthèse suivante de ce cas :

Vers 3 h 50 le 20 mars 1992, l'officier patrouilleur Luis Delgado à Haines City (près de Orlando), en Floride, vérifiait les portes de bureaux locaux. Après avoir tourné sur la 30ème rue, il vit une lumière verte dans son rétroviseur. Quelques secondes plus tard, l'intérieur de sa voiture de patrouille était illuminée d'une lueur verte. Un objet commença à arriver à hauteur de sa voiture, se déplaçant du côté droit à l'avant du véhicle plusieurs fois. Delgado appela le Dispatch de Police à 3 h 52, demanda du renfort et dit que quelque chose suit le véhicule. Lorsque l'objet se déplaça devant sa voiture pour la 3? fois, Delgado quitta la route. Lorsqu'il le fit, le moteur, les phares et la radio de sa voiture de patrouille cessèrent de fonctionner.

L'objet faisait 15 pieds de long environ et était fin, avec une zone haute centrale de 3 pieds. C'était une couleur d'un vert étrange, qui semblait flotter au-dessus de la surface. L'objet volait à environ 10 pieds au-dessus du sol. Alors qu'il s'était arrêté, l'objet émit une lumière blanche éclantante à l'intérieur de son véhicule. A ce point Delgado sortit de sa voiture et tenta d'appeler le Dispatch de Police sur son talkie-walkie, mais celui-ci ne voulait pas fonctionner. Il remarqua que l'air autour de lui s'était refroidi et il pouvait voir la brume de son souffle. D'après les archives météo, la température à cette époque était d'environ 60 °F. Peu après cela, l'objet fonça au loin à une vitesse fantastique en 2 ou 3 s, se déplaçant bas au-dessus du sol. Un autre officier arriva juste après que l'objet soit parti et trouva Delgado assis dans son véhicule de police avec la porte ouverte et un pied sur le sol. Il tremblait et pleurait, incapable de parler. Finalement il récupéra et remplit un rapport d'incident. La voiture de patrouille fonctionna normalement après l'événement, et Delgado ne souffrit d'aucun problème de santé. Les examens des appels au dispatcher indiquent que la durée de l'événement fut de 2 à 3 mn.

Rodeghier a mis en avant que le rapport de Haines City est typique de nombreux autres rapports d'interférences sur des véhicules aux égards suivants : selon le rapport, l'objet était assez proche du témoin (un cas de "rencontre rapprochée") ; l'objet était de taille modeste ; l'objet a projeté un rayon de lumière dans le véhicule ; le témoin n'a souffert d'aucune blessure ; le témoin a perçu un effet anormal (dans ce cas le froid dans l'air) et l'objet s'est déplacé à très haute vitesse lorsqu'il est parti.

D'après Rodeghier, de nombreux cas de ce type ont été rapporté, et il a préparé un catalogue de 441 cas d'interférences avec ces véhicules s1[Rodeghier, 1981] (voir section 15). Il est intéressant de noter que les véhicules avec des moteurs diesel ne sont rarement affectés (moins de 1 % de l'ensemble des signalements d'interférences avec des véhicules).

Selon Rodeghier, plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ces effets :

1. l'allumage ou un autre système électrique aurait pu être interrompu par des champs d'électricité statique ou magnétique élevés
2. l'allumage du mélange gaz-air pourrait avoir été affecté par l'ionisation de l'air ambiant
3. le carburant aurait pu d'une manière ou d'une autre être empêché de pénétrer ou de sortir du carburateur
4. le fonctionnement du moteur aurait pu être interrompu par des champs électriques induits par un champ magnétique alternant, éventuellement de basse fréquence.

Clairement, les tests en laboratoire sur des automobiles et leurs moteurs pourraient être hautement informatifs. Certains de ces tests ont en fait été menés. L'équipe du Projet Colorado s2[Condon & Gillmor, 1969] a tenté de déterminer l'effet d'un champ magnétique statique sur un système simulé d'allumage d'automobile. L'équipe a trouvé que bougies d'allumage continaient de fonctionner même dans des champs magnétiques statiques aussi élevés que 20 kilogauss. L'équipe du Projet Colorado a également enquêté sur la possibilité qu'une automobile impliquée dans un tel cas puisse afficher une changement dans le schéma de son magnétisme rémanent (son "empreinte magnétique"), mais a trouvé que ce n'avait pas été le cas pour le cas qu'elle avait examiné. Rodeghier a rapporté que des tests menés par des enquêteurs australiens sur des véhicules impliqués dans dans 2 événements s3[Adelaide, Australie du Sud, 1977, et Liverpool Creek, Queensland, 1979] ne révèlerent également aucun changement dans le magnétisme rémanent. D'un autre côté, Randles et ses collègues s4[Randles, 1979] a trouvé un changement dans le magnétisme d'un véhicule impliqué dans un événement qui eut lieu à Thaxted, Essex, en Angleterre en 1977.

Le panel a considéré ces rapports comme étant intriguants. Afin de contribuer à l'analyse de tels cas, cependant, les scientifiques souhaiteraient disposer d'élements de types variés, incluant certainement des récits narratifs, mais aussi des informations plus concrètes telles que des enregistrements radar, sur bande, etc.

Pour plus d'information sur les cas d'interférences avec des véhicules, voir la section 15.