Analyse de la diapositive de Petit-Rechain

Archeroy, M., samedi 18 décembre 1993

Un après-midi d'octobre 1990, Patrick FerrynFerryn, Patrick et Léon Brenig de la SOBEPS sont venus au laboratoire de traitement d'images de l'Ecole Royale Militaire, emportant avec eux un curieux document : la diapositive prise à Petit-Rechain un soir du mois d'avril. Depuis lors, cette diapositive, ou en tous cas sa copie, a fait le tour du monde, suscitant de nombreuses réactions dans le public et dans le monde scientifique. Mais cet après-midi d'octobre, la SOBEPS est venue nous trouver avec l'intention de demander l'aide de spécialistes en restauration d'images, sur le conseil d'ailleurs d'un éminent professeur de l'Université Libre de Bruxelles. Le problème posé par la SOBEPS était double :

D'emblée, il est important de dire que notre laboratoire n'a pu répondre complètement à aucune des 2 questions posées, et loin s'en faut d'ailleurs. Avant toute chose, la prudence nous commande de faire les commentaires suivants :

Une fois le document en notre possession, il a fallu trouver le moyen de le numériser, dans l'intention de l'analyser avec un ordinateur. Cette numérisation devait être faite avec le plus grand soin, en tenant compte de la haute résolution obtenue dans une diapositive. Nous avons à cet effet pris contact avec la société Barco Graphics à Gand qui nous a permis, et nous l'en remercions, d'utiliser un de leurs scanners à haute résolution. Avec un ordinateur portable (Sony News 1250) et un enregistreur/lecteur de disque optique dans nos bagages, nous nous sommes rendus à Gand. Le document y a été numérisé et stocké sur disque optique.

(...)

Avec toute la prudence qui s'impose, il est cependant intéressant d'effectuer certaines tentatives d'explication, sans vouloir donner pour autant une interprétation particulière au phénomène. En effet, l'analyse de la composante bleue qui met le mieux en évidence la forme triangulaire, montre que certaines parties des bords du triangle sont plus floues que d'autres. Tout semble porter à croire que cette forme triangulaire a bougé au cours de la prise de vue qui a duré, semble-t-il, entre 1 et 2 s. Nous avons eu la curiosité d'estimer cet éventuel mouvement.

En faisant varier l'intensité lumineuse de manière artificielle, il est possible de repérer les "bords" des zones floues, comme indiqué sur la photo 3.15. On obtient de la sorte 2 positions limites qui semblent correspondre à 2 positions différentes de la forme triangulaire. Les surfaces de ces 2 triangles ne sont pas égales, ce qui signifie que s'il y a eu mouvement, celui-ci ne s'est pas produit parallèlement au plan de l'image, mais bien dans l'espace. Il est surprenant, enfin, de constater que les lumières sont composées de ce que nous appelons, faute de mieux, "cordons lumineux", qui semblent agir dans le sens du mouvement d'ensemble du triangle, comme s'il s'agissait des éjections de propulseurs, causes du mouvement. Ceci ne veut bien sûr pas dire qu'il s'agit de propulseurs, ni qu'il s'agit d'un objet triangulaire. Nous avons à dessin pris bien soin de parler de phénomène, de lumières et de forme triangulaire ou de triangle.

Nous laissons au lecteur le soin d'interpréter à sa façon le contenu de cette image, convaincus qu'un essai d'interprétation pourrait porter préjudice à la présente analyse que nous volons objective.