C'est le que débute l'intervention de la brigade de gendarmerie de V3, la plus proche du domicile de Monsieur Henri.
Cette brigade est située au centre d'un grand ensemble d'immeubles de la banlieue de V2, lieu dit "Quartier Haut". Cette brigade traite de nombreux problèmes liés à la vie des grands centres urbains, et, lorsque Monsieur et Madame Henri s'y sont rendus spontanément, leur témoignage a été aussitôt enregistré avec la plus grande attention.
Le brigadier de service nous explique que la personnalité, la situation sociale du témoin et le fait qu'il veuille conserver l'anonymat et la plus grande discrétion donnaient à priori une certaine crédibilité à son récit.
Un télex est transmis dès le 22/10/82 (voir ci-après). Le GEPAN est informé le 23/10/82 puis après contact téléphonique à la brigade de V3, décide d'entreprendre une enquête.
Le 21.10.82 à 18 heures, au Bureau de notre Brigade, entendons Monsieur Henri, 30 ans, biologiste, demeurant V1, 102 Avenue Noël Bernard, né le 16/4/52 à V2, fils de Maurice et de Geneviève Laurent, de nationalité française, qui déclare :
Ce jour vers 12 heures 15, sortant de mon travail, et me trouvant dans mon jardin, devant la maison, j'ai assisté au phénomène suivant ; vers 12 heures 35, j'ai vu un engin volant que j'ai pris tout d'abord pour un avion, venant du Sud-Est. Je l'ai vu briller, il n'y avait pas de nuage, je n'avais pas le soleil dans les yeux et la visibilité était totale. Sa vitesse de descente n'était pas grande, je pensais que l'engin allait passer au-dessus de ma maison. A un moment donné, j'ai vu que sa trajectoire aboutissait au-dessus de moi, je me suis reculé de trois à quatre mètres, et là, j'ai vu la forme ovale de l'engin. Cet engin est resté en sustentation à un mètre environ du sol, pendant vingt minutes. Je suis affirmatif ayant regardé l'heure. J'ai observé cet engin d'abord à un mètre cinquante, puis m'approchant doucement jusqu'à cinquante centimètres. Je peux donner la description suivante : forme ovoïde, diamètre environ un mètre cinquante, épaisseur zéro mètre quatre-vingt, la moitié inférieure avait un aspect métallisé genre béryllium poli la moitié supérieure était de couleur bleu-vert lagon dans son remplissage interne. Cet engin n'émettait aucun son, ne dégageait ni chaleur, ni froid, ni rayonnement, ni magnétisme, ni électromagnétisme. Je vous remets un croquis sommaire de l'engin et je pense avoir approché au maximum la réalité quant aux dimensions et aux formes. J'ajoute que la masse volumétrique me paraissait très lourde. De plus, la forme de cet engin épousait étroitement la surface de mon jardinet. Pendant les vingt minutes d'observation, je suis allé au premier étage de ma maison, j'ai pris mon appareil photo chargé et je suis redescendu dans le jardinet. L'engin n'a pas bougé de sa place. J'ai essayé de déclencher, mais mon appareil s'est bloqué car je précise qu'il a déjà présenté plusieurs fois des défectuosités. Comme je l'ai déjà précisé plus haut, l'observation a duré vingt minutes au bout desquelles l'engin s'est brusquement élevé à la verticale constante, trajectoire qui a été maintenue jusqu'à perte de vue. Le départ de l'engin, et non pas le décollage, car il ne s'est jamais posé, a été très rapide, comme sous l'effet d'une forte aspiration.
Je précise que sur le terrain, aucune marque ne fut déposée, ni dans l'infrastructure externe. L'herbe n'est ni calcinée, ni écrasée, j'ai simplement remarqué qu'au départ de l'engin, l'herbe s'est dressée droit pour revenir rapidement à sa position normale.
Au moment de cette observation, j'étais seul dans mon jardin et dans ma maison. Je n'ai pas vu de voisin immédiat. J'ajoute que ma maison est en contrebas de la route et que l'engin n'a pas pu être vu lorsqu'il était dans le jardinet. Je ne vous ai pas prévenu de suite, car j'en ai d'abord parlé à mon épouse à 17 heures, et c'est là que nous sommes venus à votre bureau. C'est tout ce que je peux dire.
- Télex de la Gendarmerie de V3 (22/10/82 à 08 heures)-