Incident n° 4 – 8 juillet 1979 – Tierra Amarilla

Le 9 juillet, un rancher apparut dans le bureau du procureur du district à Espanola et rapporta que le 8 juillet il avait trouvé une de ses vaches morte et mutilée dans la zone de Tierra Amarilla. Le propriétaire déclara que les utérus, vessie, langue et yeux de l'animal avaient été enlevés chirurgicalement, et qu'il voulait qu'une enquête soit faite sur l'incident.

J'arrivais alors à Tierra Amarilla avec le propriétaire, qui m'informa avoir consacré toute sa vie au métier du ranching. Il me dit aussi que c'était le 2ᵉ animal qu'il avait perdu par une mutilation.

Lorsque nous arrivâmes sur les lieux, la vache reposait sur son côté gauche à peu près à 2/10 de mile de la route 64 et à 30 yards d'un cours d'eau. Sa tête faisait face au nord-ouest. La langue et l'œil droit manquaient, et des dommages considérables avaient été faits aux zones des mammelles et de l'anus. La toute extrêmité de la queue de l'animal manquait. Cependant, à 15 yards environ de la carcasse, je découvrais des poils qui paraissaient être identiques aux poils restant sur la queue de l'animal.

Il y avait de nombreuses mouches et vers sur le corps, qui avait aussi l'odeur normale de la décomposition. Lorsque la carcasse fut retournée, l'œil droit était toujours intact, mais était près d'être mangé par les vers. J'observais aussi plusieurs oiseaux de proie dans la zone.

Après avoir examiné la carcasse et noté l'apparence irrégulière et déchirée des blessures, je demandais au propriétaire s'il pensait vraiment que les zones endommagées pourraient être décrites par le terme de précision chirurgicale. Il répondit que les dommages paraissaient un peu grossiers. Puis je demandais où il avait trouvé le terme de précision chirurgicale, et il dit que c'était utilisé couramment dans les journaux.

Il est intéressant que pendant notre discussion, le propriétaire élimina immediatement la possibilité que la carcasse ait été endommagée par des coyotes. Il fondait cette conviction sur le fait que dans son expérience de rancher il avait observé que les coyotes vont à la gorge pour tuer. Pour avoir lu beaucoup sur les moutons tués dans le Montana, je savais qu'il avait raison pour ce qui est de la prédation des coyotes sur les moutons.

Je lui demandais alors depuis combien de temps il élevait du bétail. Il répondit, environ 5 ans. Il dit qu'avant cela, toute son expérience était dans l'élevage de moutons. Nous discutâmes alors de la possibilité qu'un coyote agisse selon un rôle double — en tant que prédateur quand il tue des animaux plus petits comme un mouton, et en tant que charognard lorsqu'il se nourrit des carcasses d'animaux plus grands comme le bétail.

La figure n° 10 révèle les dommages grossiers et irréguliers au voisinage des mamelles. Elle montre aussi une quantité non négligeable de défécations d'oiseaux dans cette zone.

La figure n° 11 révèle des traits de défécation d'oiseau sur la carcasse, et illustre aussi les dommages grossiers et déchiquetés dans la zone de l'anus.

La figure n° 12 montre un petit chien qui m'accompagnait sur cette enquête. Il est à l'évidence indifférent — un fait qui n'est pas cohérent avec la croyance que les animaux contournent toujours à une distance sûre une carcasse mutilée.

En conclusion, après avoir trié les indices, je n'ai rien trouvé d'inhabituel dans ce cas particulier pour le mettre à partir des enquêtes précédentes. Les dommages grossiers sur la carcasse, y compris l'œil et la langue manquants typiques, pointent à nouveau vers les coyotes, oiseaux et vers en tant que "mutilateurs". Cependant, on comprend facilement pourquoi la réaction initiale du propriétaire a impliqué les mots de précision chirurgicale. Le pouvoir du mot imprimé — en particulier quand il est répété encore et encore — ne peut aider qu'à influencer les pensées de chacun. Bien que la cause de la mort n'ait pas été déterminée, le propriétaire m'informa que la vache devait avoir son 1^er veau en août — un moment très critique pour tout bovin.