Incident n° 2 – 29 juin 1979 – Ranch T-Bone, Lac Hopewell

Le vendredi 29 juin 1979, j'étais à cheval dans la zone du Ranch T-Bone de la Forêt Nationale de Carson. Avec moi étaient le Superviseur des Forêts Jack Crellin, le Dr. Howard Smith de Roswell et plusieurs autres personnes, dont des employés des forêts.

Figure n° 4 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979
Figure n° 4 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979

Au cours du trajet, nous avons découvert 6 vaches mortes, toutes mortes récemment d'empoisonnement au pied-d'alouette. Nous avons remarqué que le pied-d'alouette était abondant dans la zone. En fait, il avait tourmenté une bonne portion du nord du Nouveau-Mexique ce printemps-là suite à des précipitations exceptionnellement fortes. Nous observâmes que les carcasses étaient couvertes de défécations d'oiseaux. De plus, des coyotes furent vus dans la zone alors que nous la parcourions.

Des photographies d'une carcasse furent prises à ce moment par le Dr. Smith. Puis à ma demande, le forestier Bill Wright retourna à ce même endroit isolé 3 jours plus tard (le juillet) et re-photographia la même carcasse. Des observations très intéressantes peuvent être faites à partir des 4 photographies suivantes :

Figure n° 5 - T-Bone Ranch, June 29, 1979
Figure n° 5 - T-Bone Ranch, June 29, 1979

La figure n° 4 est une photographie prise le vendredi 29 juin. Elle montre clairement que l'animal est mort avec sa langue sortie et ses oreilles intactes. La langue sortie est importante, car lors de cette enquête, j'ai rencontré des déclarations, attribuées à certains vétérinaires non-identifiés, selon lesquelles aucun animal ne pouvait ouvrir la gueule d'une carcasse pour en enlever la langue. Mais comme le montre cette photographie, l'explication est vraiment assez simple, puisqu'il n'est pas inhabituel pour un animal de mourir la langue sortie, en particulier s'il a été empoisonné. Cette photographie montre aussi un point circulaire à la gauche de la bouche, qui semble être du sang et d'autres fluides corporels s'étant écoulés de la bouche.

La figure n° 5 prise le juillet montre le même animal, mais comme vous pouvez le voir, la langue et l'oreille droite sont manquants. Notez aussi que le point n'est plus visible, un fait qui pourrait donner lieu à la déclaration qu'aucun sang n'est trouvé sur les lieux d'une mutilation. Mon observation est que la quantité d'indices visibles et la quantité de dommages infligés dépend grandement de combien de temps s'est écoulé avant que la carcasse soit découverte, et de quels animaux y ont accès.

Figure n° 6 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979
Figure n° 6 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979

La figure n° 6 prise le vendredi 29 du même animal montre la zone de l'anus commençant à se gonfler suite à la formation de gaz à l'intérieur de la carcasse et la relaxation des muscles suite à la mort. Cette zone comme vous pouvez le voir, est maintenant une cible facilement accessible pour les charognards.

La figure n° 7 prise le lundi 2 juillet 1979 du même animal révèle un cercle qui commence à se former à la zone de l'anus. Cette portion de l'animal est maintenant décimée par rien d'autre que la mouche à viande courante. Cependant, cet effet prend facilement la forme de ce qui pourrait par la suite être décrit comme un rectum extrait.

Figure n° 7 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979
Figure n° 7 - Ranch T-Bone, 29 juin 1979

En conclusion, ce cas était particulièrement intéressant et important en ce qu'il déboucha sur une série de photographies fournissant une comparaison "avant et après" — une preuve visuelle de dommage causé par des charognards. Il s'agit d'un autre exemple, non d'une intrigue bizarre, mais d'écologistes de la nature réalisant leurs tâches quotidiennes sur les animaux à l'évidence morts d'émpoisonnement au pied-d'alouette. Comme le superviseur de la Forêt Nationale de Carson le fait remarquer, à chaque fois que le nord du Nouveau-Mexique a un printemps caractérisé par des précipitations exceptionnellement fortes, il y aura un problème potentiel de pied-d'alouette dans cette partie de l'état.

Le pied-d'alouette, cependant, est juste une parmi une centaine d'espèces de plantes au Nouveau-Mexique qui sont toxiques pour le bétail. Des informations sur ces plantes potentiellement dangereuses sont fournies dans un pamphlet publié par le Cooperative Extension Service de l'Université d'état du Nouveau-Mexique, d'où est tiré l'extrait suivant :

La plupart des plantes toxiques sur les chaînes du Nouveau-Mexique sont originaires du pays. Généralement, le bétail ne les broute que lorsque des espèces plus désirables sont rares ou lorsque les installations d'arrosages ne sont pas adéquates. Un manque de minéraux comme le sel ou le phosphore pourrait amener les animaux à brouter des plantes qu'ils ne mangeraient pas d'habitude. Certaines plantes toxiques comme le lupin, les locos et le pied-d'alouette "verdissent" tôt, et les animaux broutant de la nourriture verte pourraient brouter ces plantes toxiques pour satisfaire leur besoin. Quelques espèces toxiques, comme celles-ci, sont relativement agréables au goût s1Gay and Dwyer 1967: 1.