Evaluation générale

L'officier de police qui prétendit récemment que 96 animaux avaient été mutilés au Nouveau-Mexique était remarquablement exact en termes du nombre d'incidents qui avaient été signalés lorsque ce projet a commencé. Cependant, après avoir examiné avec soin les éléments cités dans les rapports disponibles, j'ai découvert qu'aucun de ces cas ne pouvait être confirmé comme une mutilation classique.

En fait, sur les incidents ayant fait l'objet d'enquêtes entre 1975 à mai 1979, je n'ai trouvé que 2 cas dans lesquels l'animal en question était effectivement mutilé avec un couteau. Les 2 incidents furent enquêtés par le Comité du Bétail du Nouveau-Mexique. Le 1er, cependant, n'est pas inclus dans ma liste de 90 cas, aucun rapport officiel n'ayant été rempli. Au lieu de cela, des informations sur ce cas furent obtenues dans une interview avec Pat Archuleta, superviseur du comité du bétail, qui me dit qu'il y 4 ans il avait été appelé sur une mutilation signalée près de Galisteo.

Une enquête sur place révéla qu'un baudet avait été mutilé par un instrument aiguisé. Reconnaissant l'animal comme un qu'il avait vu plusieurs jours auparavant à un ranch au sud de Santa Fe, il interrogea le propriétaire sur l'incident. Le propriétaire dit à Archuleta que l'animal était mort et qu'il avait pris le corps et l'avait jeté au large de l'autoroute près de Galisteo. Interrogé sur les découpes au couteau, le rancher admit les avoir faites lui-même pour qu'il soit plus facile aux charognards de "finir" l'animal.

Le 2d cas impliquait le signalement d'une vache mutilée dans la région d'Anton Chico. Une enquête plus poussée de l'inspecteur du bétail révéla que la vache avait été tuée par la foudre et avait par la suite été découpée avec un couteau par une personne qui avait un différend avec le propriétaire.

Ces 2 mutilations, bien qu'à l'évidence faites avec des instruments afutés, sont loin d'être des "mutilations classiques" telles que décrites dans la littérature. Les autres cas correspondent encore moins à cette description. En fait, dans 3 incidents, l'enquêteur a déterminé qu'aucune mutilation n'avait eu lieu. Dans les 2 cas qui furent documentés, l'animal avait été trouvé mort, mais aucun de ses organes ne manquait.

En plus des cas cités ci-dessus, 66 autres incidents peuvent être résolus, au moins provisoirement, sur la base des éléments fournis dans les (voir tableau 2). Les 21 cas restants, cependant, ne contiennent pas les détails nécessaires à déterminer la cause de la mort ou de la mutilation.

Dans la plupart des cas "resolvables", les éléments suggèrent une mort par des causes naturelles et/ou des dommages de charognards. En fait, 14 mutilations supposées furent immédiatement résolues par les officiers enquêteurs comme induites par des charognards. 23 cas (19 incidents de plus) citaient des indices de traces d'oiseaux, traces d'animaux, ou poils d'animaux sur les lieux. Dans une "mutilation classique", comme vous pouvez vous en souvenir, les animaux et oiseaux sont supposés éviter la carcasse.

Bien que moins concluantes, les caractéristiques suivantes rappelent bien plus les activités fragmentaires, moins précises, de charognards que le talent méticuleux et l'organisation attribués aux "chirurgiens fantômes des plains" :

  1. L'enlèvement partiel d'un organe comme la langue ou le pénis ;
  2. L'enlèvement uniquement de l'œil et/ou oreille exposé(e) ;
  3. L'enlèvement ultérieur de la langue, oreille ou autre organe après que la carcasse a été initialement examinée. Un total de 20 cas (10 de plus) partagent au moins 1 de ces traits.

La cause de la mort fut déterminée dans 26 cas, dont 15 portent aussi des indices d'une activité de charognards. Contrairement à la tradition entourant la mutilation classique, il n'y avait rien de mystérieux dans ces morts — rien ne suggérant une haute dose de radiations ou une exsanguination par des chirurgiens hautement formés. La plupart de ces animaux étaient morts de maladies comme le charbon bactérien. Dans une lettre datée du vendredi 22 avril 1977, le Dr. Donald F. Petersen souligne que les LASL ont examiné à peu près 15 mutilations suspectées avec les résultats suivants :

Nous avons fait l'observation que dans la plupart des cas, des bacilles formant des gaz ont été mis en culture à partir des tissus, et les conclusions de l'autopsie comme la bactériologie sont cohérents avec la conclusion que les animaux sont morts du charbon bactérien.

En plus de la mort de maladie, plusieurs têtes de bétail avaient été fatalement blessées et au moins 2 vaches étaient mortes en mettant bas.

Dans 11 mutilations suspectées, l'animal a été signalé mort pendant plus de 2 jours. Dans 8 de ces cas, les rapports ne contiennent aucun indice quant à la cause de la mort ou d'activité de charognard. À la place, la nature de la mutilation est décrite comme d'habitude, suivie de l'observation que la carcasse était sérieusement décomposée. Une telle description, bien que ne constituant pas la preuve d'une activité de charognard, plaide fortement contre la qualification de la mutilation comme "classique".

En 1er lieu, les mutilations classiques sont généralement supposées se décomposer très lentement. Ensuite, le processus de décomposition, en particulier s'il est avancé, déformera toutes découpes initialement faites par l'animal. Utiliser l'expression de "précision chirurgicale" lorsque l'on décrit des organes manquants sur un animal sérieusement décomposé est une contradiction distincte dans les termes. De nombreux vétérinaires remettent en question la validité de résultats obtenus de nécropsies réalisées 24 h après la mort de l'animal. On se demande combien les opinions d'un néophyte seraient plus questionnables encore, en particulier si l'animal en question est mort depuis 5 jours comme dans le cas qui vient d'être cité.

En résumé, sur les 90 mutilations signalées au Nouveau-Mexique entre février 1975 à mai 1979, 69 (77%) peuvent être expliqués, au moins partiellement, sur la base des éléments disponibles. 18 cas furent résolus immédiatement par les enquêteurs. 28 "mutilations" supplémentaires furent associées à une activité de charognards. Dans 19 cas, les éléments cités n'étaient pas suffisamment détaillés pour inférer un dommage de charognards. Cependant, les informations fournies étaient suffisantes pour exclure catégoriquement le verdict de "mutilation classique", la cause de la mort étant connue et attribuée à des causes naturelles ou blessures habituelles, ou la carcasse étant trop décomposée pour des tests. En bref, le terme de "mutilation classique" et tout ce qu'il implique ne peut être appliqué, avec une justification quelconque, aux 69 cas qui viennent d'être discutés. Le faire nécessiterait une imagination fertile couplée d'une capacité à écarter totalement les faits. Dans les 21 cas restants, les éléments présentés n'étaient pas suffisants pour déterminer la cause de la mort ou évaluer la nature de la mutilation.