Introduction

BMI: ATIC, jeudi 5 mai 1955

En juin 1947, Kenneth Arnold, un homme d'affaire et pilote privé de Boise (Idaho), rapporta publiquement l'observation aujourd'hui fameuse d'une formation semblable à une chaîne d'objets en forme de disques près du Mont Rainier (Washington). La publicité dans la presse résultant de cet incident capta l'intérêt du public et, peu après, une éruption de signalements d'objets aériens non identifiés engendra le terme de "soucoupes volantes". Au fil des années depuis juin 1947, de nombreux rapports d'objets aériens non identifiés ont été reçus par l'Air Force de sources nombreuses et diverses.

Le terme malheureux de "soucoupe volante", ou "disque volant", en raison de son utilisation largement répandue et aveugle, nécessite une définition. De nombreuses définitions ont été offertes, une des meilleures étant celles venue du Dr. J. Allen Hynek, Directeur de l'Observatoire Emerson McMillin de l'Université d'Etat de l'Ohio, qui a nourri un intérêt scientifique pour le problème des objets aériens non identifiés depuis 1949. La définition du Dr. Hynek du terme est toute observation ou phénomène aérien restant inexpliqué pour l'observateur au moins suffisamment longtemps pour qu'il rédige un rapport à son sujet s1Hynek, J. A.: "Unusual Aerial Phenomena", Journal of the Optical Society of America, 43 (4), pp. 311-314, Avril 1953. Le Dr. Hynek, élaborant sur sa définition, indique, chaque soucoupe volante, ainsi définie, est associée avec une durée de vie probable. Elle ère ainsi dans le domaine de l'inspection publique comme un électron dans un champ d'ions, jusqu'à être ''capturée"' par une explication qui met un terme à son existence en tant que ''soucoupe volante s2Ibid.

Cette définition serait applicable à toute et à l'ensemble des observations restées non identifiées au cours de l'étude. Cependant, le terme "soucoupe volante" sera utilisé dans la suite de ce rapport pour désigner un phénomène aérien nouveau, une manifestation qui n'est pas partie de ou n'est facilement explicable par les fondations de la connaissance scientifique connue pour être détenue par le Monde Libre. Cela incluerait des élements comme les phénomènes naturels qui ne sont pas encore complètement compris, les phénomènes psychologiques, ou des appareils intrus d'un type qui pourrait être possédé par une source en nombres assez grands pour que plus d'une mission independante ait été pilotée et signalée. Ainsi, ces phénomènes sont du type qui devrait avoir été observé et signalé plus d'une fois.

Depuis 1947, l'intérêt du public pour le sujet des objets aériens non identifiés a plus ou moins fluctué dans des limites raisonnables, jusqu'à l'été 1952, où la fréquence des signalements d'observations a atteint un pic, éventuellement stimulé par plusieurs articles sur le sujet dans des grands magazines populaires.

Début 1952, l'étude et l'analyse cumulées de l'Air Force des observations rapportées indiquait que la majorité des signalements pouvait être expliquée par des erreurs d'interpretations d'objets connus (tels que des météores, ballons ou appareils), quelques-unes comme le résultat d'hystérie de masse, et très peu comme le résultat de phénomènes météorologiques et abherrations de lumière non familières. Cependant, un nombre significatif de rapports plutôt complets de la part d'observateurs fiables restait inexpliqué. Bien qu'aucune preuve n'existait que les rapports inexpliqués constituaient une menace physique pour la sécurité des U. S., en 1952 l'Air Force décida que l'ensemble des rapports d'objets aériens non identifiés devraient faire l'objet d'une enquête et être évalués pour déterminer si les "soucoupes volantes" représentaient des développements technologiques non connus de ce pays.

A l'origine, le problème impliquait la préparation et l'analyse de près de 1300 rapports accumulés par l'Air Force entre 1947 et fin mars 1952. Au cours du travail, le nombre de rapports soumis pour analyse et évaluation fit plus que tripler, comme résultat d'une augmentation sans précédent des observations au cours de mars 1952. En conséquence, cette étude est basée sur un nombre de rapports considéré comme étant suffisamment grand pour une analyse statistique préliminaire, approximativement 4000 rapports.

Cette étude a été entreprise principalement pour catégoriser les rapports d'observations disponibles et déterminer la probabilité que quelconques des rapports d'objets aériens non identifiés représentent des observations de "soucoupes volantes". Avec une pleine connaissance de la qualité des données disponible pour étude, bien qu'avec une conscience des proportions que ce sujet a eut par moments dans l'esprit du public, ce travail a été entrepris avec tout le sérieux accordé à une investigation scientifique orthodoxe. Afin d'établir la probabilité que quelconques des rapports d'objets aériens non identifiés aient représenté des observations de "soucoupes volantes", il a été nécessaire d'essayer de répondre à la question : Qu'est-ce qu'une "soucoupe volante''. Cependant, il doit être souligné que cela a été seulement incidental à l'objectif principal de l'étude, la détermination de la probabilité que quelconque des rapports d'objets aériens non identifiés représentent des observations de "soucoupes volantes", tel que défini en page 1.

La technique de base pour cette étude a consisté à réduire les données disponibles à une forme adaptée à la manipulation mécanique, un prérequis pour l'application de méthodes statistiques préliminaires. Un des systèmes de l'International Business Machine Corporation a été sélectionné en tant que meilleur équipement mécanique disponible.

La réduction des données contenues dans les rapports d'observations à une forme adaptée au transfert sur des cartes perforées IBM a été extrêmement difficile et consommateur en temps.

Pour cette étude un panel de consultants a été formé, consistant à la fois en experts de l'intérieur et extérieurs à l'ATIC. Au cours du travail, des recommandations et conseils ont été reçus du panel. L'expérience professionnelle du panel couvrait les principaux domaines scientifiques et de nombreux domaines spécialisés.

L'ensemble des enregistrements et documents de travail de cette étude a été conservé avec précaution et de manière ordonnée pour référence prête. Ces enregistrements incluent les condensés de l'ensemble des rapports d'observations individuels, et les cartes IBM utilisées dans les diverses phases de l'étude.