Boules lumineuses

Times of London, mercredi 17 février 1909
s1 Badgley, W. F. (colonel): "Fireballs", Electricity And Its Source, London Printing Works, 1916, p. 292 n1Reprint of an 1809 article in the same journal.

Nous avons bénéficié de la lecture d'une lettre depuis le bord du Warren Hastings, récemment lancé à Portsmouth, et aujourd'hui amarré au Mother bank, relatant un événement singulier qui eut lieu à bord de ce navire le 14 de ce mois, et dont nous pouvons nous porter garant de l'authenticité :

Le matin étant bon, il fut considéré nécessaire de monter les mâts topgallant, ce qui prit des heures. Vers 1809 15 h l'atmosphère était couverte à l'ouest, et toutes les apparences indiquaient l'approche d'une tempête violente. Plusieurs marins d'alerte furent envoyés en l'air pour frapper les mâts topgallant aussi rapidement que possible, mais alors qu'on les abaissait le vent souffla énormément, et la pluie tomba en torrents, accompagnée de forts claps de tonnerre. Au milieu de la confusion occasionnée par la tempête, 3 boules de feu distinctes furent émises des cieux ; 1 d'entre elles tomba dans les cross-trees du topmast principal, tuant 1 homme sur le coup, et mettant feu au mât principal, qui continua à s'embraser pendant 5 mn environ, puis s'arrêta. Les marins en l'air comme en-dessous étaient quasiment pétrifiés de peur. Dès qu'ils eurent retrouvé leurs esprits, quelques-unes des mains coururent jusqu'aux coiffes pour descendre leur compagnon mort, lorsque la 2de boule frappa l'un d'entre eux, et qu'il tomba, comme frappé par un camion, sur le guardiron in the top, d'où il rebondit dans les cross- jack braces. Découvrant qu'il vivait toujours, il fut relevé de sa situation périlleuse, et améné sur le pont avec ses amis particulièrement secoués et brûlés. Ce pauvre compagnon devait subir une amputation immédiate, comme seul moyen de sauver sa vie. La 3ᵉ boule arriva en contact d'un Chinois, le tuant, et endommageant le mât principal en plusieurs endroits ; la force de l'air, suite à la vitesse de la boule, assomma M. Lucas le second, qui tomba en-dessous, mais ne fut pas très blessé. Durant un moment après que la tempête ait diminué, une odeur nauséeuse, sulfureuse persista à bord du navire.