Le jour de Pâques Le navigateur hollandais Jacob Roggeveen (qui, d'après Lyon Sprague de
Camp, n'était guère doué pour les calculs de latitude et de longitude) aborde l'île qu'il baptisera île de
Pâques. Les premiers européens qui posent le pied sur cette île, située à 4000 km des côtes chiliennes et à
2000 km des l'île polynésienne la plus proche, découvrent une terre aride, battue par les vents et faiblement
peuplée. Fait remarquable, elle est parsemée de plusieurs centaines de statues étranges, nommées "moai" par les
indigènes et dont un bon nombre sont érigées sur des socles de pierre nommés "ahu". La taille des moai peut
atteindre presque 10 m de haut dans le cas du moai Te Pito Te Kura, avec un poids estimé à 80 t. Ce moai
est le plus grand dressé sur un ahu mais il en existe un autre, resté inachevé, qui mesure près de 20 m pour un
poids estimé de 300 t. Les moai ont été sculptés dans les tufs du volcan de l'île, Rano Raraku. En
revanche, l'énorme cylindre de tuf rouge pouvant atteindre plusieurs tonnes qui surmonte souvent leur tête provient
d'un autre volcan, le Puna Pau. Dernier détail, la taille des gigantesques statues semble s'être brusquement
interrompue, ainsi qu'en témoignent nombre d'entre elles restées à l'état d'ébauche plus ou moins avancée sur les
flancs du Rano Raraku.