Lors de notre séjour en ce même lieu s1Le monastère d'Yvoy (aujourd'hui Carignan dans le nord de la France),
nous avons vu des signes dans le ciel pendant 2 nuits, à savoir des rayons vers le nord, si brillants que
personne n'en avait jamais vu comme ceux-ci ; et des 2 côtés, à l'est et à l'ouest, des nuages de la couleur du sang. La
3ème nuit, les rayons apparûrent vers la 2ᵉ heure s220 h. Et alors
qu'étonnés nous les observions, de semblables s'élevèrent des 4 points de l'horizon, et nous vîmes tout le ciel
être recouvert par eux. Et au milieu du ciel se trouvaient des nuages brillants où les rayons se
rejoignaient, de la forme d'une tente dont les bands, larges à la base et fins au sommet, dessinaient une sorte
de chapeau. Ils y avait aussi au milieu des rayons d'autres nuages brillants comme des éclairs de
tonnerre. Ce signe causa une grande frayeur à nous qui nous attendions à ce qu'une peste nous tombe dessus
depuis le ciel s3Saint Grégoire, évèque de Tours, Historia Francorum (Histoire des Francs), livre 8, chapitre 17: "Cum autem in loco illo commoraremur, vidimus per duas noctes signa in coelo, id est radios a parte aquilonis tamn clare splendidos, ut prius sic adparuisse non fuerint visi ; et ab utraque quidem parte, id est ab euro et zephyro, nubes sanguineae. Tertia vero nocte, quasi hora secunda, adparuerunt hi radii. Et ecce dum eos miraremur adtoniti, surrexerunt a quatuor plagis mundi alii horum similes; vidimusque totum coelum ab his operiri. Et erat nubes in medio coeli splendida, ad quam se hi radii colligebant in modum tentorii, quod ab imo ex amplioribus incoeptum fasciis angustatis in altum, in unum cuculli caput saepe colligitur. Erantque in medio radiorum et aliae nubes ceu coruscum valide fulgurantes. Quod signum magnum nobis ingessit metum. Opperiebamur enim super nos aliquam plagam de coelo transmitti" < Bouquet, Martin: Recueil des historiens des Gaules et de la France, Tome II, Dom, Paris, 1869.