Les bruits de Rochester

À Hydesville (un canton de Arcadia dans le conté de Wayne, New York, juste après Newark) s1Hydesville n'existe plus aujourd'hui.

Weekman

À partir de 1846, Michael Weekman, habitant de commence à entendre des sons : il déclarera que, un soir vers 21:00, alors qu'il se préparait à se coucher, il entend un claquement sur la porte extérieure. Il l'ouvre, mais ne voit personne. En quelques instants, le claquement sur la porte se répète, plus fort que le premier. Il se rend immédiatement à la porte et l'ouvre, mais ne voit toujours personne. Il part dans la rue, regarde autour de la maison, puis revient, sans avoir vu personne. Le son se répète à nouveau et, ne pouvant repérer personne, place sa main sur le loquet de la porte de manière à pouvoir l'ouvrir immédiatement, si jamais cela continuait. Le claquement se produit à nouveau —il sent comme une secousse sur la porte et bondit dans la rue. Personne en vue.

À l'exception d'une manifestation à la fille de Weekman (8 ans), rien d'inhabituel n'est rapporté avoir été vu ou entendu par lui alors il occupe les lieux.

Les soeurs Fox

Le samedi 11, John David Fox (forgeron), sa femme Margaret, Kate et Margaretta Fox déménagent de Rochester pour emménager dans la maison de Hydesville .

Un soir de la 2ᵉ moitié de mars 1848, après s'être couchés, ils entendent comme des claquements. Cela semble venir de l'une des chambre, et sonne comme si quelqu'un tapait sur le sol, déplaçait des chaises, etc. 4 des 5 membres de la famille sont dans la maison, et tous se lèvent pour chercher l'origine des bruits. Chaque coin de la maison est cherché, sans que rien ne soit découvert. Une secousse perceptible est entendue en mettant leurs mains sur les lits et les chaises ; une secousse est aussi sentie alors qu'ils se tiennent sur le sol. Le bruit continue cette nuit-là aussi longtemps que quelqu'un est éveillé dans la maison.

Le soir suivant, ils entendent les mêmes bruits et, le soir du mardi 21, les voisins sont appelés.

La mère, Mme Fox, déclarera :

Vendredi soir, nous avions conclu d'aller nous coucher tôt, et de ne pas laisser cela nous déranger ; si ça venait, nous nous étions dit que nous n'y prêterions pas attention, mais essaierions de passer une bonne nuit de repos. Mon mari était là à chaque fois, il entendit le bruit, et aida à chercher. Il était très tôt lorsque nous nous mirent au lit cette nuit-là ; il faisait à peine sombre. Nous étions allés au lit aussi tôt, parce que nous avions nous n'avions tellement pas pu prendre de repos, que nous en étions presque malades.

Mon mari n'était pas encore allé au lit lorsque nous entendîmes le premier bruit ce soir-là. Je venais juste de m'allonger. Cela commença comme d'habitude. Je le savais suite à tous les autres bruits que j'avais déjà entendu dans la maison. Les filles, qui dormaient dans l'autre lit dans la pièce, entendirent le bruit, et essayèrent de faire un bruit semblable en claquant des doigts. La fille la plus jeune a près de 12 ans ; c'est celle qui made her hand go. Aussi vite qu'elle fit le bruit avec ses mains ou ses doigts, le son fut suivi par un autre dans la pièce. Cela ne sonna pas différemment cette fois-là, cela fit juste le même nombre de bruit que fit la fille. Lorsqu'elle arrêta, l'autre son s'arrêta aussi pendant un court moment.

L'autre fille, qui est dans sa 15ème année, parla alors in sport, et dit, "Maintenant fait juste comme je fais. Compte 1 ; 2, 3, 4," etc. frappant une main dans l'autre au même moment. Les coups qu'elle faisait furent répétés comme auparavant. Ils semblaient lui répondre en répétant chaque coup qu'elle faisait. Elle ne fit ça qu'une fois. Elle commença ensuite à être choquée ; je parlai alors et dis au bruit, compte dix, et cela fit 10 coups ou bruits. Alors je demandais l'âge de mes différents enfants successivement, et cela donna un nombre de claquements, qui correspondait aux âges de mes enfants.

Je demandais alors si c'était un être humain qui faisait les bruits ? Et si c'en était un, qu'il se manifeste par le même bruit. Il n'y eu aucun bruit. Je demandais alors si c'était un esprit ? et que si c'en était un, qu'il se manifeste par 2 sons. J'entendis alors 2 sons, aussitôt que je prononçais ces mots. Je demandais alors, si c'était un esprit tourmenté, de faire le son, et j'entendis distinctement le claquement. Je demandais alors s'il avait été tourmenté dans cette maison ? Et il se manifesta par le bruit. Si c'était la personne qui vivait ici dont l'esprit était tourmenté ? Et il y eu la même réponse. Je m'assurais alors, par la même méthode, que ses restes avaient été brûlés dans la demeure, et quelle âge il avait. Lorsque je demandais quel âge il avait ? Cela claqua 31 fois; c'était un homme; il avait laissé une famille de 5 enfants ; 2 fils et 3 filles, tous en vie. J'ai demandé s'il avait laissé une femme ? et il y eu un coup. Si sa femme était vivante ? aucun coup ; si elle était morte ? et 1 coup fut distinctement entendu ; et depuis combien de temps il était mort ? et il tapa 2 coups.

Soupçons

En 1851, Melle Norman Culver, une parente de la famille, admet dans un déclaration signée les avoir assistées lors de leurs séances en les touchant pour indiquer quand les bruits secs devaient être faits. Elle déclare aussi que Kate et Margaretta lui ont révélé la méthode pour produire ces sons en faisant craquer leurs orteils et en utilisant leurs genoux et poignets s2 Carpenter, William Benjamin: Mrs. Culver's Statement. In Mesmerism, Spiritualism, etc.: Historically and Scientifically Considered, Cambridge, 1877 s3 Kurtz, Paul: "Spiritualists, Mediums and Psychics: Some Evidence of Fraud", in Kurtz, P. (ed.): A Skeptic's Handbook of Parapsychology, Prometheus Books, 1985, pp. 177–223..

En l'année suivante Margaretta rencontre Elisha Kane (explorateur de l'Arctique). Ce dernier est convaincu que Margaretta et Kate participent à une escroquerie, sous la direction de leur soeur Lea Fox, et il cherche à séparer Margaretta du groupe. Kane épouse néanmoins Margaretta, qui se convertit à la foi Catholique Romaine. En 1857 Kane meurt et elle retourne à ses activités de medium s4Doyle, Arthur Conan: The History of Spiritualism, New York: Arno Press, (1975) [1926], pp. 89–111. En 1876 elle rejoint sa soeur Kate en Angleterre.

Aveux

Au fil des années, Kate et Margaretta développent de sérieux problèmes de boisson.

Vers 1888, elles sont mêlées à une querelle entre leur soeur Lea Fox et d'autres spirites, qui s'inquiètent que Kate boive trop pour prendre soin de ses enfants. À la même époque, Margaretta, voyant un retour à la foi Catholique Romaine, se convainc que leurs pouvoirs sont diaboliques. Voulant nuire à Lea Fox autant que possible, les 2 soeurs voyagent jusqu'à New York, où un journaliste leur propose 1500 $ pour révéler leurs trucs et lui donner l'exclusivité de l'histoire. Margaret apparait publiquement à l'Académie de Musique de New York ledimanche 21, avec Kate présente s5Doyle, Arthur Conan: The History of Spiritualism, New York: Arno Press, (1975) [1926], pp. 89–111 Devant un public de 2000 personnes, Margaret montre comment elle peut produire à volonté des bruits secs audibles dans tout le théâtre. Des médecins du public viennent sur scène pour vérifier que les craquements de ses articulations d'orteils sont bien la source des sons s6Davenport, Reuben Briggs: The Death-Blow to Spiritualism: Being the true story of the Fox sisters, as revealed by authority of Margaret Fox Kane and Catherine Fox Jencken, New York: G.W. Dillingham, 1888.

Margaretta livre son récit sur l'origine des mystérieux "bruits secs" dans une confession signée donnée à la presse et publiée dans le New York World, le dimanche 21. Dans celui-ci, elle explique les événements de Hydesville.

Harry Houdini, le magicien qui consacra une grande part de sa vie à démonter les prétentions spirites, donna cet avis :

Quant à l'illusion du son. Les ondes sonores sont réfléchies comme les ondes lumineuses sont réfléchies par l'intervention d'un medium adapté et sans certaines conditions il est difficile de localiser leur source. Stuart Cumberland m'a parlé d'un test intéressant pour prouver l'incapacité d'une personne aux yeux bandés à retrouver la source d'un bruit. C'est excessivement simple ; simplement en faisant tinter deux pièces au-dessus de la tête de la personne aux yeux bandés s7Houdini, Harry: A Magician Among the Spirits, Cambridge University Press, 2011 [1924], pp. 1–17..

s8Dewey, D. M.: History of the strange sounds or rappings, heard in Rochester and Western New York, and usually called the MYSTERIOUS NOISES, which are supposed by many to be communications from the spirit world, together with all the explanation that can as yet be given of the matter, Arcade Hall, Rochester, 1850-03