Une photo circule sur le net représentant la tête d'une créature décapitée tenue par un homme à l'aide d'un crochet (qui traverserait donc le crâne) et autour duquel jouent des enfants. Le fait que la créature ne correspondant pas aux prototypes d'extraterrestres "classiques", couplé à l'origine sud-américaine des protagonistes, incite alors les gens à qualifier la créature de "chupacabra", une créature décrite en amérique du Sud comme suçant le sang des chèvres.
Cette photo est en fait l'œuvre de l'artiste Charlie White, sous le titre Highland Park, visible à la gallerie Andrea Rosen de New York. White est connu pour ses œuvres photographiques mélangeant créatures imaginaires et réalité, comme le rappelle la présentation de son exposition In a Matter of Days à la gallerie Andrea Rosen :
s1Charlie White images, Art In Context s2Charlie White, Colonel Blimp s3"Chupa Photo? Nope... Just Weird Art!", Rense.com, 14 mars 2003Goya utilisait des créatures grotesques et monstreuses dans son travail comme des fantasmes de la sauvegerie morale. Les montres des images de White se voient comme à la fois littérales/naturalistes dans le contexte du cinéma d'horreur de LA, et comme des symboles fantasmatiques du déclin social. En les regardant comme si elles étaient arrivées à Los Angeles par accident, les monstres de ces images (créés par l'artiste Jordu Schell, spécialiste d'effets spéciaux à Hollywood) semblent presque aussi frappés de panique que leurs victimes humaines.
White façonne ses personnages, [blandly] reconnaissable de la télévision ou d'autres notions préformées de Los Angeles, comme des figures [blank] ne venant à la vie que dans des environnements à "thème" construits. En créant une narration d'ensemble et en introduisant des monstres sortis tout droit du cinéma des effets spéciaux, un degré supplémentaire d'artificialité est introduit dans un monde déjà vu comme faux, permettant ainsi à ces personnages et ces lieux d'être contrôlés dans un état d'animation suspendue. Chaque photo est intitulée parès une subdivision du vaste et varié bien que familier terrain de LA, et chacune est maintenue dans un facteur d'aspect de 2:1, suggérant à la fois la composition d'un paysage et d'un film de cinéma.
Los Angeles est connue comme la non-ville, une anti-polis formée par l'argent, l'avarice et la peur sociale. White investigue l'environnement qui en résulte, créant des personnages profondément et de manière permanente liés à leurs environs, une fois aliéné par et dépendant du monde surconstruit autour d'eux. Lorsque les monstres de Hollywood (naissant déjà d'une façon ou d'une autre de cette ville de magie du cinéma, chirurgie plastique et inéquité sociale profonde) sortent du bois, les paysages et les intérieurs de Los Angeles n'en ressemblent que plus à un plateau et n'en deviennent que plus inutiles à se réfugier.
Pour les gens dans ces images, la vie a la simplicité et même le vernis de la fantasie. Le rêve de Los Angeles, tout comme un film d'épouvante, encapsule ses propres cauchemars au sein des plaisirs de son monde de fantaisie. Arrivent les tremblements de terre, émeutes ou hordes de bêtes meurtrières, c'est ce rêve que nous fonçons d'abord rescuciter. Le but de White est de présenter des scènes qui sont les métaphores un moment de la réalité, des allégories morales, et même, bien que fantastique, littéralement possibles. White explore la notion que dans le monde de Los Angeles et au sein de ses citoyens bizarres, le monstrueux est déjà parmi nous.
Charlie White est un récent diplômé du programme MFA du Art Center College of Design de Pasadena, en Californie. White a auparavant produit 2 illustrations de magazine "Femalien" et "Demonatrix" qui furent publiées respectivement dans les magazine Cheri et Penthouse Comix. Affichés et vendues dans la presse à travers le pays, les publications furent également affichées et vendues à la Gallerie Andrea Rosen.