Opinion le sucré, opinion l'amer, opinion le chaud, opinion le froid, opinion la couleur : en réalité, seulement les atomes et le vide s1Démocrite: Sextus Empiricus, Adversus mathematicos, VII, 135.
Démocrite naît vers -460 à Abdère (Grèce).
Il devient disciple de Leucippe
Il écrit des dizaines d'ouvrages sur la philosophie, l'éthique (modération et équilibre menant à la tranquilité de
l'âme), la politique, sa Petite Cosmologie (qui commence par : Dans cet ouvrage,
je traite de tout
), la nature du langage, la religion ou la naissance des
sociétés humaines qui font sa réputation de plus subtil de tous les anciens
s2Sénèque: Naturales
quaestiones, VII, 3, 2d. Cicéron demandera : Qui pouvons-nous comparer à lui non seulement pour sa
grandeur d'esprit, mais aussi pour sa grandeur d'âme ?
En physique, réfléchit avec son maître sur la structure de la matière. Face à l'idée d'une matière divisible à l'infini, il raisonne par l'absurde : si l'on émiettait de la matière à l'infini, il ne pourrait rester en définive que des "points" sans matière. Mais si on devait reconstituer cette matière, on ne pourrait la créer qu'avec de tels "points".
Il fonde alors avec Leucippe une théorie alternative selon laquelle l'univers est formé d'un espace vide infini dans lequel circulent d'innombrables petits grains finis : les atomes. L'espace est illimité, il n'y a ni haut ni bas, il n'a pas de centre. Les atomes n'ont aucune qualité, si ce n'est leur forme. Ils n'ont pas de poids, ni de couleur, ni de saveur.
Par exemple, si une roue s'use, c'est parce qu'elle perd des atomes de bois. Si un linge sèche, c'est parce qu'il perd des atomes d'eau.
Pour lui, de même qu'en combinant la vingtaine de lettres de l'alphabet de diverses manières on peut obtenir des comédies, des tragédies, des histoires ridicules ou de grands poèmes épiques, de même, en combinant les atomes élémentaires, on obtient le monde dans son infinie variété s3Aristote: De generatione et corruptione, Al, 315b 6.
Ses idées naturalistes et matérialistes seront combattues par Platon et Aristote, qui défendaient l'idée d'une finalité à toute chose.
Il meurt en -370.