Roger Bacon

Rogerius Baco, Monachus in Anglia
Rogerius Baco, Monachus in Anglia

Bacon naît en 1220 à Ilchester (Angleterre). Il étudie à Oxford où il assimile rapidement toutes les sciences. Il obtient à Paris le grade de docteur en théologie, revient en Angleterre et entre dans l'ordre franciscain de Saint François en 1240. Il passe plusieurs années dans le couvent des Franciscains à Paris, où il souffre de l'ignorance et de l'intolérance de ses confrères.

Il s'applique avec ferveur à l'étude des phénomènes de la nature. Parallèlement, il apprend les langues latine, grecque, hébraïque, arabe, pour lire les Anciens dans le texte original. Il considère les mathématiques comme la clé de voûte des autres sciences.

Il substitue à l'autorité d'AristoteAristote, l'autorité de l'expérience, renonçant ainsi à la méthode purement spéculative. Il s'entoure d'un grand nombre de jeunes gens qu'il instruit et qui l'aident dans ses recherches expérimentales. Il dépense en expériences plus de 2000 livres, somme considérable pour l'époque. Il arrive à des découvertes exceptionnelles en astronomie, en physique, en chimie et en médecine.

Il est le 1er à s'apercevoir de l'erreur du calendrier Julien par rapport à l'année solaire et propose en 1264 à Clément 4 de le rectifier. Mais il n'est pas écouté. Il est aussi le 1er à étudier l'action des lentilles et des verres connexes, à inventer les lunettes pour les presbytes et il décrit avec précision le mécanisme de l'œil.

Ses observations astronomiques lui valent d'être accusé de magie et suscitent la haine de ses contemporains. Cherchant à s'affranchir de la scolastique, Bacon considère en effet que les mathématiques et l'expérimentation sont les seuls moyens de parvenir à une connaissance de la nature, et certains voient en lui le précurseur de la pensée scientifique moderne.

Clément 4 lui demande un exposé détaillé de ses inventions et Bacon lui envoie en 1267 son Opus majus (où il défend la nécessité d'une réforme des sciences, à partir de nouvelles méthodes d'approche des langues et de la nature) et quelques instruments de mathématiques qu'il a inventés, et propose de les présenter lui-même à Rome. Cette infraction aux réglements des supérieurs de son ordre, lui enjoignant de ne pas communiquer ses écrits à qui que ce soit, va lui être fatale. Il se défend de l'accusation de magie : Parce que les choses sont au-dessus de votre intelligence, vous les appelez œuvre du démon. Les théologiens et les canonistes dans leur ignorance les abhorent comme des productions de la magie. Aujourd'hui cependant, certains de ses écrits resteraient qualifiés de magie : en dépit de ses connaissances scientifiques, Bacon adhère à certaines croyances de son temps et fonde les sciences naturelles sur l'alchimie (il admet l'existence de la pierre philosophale), l'astrologie (qu'il considère comme scientifique) et la magie. Également, malgré l'étonnante modernité de sa pensée, le système de Bacon reste très attaché à la théologie, sur laquelle il fait reposer la science et la philosophie.

Après la mort de Clément IV en l'année suivante, il poursuit ses travaux et rédige le Syllabus des erreurs de ce temps. Mais ses ouvrages sont condamnés parce qu'ils renferment des nouveautés dangereuses et suspectes. En 1278, il est condamné pour hérésie par les franciscains, et emprisonné pendant 15 ans. On enchaîne ses livres aux tablettes de la bibliothèque des Cordeliers d'Oxford, où ils sont rongés par les vers. Il n'est relâché qu'en 1292, accablé d'infirmités et vient mourir à Oxford 1 an après sa remise en liberté.

Il doit être considéré comme l'un des fondateurs de l'optique ; il met au point la théorie des miroirs ardents ; il explique, le 1er, la formation de l'arc-en-ciel par l'action des rayons réfléchis et réfractés dans un milieu diaphane. Bon nombre d'inventions ont été mises à son crédit, mêmes si certaines d'entre elles ont sans aucun doute été inspirées des ouvrages des scientifiques arabes qu'il a étudiés (comme la poudre à canon). Bacon est ainsi à l'origine de découvertes en optique relatives à la réfraction, à la magnitude des objets célestes, et à l'augmentation apparente de la taille du Soleil et de la Lune à l'horizon.

Bacon rappelle le Guillaume de Baskerville du Nom de la Rose d'Umberto Eco, dont le personnage était censé être un disciple.

Bacon décède en 1292 à Oxford (Royaume-Uni).

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