Coran

A partir de (an 1 de l'Hégire - émigration), Mahomet énonce la parole du Dieu unique (Allah) au fil de nombreuses révélations qui s'expriment par une agitation de tout son corps.

Les premiers fidèles apprennent par coeur ces révélations sorties de la bouche du Prophète ou, le plus souvent, les transcrivent sur divers supports : tessons de poterie, morceaux de cuir, omoplates de chameau, etc.

Pour couper court à toute contestation future, le calife Othman en confie la compilation à un groupe de travail, puis fait détruire les supports d'origine. Cette recension du calife Othman reste la seule trace physique de la Révélation divine, qui sera appelée Coran aQur'an, d'après un mot arabe, Qr, qui signifie récitation, qui va devenir un fondement de la religion musulmane.

Le résultat se compose de 114 sourates classées par longueur décroissante (à part la 1ère) et divisées en 6226 versets. Les sourates sont exprimées en langue arabe, la langue de la Révélation. Pour les musulmans, il n'est pas de langue plus respectable que celle-là car c'est celle que Dieu a choisie pour parler aux hommes... Ceci dit, seule une petite minorité d'érudits maîtrise suffisamment l'arabe du VIIe siècle pour pouvoir comprendre le Coran et en saisir les subtilités.

Les sourates dessinent les contours d'une doctrine simple, accessible au plus grand nombre, plus proche du déisme de Voltaire que des théologies chrétienne ou hébraïque.

Le Coran proclame la restauration d'un monothéisme authentique, dépouillé des influences "corruptrices" du judaïsme et du christianisme. Il prescrit à chaque homme de se soumettre ou s'en remettre à Dieu (se soumettre se dit aslama en arabe ; de ce mot dérivent islam, nom de la religion fondée par Mahomet, et musulman, appellation courante pour désigner ses fidèles).

Il organise la religion de façon très simple autour de 5 rituels fondamentaux, les "piliers", qu'il suffit à chaque fidèle de suivre pour accéder à la vie éternelle.

Le Coran détaille aussi de façon précise les règles de vie en société, y compris le droit de la guerre, le droit commercial et le droit familial.

Jusqu'aux alentours de l'An Mil, les commentaires autour du Coran sont innombrables, en liaison avec une grande effervescence intellectuelle. Une école réformiste propose en particulier de distinguer :

En , le calife Al Qadir, craignant que la libre discussion ne mène à de nouvelles scissions, fait lire au palais et dans les mosquées une épître dite épître de Qadir (Risala al-qâdiriya) par laquelle il interdit toute exégèse nouvelle et ferme la porte à l'effort de recherche personnel des musulmans (l'ijithad).

Ses portions législatives constituent une partie de la Sharia.

Il ne faut pas confondre le Coran et les autres textes que sont les hadiths. Par exemple l'interdiction de représentation du Prophète vient de hadith et non du Coran.